Le football français a eu la chance de trouver un autre sélectionneur national, Didier Deschamps, champion du monde comme joueur et entraîneur venu de la bouilloire de Marseille.

Chanceux, parce que les très volatiles vedettes de France viennent d'écoeurer deux entraîneurs, Raymond Demenech et Laurent Blanc. Le premier à la suite d'un des pires moments de l'histoire de la Coupe du monde - une équipe en grève! - et le deuxième alors qu'il venait de prendre l'équipe en main.

Mais, comme dans la bouilloire montréalaise, il y a toujours quelqu'un prêt à prendre la relève. Même plusieurs personnes.

Dans les cas de Didier Deschamps et de Michel Therrien, une caractéristique leur est commune: ils dirigent leur équipe d'une main de fer. En 2012, la méthode est-elle encore efficace?

Deschamps est connu pour ne rien laisser passer et ne pas craindre d'affronter les enfants gâtés du sport professionnel moderne. Therrien passe pour un entraîneur habile avec les jeunes, mais il est avant tout un homme dur, qui n'hésite pas à engueuler et à humilier. D'où son congédiement-surprise à Pittsburgh.

Son collègue français a foncé dès sa première conférence de presse. «Les joueurs français n'ont plus droit à l'erreur. Mes priorités sont l'esprit de corps et une attitude irréprochable. Je n'hésiterai pas à agir dans le cas contraire. Il faut éliminer l'indiscipline collective et individuelle.»

Tout ça sur fond de tensions raciales. Ça promet.

Therrien n'hérite pas d'une équipe de rebelles, mais d'un groupe de joueurs indifférents et certainement indisciplinés dans leur façon de travailler et de se comporter. Therrien prend les destinées d'une équipe qui a flirté avec le dernier rang de la LNH.

Comment va-t-il s'y prendre pour garder Carey Price toujours alerte, match après match? Et pour contrôler P.K. Subban, son plus talentueux mais très indiscipliné défenseur? Et Scott Gomez, qui a ri de toute une ville l'an dernier?

Puisque le but de l'exercice est de gagner, il est difficile de dire qui des deux hommes a la tâche la moins difficile. À notre époque, ces vedettes sont des millionnaires. Ils se croient au-dessus de tout. Ils peuvent demander à être échangés.

Et, surtout, ils ont toujours le dernier mot.

Espérons pour Deschamps et Therrien qu'ils savent faire autre chose que gueuler...

Dans les coulisses

David Messier, relationniste d'InterBox, est un homme très présent auprès de Lucian Bute. Il était à Nottingham le soir du grand désastre et il nous a raconté qu'après la défaite, dans un vestiaire où personne n'osait dire un mot, c'est Lucian Bute qui avait dû remonter le moral des autres.

«Qu'est-ce qu'il y a? Est-ce que quelqu'un est mort?», demandait Bute.

Dernièrement, Messier nous révélait une autre anecdote...

«Je ne sais pas pourquoi, mais Lucian voulait absolument voir son visage. Son oeil gauche était très amoché et ça l'intriguait. Nous avons tous cherché un miroir, mais il n'y en avait pas dans le vestiaire du vieil édifice de Nottingham. Lucian insistait. Finalement, quelqu'un du groupe a pensé à le photographier avec son téléphone intelligent, et c'est comme ça qu'il s'est vu.»

La scène nous en dit un peu plus sur Bute. Alors qu'il venait de perdre son titre de champion, peut-être beaucoup d'argent et que son estime de soi était au plus bas, il tenait à voir son oeil amoché, un oeil qui finirait par guérir sans problème.

C'est vous dire aussi comment tout était mêlé dans sa tête...

Bute a avoué la semaine dernière qu'il lui a fallu un mois pour s'en remettre, pour recommencer à vivre et, surtout, à dormir normalement.

On recommence tout ça en vue de la revanche en mars prochain.