Soirée fébrile à la Place Versailles

Vous sortez du métro et vous vous trouvez devant l'hôtel Royal Versailles qu'on dirait fait en carton. Vous avez les pieds dans la rue du Trianon, croyez-le ou non, avec un stationnement à gauche et la Place Versailles à droite. Est-ce que vous vous sentez un peu en France, prêt à croiser Louis XIV?

Oh que non...

C'est là, à la Cage aux Sports, devant un salon de bronzage et un Château du Dollar, que l'Impact avait convié ses partisans à regarder le premier match de son histoire dans la MLS, disputé à Vancouver samedi.

Il y avait des jeunes de l'Académie de l'Impact, des employés de l'organisation, des gens nerveux comme Véronique Fortin qui a fait un long cheminement avec le club jusqu'à la MLS. «Je travaille pour l'Impact depuis 15 ans, je suis un vieux meuble...»

Richard Legendre ne tenait pas en place. Legendre est d'autant plus fébrile qu'il prépare le match d'ouverture locale le week-end prochain. Plus de 40 000 places ont été vendues dans le Stade olympique qui, comme vous le savez, a eu des petits problèmes dernièrement. «Il n'y a aucun problème avec le Stade lui-même», nous dit Legendre plutôt deux fois qu'une.

Dans la salle se trouvaient aussi les joueurs substituts qui n'ont pas accompagné l'équipe à Vancouver. Evan James, 21 ans, a été repêché en troisième ronde... «Le premier choix de la troisième ronde», précise-t-il.

Il est de Mississauga, en Ontario, et a joué son soccer universitaire en Caroline-du-Nord (Charlotte). C'est un petit milieu de terrain et attaquant qu'on devine très rapide.

«Pour moi, on dirait un rêve. Je me suis assez bien débrouillé au camp d'entraînement. C'était beaucoup plus rapide et physique que ce que j'avais connu. Il faut penser d'avance. Tout va très vite. J'étais nerveux.

«Les dirigeants m'ont dit de continuer à travailler... Si je pouvais participer à un match ou deux dès cette saison, même comme remplaçant, ce serait une belle réussite.

«Je crois que nous aurons une équipe contre laquelle il ne sera pas facile de jouer. Je crois que marquer des buts sera difficile contre notre défense...»

Départ canon

Le match historique commence, l'Impact domine les premières minutes de jeu, et puis boum, c'est 1-0 Vancouver à la quatrième minute. Après, ça devenait de plus en plus ardu pour les Montréalais. Nous avons tout de même vu une équipe combative qui s'est créé quelques occasions de marquer.

Avec un score de 1-0 à la demie, demandons au vétéran Eduardo Sebrango ce qu'il en pense (quel nom quand même... on dirait un danseur de tango, un poète chilien ou bien un footballeur cubain, ce qu'il est dans la vraie vie).

«On a bien commencé. Mais maintenant, ce sera difficile. Tout peut arriver, bien sûr, mais il faut changer de tactique à cause de ce retard et notre équipe est encore jeune.

«Et puis, les deux équipes se connaissent bien. Elles se sont affrontées la semaine dernière. Ça ne sera pas facile de surprendre Vancouver...»

Sebrango, en passant, n'est pas blessé. À 38 ans, il est substitut, mais il pourrait bien trouver le moyen de se rendre utile. Il l'a toujours fait par le passé.

Ça s'est terminé 2-0. Score honorable pour une première. Par blanchissage, par contre, et Joey Saputo devra travailler fort pour trouver des attaquants de haut niveau.

Client satisfait

Stéphane Halpin, fidèle partisan depuis toujours, était plutôt satisfait.

«Notre équipe s'est bien battue. Avec un peu de chance, le score aurait pu être nul. Je ne suis pas déçu. Il ne fallait pas s'attendre à une victoire de 4-0... Il faut leur donner du temps.»

Stéphane est un Québécois pure laine qui est «tombé en amour» avec le soccer à 16 ans. «C'était au premier match du Manic. J'ai aimé tout de suite. Après, j'ai assisté à presque tous les matchs de l'Impact au Complexe Claude-Robillard. J'avais des billets de saison et j'en ai pour cette année. Ça me coûte 350$ pour l'année et mes sièges se trouvent à peu près au milieu de la foule. Ce n'est pas cher...»

Parions que Stéphane sera au Stade olympique samedi prochain pour un match historique.