Le langage du sport n'a pas de frontières...

À entendre Danny Maciocia et son invité Mike Pringle hier, on se rappelait tout ce qui peut rendre un jeune homme passionné de sport.

Maciocia: «J'ai eu la chance de diriger un très grand joueur et je tenais à ce qu'il soit à mes côtés pour mes débuts avec les Carabins. Mike était toujours le mieux préparé, il n'était jamais satisfait, il étudiait toujours et posait des questions auxquelles je devais répondre. J'étais un jeune entraîneur quand je suis arrivé chez les Alouettes. Je n'avais pas ces habitudes de travail. Il m'a forcé à progresser et je ne l'ai jamais oublié.

«Quand nous avons remporté la Coupe Grey ensemble, en 2003 à Regina, contre les Alouettes, notre ancienne équipe, je me suis adressé à lui, seul à seul dans la dernière minute de jeu. Je lui ai dit: "Ça y est, on l'a fait".

«Mike sera là demain soir (ce soir), ainsi que ma femme et mes filles, qui sont obligées de venir même si elles ont de l'école le lendemain.»

Pringle: «Bien sûr que je m'ennuie du football. Je m'ennuie surtout de la camaraderie, des moments passés dans le vestiaire avec les copains. Je m'ennuie aussi du contact physique, de la compétition, des rivalités...

«Danny n'a pas eu besoin de me tordre le bras pour que je vienne à Montréal. J'ai dit aux jeunes qu'ils avaient un brillant tacticien comme entraîneur, mais surtout un homme à qui ils pouvaient parler.

«J'ai aussi dit aux jeunes de profiter du moment. Qu'ils fassent carrière au football ou non, ils doivent vivre cette expérience à fond. Elle leur servira dans tous les aspects de la vie. Comment être résistant mentalement, comme réagir à la critique qu'ils vont entendre toute leur vie... Ces années dans une équipe de football de bon niveau sont un privilège...»

Bon, tout ça peut vous sembler sentimental, mais vous seriez surpris à quel point le sport provoque des émotions inoubliables.

Les années Pringle

Mike Pringle, entraîneur invité à l'Université de Montréal, n'est pas n'importe qui. Trois Coupes Grey, des records qui tiennent encore... Il fut le premier de la CFL à amasser 2000 verges au sol en une saison. Après sept saisons à Montréal, sa carrière s'est prolongée à Edmonton quand Maciocia lui a fait signe. On le disait fini, Pringle y a connu ses meilleurs moments. Ça crée des liens.

Maciocia: «Vous imaginez toutes les fois qu'il faut lui remettre le ballon et tous les coups qu'il doit encaisser pour amasser 2000 verges... C'est un énorme exploit physique.»

Rotrand Sené

Parmi les joueurs qui assistaient à la conférence de presse d'hier se trouvait Rotrand Sené, le meilleur porteur de ballon du football universitaire canadien l'an dernier.

Les deux hommes font 5'10, mais la comparaison s'arrête là, selon Sené. Ils ne parlent pas la même langue, par exemple, mais peu importe, le langage du sport n'a pas de frontières.

«L'anglais n'est pas mon point fort, raconte l'athlète de 22 ans, mais je me débrouille. On s'est parlé un peu, il m'a donné quelques conseils précis.

«Je suis arrivé à la réunion d'équipe et Pringle était assis à ma place habituelle. J'étais très impressionné. Je me souviens de lui chez les Eskimos. J'étais trop jeune pour son époque avec les Alouettes.

«On a regardé les films de l'entraînement de la veille et je souhaitais avoir bien travaillé. Il me souriait de temps en temps.»

«Je ne lui ai pas dit grand-chose, raconte Pringle. Je comprends un peu de français, mais de là à le parler... C'est une langue compliquée. On va se revoir.»

Sené est d'accord: «Il reste encore quelques jours. Je vais jouer demain soir (ce soir) et on va se reparler. J'ai déjà plusieurs questions à lui poser.

«Il est de ma taille, mais j'ai encore des croûtes à manger du côté musculaire...»

Ça tombe bien. À Atlanta où il habite maintenant, Mike Pringle conseille les jeunes sur les méthodes d'entraînement en football et en athlétisme, une autre de ses spécialités, et il est propriétaire d'un commerce... de suppléments nutritifs.