Nos amis de NASCAR sont repartis, sans savoir s'ils vont revenir. Profitons-en pour nous reposer de tous ces gens qui nous expliquent comment la course automobile est importante pour Montréal.

Chaque fois qu'il y a une course d'autos, une armée de personnes nous explique dans tous les médias que nous avons besoin de leur événement. C'est ce «nous» qui me les casse. Tout ce beau monde est pris annuellement d'un cas de confusion des intérêts.

Les commerçants du centre-ville, par exemple. Ils nous lancent des chiffres vagues, jamais prouvés, qui feraient la différence entre une saine économie et une faillite terrible de la Ville. On devrait leur dire une fois pour toutes que c'est d'abord «vous qui avez besoin de la course automobile pour éviter la faillite.»

Si on les écoutait, il y aurait des courses d'automobiles tous les week-ends. Nous compatissons, mais nous ne sommes pas le Père Noël.

Les promoteurs racontent la même chose, mais on doit s'y attendre de leur part. Un vendeur est un vendeur.

Quant à Alexandre Tagliani, qui nous a presque traités de cons parce que notre gouvernement hésitait à investir dans la course automobile, s'il avait dit le fond de sa pensée, il aurait expliqué qu'une course à Montréal était une bonne chose pour sa carrière, qu'il devenait une vedette médiatique - il demeure un inconnu dans le reste du circuit -, que ça lui permettait de passer à la télé et à la radio, d'attirer des commanditaires, de faire des pubs, bref, d'empocher.

Il a préféré nous engueuler. Ce n'était ni subtil ni très clean de sa part.

Le week-end nous a tout de même permis de saluer un véritable gentleman de la course automobile, Patrick Carpentier. Je l'ai croisé quelques fois dans des événements, je l'ai entendu souvent en entrevue, le bonhomme est adorable. On voudrait être son ami.

Bravo aux spectateurs qui lui ont accordé une solide ovation samedi.

Enfin, notre autre pilote chéri, Jacques Villeneuve, a été sympathique lui aussi. Il n'a pas blâmé les autres, il a dit que la voiture était magnifique et que c'est lui qui «dormait» au volant.

Il semble que notre Jacques vieillit bien.

On l'a connu moins modeste. À l'époque de la sortie de son CD, par exemple.

Téteux

Tout ça pour vous dire que le monde du sport est vraiment devenu téteux en ce qui concerne l'utilisation de l'argent des contribuables. Venant des athlètes amateurs, on comprend mieux, mais des pros? Qui l'aurait cru?

Donnez-moi ci, donnez-moi ça, donnez-moi un aréna...

Ce roman-là va reprendre bientôt. Un aréna gratuit pour un milliardaire et des millionnaires. Devinez qui va gagner?

Le défi de l'Impact

Notre équipe de soccer tente, dans un effort vraiment désespéré, de remonter la pente, de se classer pour les séries éliminatoires et de sauver la face à la veille du grand saut dans la MLS. Les temps sont sportivement fébriles au stade Saputo.

Samedi, les p'tits gars ont bien joué et battu l'équipe du Minnesota, 2-0. Mais qu'est-ce qu'on voyait dans les gradins? De nombreux sièges vides...

Un samedi d'août, à 14 h 30, dans un sprint final, le stade n'était pas plein, loin de là. Voilà qui est inquiétant, surtout qu'il y aura 7000 sièges de plus l'an prochain, pour un total de 20 000.

On nous dira, comme toujours, que les gens profitent des derniers week-ends au chalet, que les classes ne sont pas recommencées, toutes des explications qui maquillent un fait: la loyauté au club n'est pas à son maximum et il y a beaucoup, beaucoup d'efforts à faire si on ne veut pas mal paraître devant la grande visite l'an prochain.

Le grand pardon

Mes perruches, Céline et René, s'étaient couchées tôt et René avait pris soin de mettre son Snore Guard pour ne pas incommoder sa jolie compagne avec ses légendaires ronflements.

Mais le gadget ne fonctionne pas pour les perruches. On l'entendait à travers le voile qui entoure la cage. J'ai profité de ce moment de presque tranquillité pour faire un pénible aveu à mon fidèle compagnon, mon loyal et irascible poisson rouge.

- Je dois te parler, Rocket, quelque chose qui me tient à coeur et qui me trouble.

- Je t'ai déjà dit, mon pesant ami, que je détestais les conversations qui commencent ainsi. Mais bon, partage, s'il le faut.

- C'est difficile à raconter, Rocket... Quand j'étais petit, je crois que j'ai été responsable de la mort d'un poisson rouge ou deux. Ce n'était pas méchant, j'étais jeune et curieux. J'essayais des choses. J'aimais les tenir dans ma main et les voir ressortir comme un savon.

- Bravo...

- Pourrais-tu trouver, quelque part dans ton coeur, la bonté de me pardonner? Je te souligne, en passant, que le pardon, c'est cool. Même que c'est la mode.

- Ça va, ça va... Je vais y penser. Je te reviens là-dessus, mais je ne te promets rien.

- Merci, mon ami.

Photo: Bernard Brault, La Presse

Les pilotes de la série Nationwide ont quitté Montréal sans savoir s'ils allaient y revenir...