Nous sommes maintenant tous des fans d'Alexandre Bilodeau, n'est-ce pas? Quel charmant et brillant garçon. Je suis aussi un fan de son frère Frédéric.

Notre collègue Vincent Brousseau-Pouliot nous a informés hier sur la valeur d'une médaille olympique, notamment celle de Bilodeau. Il risque de devenir le mieux rémunéré de nos athlètes olympiques, parce qu'il a du charisme et qu'il pratique un sport populaire et spectaculaire. On parle de 200 000 $ par année en commandites.

J'ai aussi retenu ceci: avant d'être pris en main par un programme gouvernemental pour l'élite, une saison de ski d'Alexandre Bilodeau pouvait coûter jusqu'à 30 000 $ à ses parents. Le jeune homme a du talent, bien sûr, mais il est aussi chanceux d'avoir des parents qui avaient les moyens et le désir de l'épauler.

J'ai eu une pensée pour la multitude de petits champions de milieux défavorisés pour qui un tel cheminement sera beaucoup plus ardu. Pas impossible, mais très difficile. Même le hockey est devenu trop cher pour eux.

Ils font mieux de choisir des sports qui ne coûtent presque rien, et il y en a: athlétisme, soccer, basketball...

Protocole

Dans les longues cérémonies de remise de médailles, il y a un monsieur cravaté qui, après les médailles, remet aux trois gagnants un petit bouquet de fleurs. Il s'agit d'une vieille tradition olympique, genre baron de Coubertin.

Lundi, quand j'ai vu les trois jeunes skieurs de bosses recevoir leur petit bouquet de fleurs de la part d'un monsieur cravaté sorti de nulle part, j'ai trouvé la scène un peu bizarre. Et comique aussi. Tout ça me semblait un peu anachronique. Même qu'ils avaient l'air un peu con - on aurait dit qu'ils le sentaient -, côte à côte, un petit bouquet à la main.

Il me semble qu'on pourrait leur remettre quelque chose comme un iPad ou même un cornet de crème glacée. Ça leur ferait plaisir.

Imaginez quand ce sera le tour des snowboarders.

Merci monsieur, est-ce que ça se fume?

Le vrai hockey

Voici donc les hockeyeurs professionnels et c'est tant mieux parce qu'on a l'occasion, tous les quatre ans, de voir ce merveilleux sport joué comme il doit être joué, par les meilleurs, sans les goons et les agitateurs.

Du moins, on l'espère. Ce tournoi est disputé sur une patinoire de dimension nord-américaine, ce qui enlève de l'espace pour le mouvement, le ballet, les belles tactiques...

Certains amateurs de hockey croient que sur les grandes patinoires européennes, le spectacle est ennuyant. Ceux-là préfèrent Georges Laraque à Sidney Crosby, une bonne mise en échec à une belle passe qu'ils ne voient même pas.

Les reportages d'avant-match, par contre, demeurent, à quelques rares exceptions près, ce qu'ils sont à l'année longue. Soit une suite de clichés, des entrevues en mode génuflexion, de la sur-analyse, des commentaires suffisants qui ne volent pas haut.

Ils ont même reproché à Andrei Markov d'être là, après avoir raté les deux derniers matchs du Canadien. Pour les hockeyeurs européens, les Jeux olympiques, c'est comme la finale de la Coupe Stanley. Je suis tout à fait d'accord. Mais allez expliquer cela à... (ajoutez les noms que vous voudrez).

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais après avoir vu les athlètes des autres sports, des gens peu connus et souvent originaux, retourner à l'Antichambre - quel nom affreux - gâche un peu mon plaisir.

Mais bon, nous sommes aux J.O., et il faut rester positif, n'est-ce pas?

Que les meilleurs gagnent, qu'ils coupent leur banc, qu'ils fassent des short shifts, qu'ils travaillent pendant 60 minutes et que ce qui se passe dans la chambre reste dans la chambre.