Richard Côté, l'homme de confiance du maire Régis Labeaume aux finances, était dévasté hier après-midi. Il était enfermé dans un bureau près de celui du maire de Québec et il tentait de voir comment il allait essayer de réparer sa gaffe du matin.

À la radio, sans doute emporté par l'enthousiasme, M.Côté, également président du conseil d'ExpoCité, a déclaré que le maire Labeaume allait confirmer la mise en action du plan B dans trois semaines et que rien n'allait empêcher qu'on entreprenne les démarches pour attirer un club de la Ligue nationale à Québec.

On sait que le plan B du maire Labeaume se passe d'un investissement fédéral.

En fin d'après-midi, M.Côté a publié un communiqué dans lequel il essayait de pédaler de reculons.

Pas besoin de se flageller. C'est effectivement le matin que M.Côté disait la vérité. Quand on révise ce que le maire Labeaume a dit exactement depuis son élection, on comprend mieux ce qui se passe. M.Labeaume a toujours soutenu qu'il y avait une heure de tombée pour le gouvernement fédéral et que c'était le 31 décembre 2010. La construction d'un amphithéâtre avec le fédéral constituait le plan A. Le plan B prévoit la construction d'un édifice un peu plus modeste, mais hyper moderne et fonctionnel financé par le provincial, le municipal et l'entreprise privée.

Au moment où j'écris ces lignes, le maire Labeaume négocie avec plusieurs grandes entreprises pour les intégrer à son projet. Ce n'est pas évident parce qu'il ne peut garantir la présence d'une équipe de la Ligue nationale dans le nouveau Colisée même si tout indique que ce sera le cas. Il doit donc vendre une mise en marché. Toute entreprise qui va s'associer à l'érection du building y trouvera son compte en visibilité.

Je le répète: l'entreprise privée, à moins d'être propriétaire d'une équipe de la Ligue nationale comme le Canadien ou les Maple Leafs de Toronto, ne peut rentabiliser un édifice multifonctionnel. Les gouvernements le peuvent parce que ce sont eux qui touchent les impôts et les taxes. Ainsi, même si le fédéral n'investissait pas un traître sou dans le nouveau Colisée, il va toucher 50% des impôts des joueurs et toute la TPS sur les matériaux et les services utilisés pour la construction.

Labeaume semble avoir trouvé une façon de garantir des retombées suffisantes pour que différentes entreprises soient prêtes à acheter un droit de s'afficher dans le projet.

Par ailleurs, la ministre responsable de la région de Québec au fédéral, Josée Verner, avant de raccrocher au nez de l'animateur Sylvain Bouchard de FM93, a claironné que la porte du fédéral n'était pas fermée en ce qui concerne le financement du nouveau Colisée.

J'espère que le maire Labeaume a écouté la radio parce que selon certaines sources, ses relations avec Mme Verner frôlent le néant. Et quand on dit néant, on ne parle pas nécessairement de Mme Verner, je le note.

Pendant que M.Labeaume attache les ficelles de son projet, des efforts discrets sont déployés pour que Québec et son maire puissent enfin expliquer leur point de vue directement au premier ministre Stephen Harper. Parce qu'il serait totalement indécent que le fédéral dépense 100 millions dans l'aménagement du Manège militaire et laisse tomber le projet d'un Colisée qui va expédier des millions en impôts et en taxes. Jamais les Québécois ne le prendront.

Ce sera le plan B. Et quand le fédéral va enfin embarquer pour sauver sa députation au Québec et parce que c'est un projet porteur pour toute une grande région, on va sans doute passer au plan B.A.

Saku et Lapierre: bienvenue chez vous

Une saison de hockey est toujours faite de hauts et de bas. Imaginez une carrière de plusieurs années. Saku Koivu a connu ses hauts, ils furent nombreux, et ses bas qui furent controversés. Maxim Lapierre a eu ses hauts, on pense aux dernières séries, et des bas dont il ne fut pas toujours responsable.

Les deux ont été portés aux nues et ont été hués. Par les mêmes gens.

Mais ce soir au Centre Bell, ce sont des retrouvailles. Saku Koivu a été capitaine du Canadien pendant plus de 10 ans. Il a eu ses ratés, mais il a gagné des combats fabuleux et il a partagé les fruits de sa victoire avec les Québécois. Des enfants lui doivent sans doute la vie. Juste pour ça, il mérite qu'on s'en souvienne et qu'on lui offre une ovation.

Et puis, vous devez vous rappeler de son retour, le crâne encore presque chauve, après sa lutte contre le cancer et les séries éliminatoires qui ont suivi, alors qu'il fonçait avec hargne et courage dans le coin pour sortir la rondelle et la refiler à un coéquipier. Moi, j'étais là, en Caroline, et je n'ai pas oublié.

Quant à Maxim Lapierre, il a profondément aimé le Canadien et ses partisans. Depuis quelques années, c'est Lapierre qui représentait l'organisation dans les tournois de golf et les événements de charité. C'est lui qui participait aux émissions de radio et de télévision pour communiquer avec les fans, et c'est lui, qui lors des dernières séries éliminatoires, s'est défoncé le plus après Jaroslav Halak et Michael Cammalleri.

Les deux n'ont pas été parfaits. Pis? Qui des 21 273 personnes qui seront dans le Centre Bell peut se vanter de l'être?

Ray Lalonde et les Alouettes?

Ray Lalonde quitte le Canadien. Si je lis le communiqué, c'est la décision de Geoff Molson. Mais comme M.Molson est relativement nouveau comme propriétaire, il faut que ce soit des vétérans comme F.X. Seigneur (ou d'autres) qui aient fourni les arguments à M.Molson.

Il se peut également que M.Molson ait annoncé à Ray Lalonde qu'il ne serait pas le nouveau chef d'exploitation (COO en anglais) qu'il va nommer d'ici juillet et que le gourou du marketing ait dit goodbye en apprenant qu'il n'était pas l'heureux élu.

Il faut dire que M.Lalonde, un grand expert en marketing et en vente, ne sera pas chômeur longtemps.

Quand je fais le lien avec toutes les informations que je détiens déjà dans le dossier de la présidence des Alouettes, il devient un candidat inattendu, mais intéressant pour Bob Wetenhall. Ray Lalonde n'est pas le patron le plus populaire au Centre Bell, en fait, ce serait plutôt le contraire, mais il a été beaucoup plus fort au marketing que ne l'ont été Réjean Houle et Bob Gainey au hockey. Mais peut-il être le président rassembleur et innovateur dont les Alouettes ont besoin?

En tous les cas, ce n'est pas Ray Lalonde que Bob Wetenhall et Jacques Ménard ont invité à venir rencontrer le propriétaire des Alouettes à West Palm Beach lundi soir dernier. Leur invité était le candidat qui semble le plus compétent pour enfin faire des Alouettes une entreprise rentable.

Mais la partie n'est pas jouée, c'est maintenant évident. Et Lalonde a l'avantage d'être issu de la business du sport. Il a déjà oeuvré dans le football, dans la NBA et chez le Canadien. C'est un gros CV.