Il y a au moins un point sur lequel tous les hommes politiques rencontrés hier au Grand Prix du Canada sont d'accord: le retour des Nordiques (ou l'arrivée du National) dans la Ligue nationale de hockey et la construction d'un nouveau Colisée dans la capitale.

«On attend les rapports du comité Rousseau et le plan d'affaires, mais nous sommes très favorables au projet du nouvel amphithéâtre et au retour des Nordiques. J'ai rencontré Pierre Karl Péladeau dernièrement et son plan semble solide. Il m'a démontré qu'avec TVA et les multi-plateformes, il est capable d'atteindre la rentabilité d'une équipe, surtout que l'économie de la ville et les conditions salariales de la Ligue ont changé», a soutenu le premier ministre du Québec, Jean Charest.

Son ministre des finances, Raymond Bachand, et lui ont noté que le tissu économique de la ville de Québec avait beaucoup changé depuis 15 ans. «Et ce changement s'est produit avant même l'arrivée à la mairie de Régis Labeaume», a d'ailleurs ajouté M. Bachand.

Tant le premier ministre que son ministre ont déclaré qu'on attendait avec impatience une ouverture du gouvernement fédéral. «La clé, c'est le financement du fédéral. La construction d'un nouvel amphithéâtre devrait s'inscrire dans un projet, comme la demande des Jeux olympiques d'hiver», de préciser M. Charest.

C'est un secret de Polichinelle que les relations entre Jean Charest et Stephen Harper sont au point de congélation et qu'il a fallu négocier pendant trois jours pour s'assurer qu'ils ne seraient pas obligés de se faire des fausses mamours lors du gala de l'excellence organisé par Marcel Aubut, le mois dernier, à Montréal.

Bonne nouvelle pour MM. Charest et Bachand et pour le maire Labeaume et pour tous ceux qui rêvent d'un retour des Nordiques: le projet n'est pas bloqué au fédéral par le bureau du premier ministre Harper. «Au contraire, on est ouverts au projet. Mais nous n'avons pas assez d'éléments pour nous prononcer. Nous ne connaissons pas le plan d'affaires des promoteurs et aucun agenda n'est arrêté. Il n'y a rien qui bloque, ce sont les éléments pour prendre une décision qui manquent», a précisé le ministre responsable du Québec, Christian Paradis.

D'ailleurs, M. Paradis a passé de longs moments en tête à tête avec M. Charest et certains observateurs au coeur de la chose politique ont souri en les voyant. «Paradis essaie de recoller les pots cassés avec Charest. Bonne chance, c'est une maudite job», ont-ils dit.

Raymond Bachand... des frissons

Raymond Bachand, ministre des Finances, avait des frissons quand il s'est présenté au circuit Gilles-Villeneuve, hier matin. Il était invité par François Dumontier, promoteur du Grand Prix, qui a livré un produit impeccable. Avant le début de la course, Bachand regardait les gradins bondés et se serait senti poète tellement il était satisfait: «De voir tous ces gens, toutes ces images magnifiques de Montréal, de voir le résultat, c'est comme de voir ses enfants partir au bal de graduation. C'est le résultat de beaucoup de travail et d'efforts. Mais c'était tellement important pour Montréal et le Québec. On veut bâtir le Québec et on a besoin de ce cash qui nous vient d'en dehors de la province. Ce sont des millions d'Europe, des États-Unis ou du reste du Canada que nous n'aurions pas eus. Sans parler de la visibilité de Montréal. On ne met pas un gros prix à cette visibilité, mais elle sa valeur», a dit Bachand.

«Mais il y a un point qu'on néglige. Un des objectifs de l'aventure, c'est d'avoir du plaisir. Avoir du fun dans la vie, c'est important. Le sport et la culture font partie de la vie. D'ailleurs, c'est souvent dans le sport ou dans les événements culturels que Montréal se retrouve. Que les gens se retrouvent (malgré leurs différences).»

Un scoop

Le «grand monde» s'était ennuyé du Grand Prix. Et tout ce qui «compte» au Québec s'est retrouvé dans les loges Élites. y compris Michael Fortier à qui tous ont rendu hommage pour son rôle dans le retour de la F1, Marcel Aubut et Geoff Molson, toujours aussi affable, qui est venu saluer le premier ministre et le maire Gérald Tremblay.

M. Molson n'est pas prêt encore à prendre des vacances. Il veut être présent pour le repêchage amateur et va participer à la réunion des gouverneurs la même semaine à Los Angeles. «Je ne suis pas impliqué dans les discussions sur la sélection proprement dite, mais je serai présent pour le reste», a-t-il expliqué.

Pendant ce temps, deux de ses joueurs suivaient la course: Benoît Pouliot, qui doit négocier un nouveau contrat puisqu'il sera autonome dans quelques semaines, et Marc-André Bergeron qui sera joueur autonome lui aussi. «Je souhaite vivement être de retour avec l'équipe. Mais je n'ai pas de contrôle sur la situation. J'espère que j'ai été assez utile pour avoir ma place», de dire Bergeron.

Kirk Muller, lui, est ouvert à l'idée de diriger les Bulldogs de Hamilton. C'est évident même s'il ne peut parler publiquement. Il ne faut pas oublier qu'en restant près de Jacques Martin, il se prive d'une chance de le remplacer un jour avec le Canadien. «Je déteste quand un adjoint devient entraîneur-chef dans la même équipe. Souvent dans une saison, on parle beaucoup avec un adjoint. Si ce dernier devient le grand patron, on est dans une drôle de situation», a fait remarquer Bergeron.

La solution, c'est un passage à Hamilton. Toutes les voies pourraient s'ouvrir. Encore faut-il que ça fasse partie des plans de Pierre Gauthier. «Vous devez en savoir plus que moi», a noté Muller. J'ai oublié d'en parler à M. Molson.

Un autre scoop

Bruno Spengler est le leader actuel du championnat DTM en Allemagne au volant d'une Mercedes. Selon son agente Anne Roy, c'est Norber Haug, grand patron du programme sport de Mercedes, qui l'a dit. Si Bruno gagne le titre, il aura droit à un véritable essai au volant d'une Formule 1. Son agente et lui se croisent les doigts puisque Spengler aura 27 ans en août prochain. Les années filent et les pilotes font leur entrée en F1 avec un biberon.

À Ouaga

Jennifer Heil est ambassadrice spéciale pour Plan Canada, organisme de charité qui oeuvre beaucoup en Afrique. «Dernièrement, nous avons pu ramasser un million pour les oeuvres», a-t-elle expliqué. Elle s'est rendue à Ouagadougou et au Burkina Faso dans le cadre d'une mission. «J'y ai passé 10 jours. Pas seulement dans la capitale. Je suis allée aussi dans les villages, loin dans la brousse où il n'y a pas d'eau ni électricité. J'ai reçu une poule en cadeau», a-t-elle raconté.

La championne olympique de Turin compte participer aux Jeux de Sotchi en 2014. «Et après, j'ai d'autres beaux projets», a-t-elle dit.

Par ailleurs, Dominic Gauthier, conjoint de Heil et patron de B210, la firme qui a tant aidé les athlètes à se préparer pour Vancouver, a rencontré les filles de l'équipe canadienne de nage synchronisée. «Elles sont formidables et nous allons les aider. Elles le méritent», a-t-il indiqué. Il se pourrait que Lise Wathier donne un coup de pouce à ces filles magnifiques.

Par ailleurs, Alexandre Bilodeau, darling des Jeux de Vancouver, a passé un bel après-midi au circuit. «Mais toutes les grandes promesses de commandites et de financement qu'on nous fait pendant les Jeux sont rarement transformées en contrats solides et lucratifs. Je gagne mieux ma vie en prononçant des conférences comme dernièrement avec BMO», a expliqué Alex.

Joannie Rochette était également du groupe. Elle revenait de la Corée et était encore fatiguée. Mais elle a retrouvé le sourire même si la rumeur et les blogues l'ont envoyée dans les bras de Sidney Crosby. «La rumeur courait partout. Heureusement, mon chum est cool. Il a juste dit qu'il aurait au moins des chances d'avoir des bons tickets pour le hockey», a raconté Joannie en souriant.

Et puis, il y avait Caroline Néron, Éric Lapointe, qui aurait pu jouer Gerry Boulet au cinéma (mais j'aurais chanté comme Éric Lapointe, pas comme Gerry), Vincent Damphousse, Karine Vanasse, Annie Pelletier et Maxime Rémillard qui a très bien navigué, Jean-Marc Gagné, Richard Gref, producteur de la grande soirée de jeudi, Marie-Claude Savard et plein d'autres...

À la toute fin, François Dumontier a laissé le circuit... encore sur l'adrénaline. Plus de 300 000 spectateurs satisfaits, une vraie course, un succès colossal pour un promoteur de 43 ans qui va aller se reposer à Punta Cana en juillet.

Et un gros clin d'oeil à un grand absent, Normand Legault.