José Théodore se retrouve au centre de toutes les batailles psychologiques que vont se livrer les Capitals de Washington et le Canadien de Montréal.

La première salve a été tirée hier par Tomas Plekanec quand il a déclaré que d'affronter José Théodore, ce n'était quand même pas devoir jouer contre Ryan Miller ou Martin Brodeur. Le message est clair. Nos gardiens sont supérieurs à Théodore et c'est là qu'est la chance de gagner. Attaquer Théo, le déconcentrer, le faire douter, mettre de la pression sur lui et tenter de le placer sous les projecteurs, ça risque d'être le plan du Tricolore.

Cette déclaration de Plekanec va inspirer tous les journalistes du Québec et sans doute de Toronto à s'attarder encore plus à Théodore. Ça veut dire des questions sur ses années difficiles à Montréal, sur son départ, sur ses histoires de famille. Qu'il le veuille ou pas, Théodore est dans l'oeil de la tempête depuis hier soir.

Mais les fans montréalais sous-estiment Théodore. Il n'a pas le style le plus orthodoxe de la Ligue nationale et depuis le lock-out, l'arbitrage ne l'a pas avantagé. Curieusement, plus les arbitres rangeaient leur sifflet et toléraient obstruction et accrochage devant le filet et plus la fiche de Théodore s'améliorait. C'est un gardien qui a besoin d'une fraction de seconde pour mieux couvrir le filet et cette fraction, il l'a souvent eue cette saison à Washington.

Je ne suis pas prêt à dire que Jaroslav Halak ou Carey Price sont nécessairement supérieurs à Théodore. Au contraire. Le Québécois a du cran et s'il a semblé céder sous la pression lors de certains matchs à Montréal, rien ne dit qu'il n'a pas digéré son départ de la métropole. Et puis, j'aime autant la saison de Théodore, surtout depuis le 15 janvier, que celle de Martin Brodeur.

Ce n'est pas la première fois qu'une équipe en affronte une autre qui semble totalement supérieure. Cette différence de 33 points entre les Capitals de Washington et le Canadien ne me fait pas si peur. Après tout, en saison régulière, le Canadien a eu le meilleur sur les Caps. C'est une statistique qui a son mérite.

Ce qui est vraiment inquiétant pour le fan intelligent et amusant pour le fefan, c'est une statistique qu'il faut aller chercher dans les chiffres de la Ligue nationale pour avoir un portrait réel de la situation.

Cette saison, en prolongation à quatre contre quatre, le Canadien a eu beaucoup de succès et les Capitals, de façon surprenante, ont été nuls. Mais pendant les séries, il n'y a plus de quatre contre quatre. Et à cinq contre cinq, les Capitals sont premiers de la LNH et le Canadien est dernier. Bon 30e.

Ça va se jouer à forces égales, avantage numérique contre avantage numérique et talent contre talent. Les dirigeants du Canadien, les joueurs et les médias auront beau s'acharner sur José Théodore, ça ne devrait pas changer quoi que ce soit au résultat final.

Les Caps en cinq.

Le Masters...

Les images télévisées du Masters étaient belles à pleurer. Quand on a eu la chance de couvrir l'événement, il faut se retenir pour ne pas ennuyer son entourage en soulignant à chaque trou les mérites de ce terrain fabuleux. Je n'ai pas résisté à la tentation et j'ai évidemment rappelé que je m'étais assis dans la dernière rangée réservée aux journalistes dans les gradins d'Amen Corner. Avec le Vatican, la place Rouge et le centre de Sainte-Pétronille, on parle d'une grande place mystique.

Mais ce qui a fait pleurer l'Amérique, surtout la blanche, c'est quand le vainqueur Phil Mickelson, un bon père et bon époux, embrasse sa femme qui se bat contre le cancer du sein à coups de chimiothérapie. Le contraste avec l'air déçu de Tiger Woods était flagrant.

La larme sur la joue de Mickelson était poignante. Et grand tournoi.

DANS LE CALEPIN Si vous allez sur le blogue de Jean-François Lisée, vous allez trouver un clip qui va vous faire chanter et sourire. C'est la chanson Maurice Richard de Pierre Létourneau reprise par Jérôme Charlebois, le fils de Robert. Jérôme a convaincu Bernard Landry, Bernard Derome, Gilbert Rozon, Jacques Demers et d'autres dont Ginette Reno, de faire du lip-sync sur la chanson dans un nouvel arrangement dansant et joyeux. J'espère que cette reprise va trouver le chemin du Centre Bell. Si une chanson mérite d'y être jouée, c'est celle là.