Un pari très raisonnable

Bob Gainey a connu une bonne journée. Meilleure en tous les cas que l'an dernier, quand il avait perdu Cristobal Huet et échappé Marian Hossa.

En fait, il ne faudrait pas parler de «bonne journée» mais de bonnes semaines, puisque Gainey avait déjà réglé un grave problème en allant chercher Matthieu Schneider. Pourquoi attendre 14h55 le jour fatidique quand on peut obtenir ce qu'on veut trois semaines avant? C'est comme un REER: plus tôt tu investis dans l'année, plus tôt ça peut rapporter des intérêts.

Bob Gainey doit une fière chandelle à Jaroslav Halak. Le jeune Slovaque (un lunatique chroniqueur a écrit que c'était un Tchèque. Quelle honte!) a sauvé quatre défaites au Canadien au cours de la dernière semaine. Avec ces huit points en banque, Bob Gainey avait une marge de manoeuvre dont il a su profiter.

Mais imaginez les médias et les fans si Halak avait échappé seulement deux de ces quatre rencontres? Le Canadien se serait retrouvé à la limite de participer aux séries et Gainey n'aurait pu se permettre de laisser ses opposants s'améliorer en restant assis bien tranquille dans son fauteuil.

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Il est certain que les Rangers de New York, les Flyers de Philadelphie, les Penguins de Pittsburgh et les Bruins de Boston se sont améliorés. Et en gardant Jay Bouwmeester, Jacques Martin a envoyé un spectaculaire signal à ses joueurs. Les Panthers de la Floride sont sérieux et ils visent les séries éliminatoires.

Mais en décidant de ne pas faire d'échange hier, Bob Gainey prenait un pari quand même très raisonnable. À cause des blessures, Gainey peut se dire que son équipe est encore au cinquième rang et qu'elle sera améliorée avec le retour de Guillaume Latendresse et d'Alex Tanguay. Sans parler de Francis Bouillon et de Robert Lang, qui devraient être là tous les deux pour les séries éliminatoires.

En apparence, le Canadien pourrait être devancé par les Rangers et les Penguins. Mais en apparence seulement. Avec le retour des blessés, la Flanelle va s'améliorer davantage que ses adversaires pour la dernière ligne droite.

Et puis, faut pas s'en faire. Le mieux qui pourrait arriver aux Glorieux serait de débouler au classement. En terminant huitièmes, ils pourraient causer la 100e surprise de leur histoire contre les Bruins. Sinon, ils pourraient toujours se taper les Capitals de Washington, qui me semblent bien vulnérables en défense. Et, diront les méchants, devant le filet. Personnellement, j'estime que José Théodore va faire le travail. Et très bien en plus.

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Par ailleurs, on a eu droit à un marathon de voeux et de désirs plus ou moins pieux dans les médias. Je devrais dire dans certains médias. CKAC, qui carbure au Canadien 22 heures par jour, ne se pouvait plus. Et Michel Langevin, celui qui connaît ça, commentait les rumeurs avec cette certitude béate qui est sienne.

Heureusement, Gabriel Grégoire a fait une montée de lait qui a amené un peu de retenue et de bon sens dans les émissions. Grégoire a rappelé avec justesse qu'en fin de compte, les animateurs et les fans se faisaient des listes de cadeaux du père Noël pendant ces émissions fondées sur des rumeurs. Personne ne sachant rien de concret.

Même situation dans toutes les stations dont la programmation est basée sur le sport. Qu'on zappe à TSN, à RDS ou ailleurs, on reprenait les mêmes rumeurs. Il faut cependant comprendre les confrères, qui doivent travailler avec un revolver sur la tempe. Les dirigeants veulent des primeurs. Il faut alors prendre des risques quitte à employer le conditionnel et à se corriger dans les minutes suivant un démenti.

C'est une journée éprouvante pour les gars de beat des médias électroniques. Ils sont en direct et leur seule source réelle est le portable. Ils doivent épuiser leur banque de numéros de téléphone en quelques heures. Et les agents ou les adjoints du directeur général qu'ils arrivent à joindre leur parlent en sous-entendus ou à mots couverts qu'ils doivent déchiffrer avant de lancer un semblant de nouvelle. Même si on pourrait parfois s'impatienter, il suffit d'avoir couvert de ces journées d'enfer pour être très indulgent.

Et la conclusion? Prenez ça comme vous le voudrez mais, avec Schneider, Tanguay, Latendresse, Bouillon et Lang, c'est encore le Canadien qui s'améliore le plus.

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L'Impact ce soir...

D'un côté, je me dis que Fançois Messier, le directeur des sports à Radio-Canada, s'en est pas trop mal tiré en insérant le match de soccer de l'Impact à l'horaire, aujourd'hui à 22h55. De l'autre côté, je me dis aussi que si Guy Arthur Lepage peut tasser le Téléjournal de 20 minutes, on aurait pu laisser tomber la deuxième moitié du Téléjournal de ce soir pour nous présenter en direct la presque totalité du deuxième match de cette série disputé au Mexique.

À défaut de bon vin, va donc falloir se contenter de cette piquette. Cependant, la victoire de l'Impact, la semaine dernière au Stade olympique, a pris tout le monde par surprise. À cause de l'heure de tombée, les journaux n'auront pas le temps de donner à une victoire tout le flafla qu'elle mériterait.

Par ailleurs, même si l'Impact se retrouve dans une excellente situation avec une avance de deux buts, rien ne dit que ce sera facile. Le onze québécois va jouer devant une foule hostile et turbulente et sur une surface naturelle qu'on aura sans doute préparée pour favoriser le Santos Laguna. J'espère que l'arbitrage sera à la hauteur et que l'Impact saura marquer un tout petit but.

Mais, gagne ou perd, ils ont déjà conquis les coeurs...