La LNH minimise déjà l'affaire. Mais le dépôt d'une deuxième poursuite devant un tribunal new-yorkais par d'anciens joueurs victimes de commotions cérébrales inquiète sûrement les dirigeants du circuit.

Dans la NFL, les recours juridiques à cet égard se sont multipliés - on en a dénombré 81! -, avant d'être regroupés devant un tribunal de Philadelphie. La juge au dossier a proposé une médiation qui, à la surprise générale, a abouti à un règlement.

Les anciens joueurs de la LNH, encouragés par ce précédent, souhaitent sûrement une entente à l'amiable. Mais la côte sera abrupte, même si les commotions cérébrales ont laissé certains d'entre eux avec des séquelles graves.

Au football, la NFL a négocié uniquement lorsqu'elle a compris qu'elle avait perdu la guerre de relations publiques. La LNH n'en est manifestement pas là.

L'insignifiante suspension de trois matchs imposée à Douglas Murray, du Canadien, pour son coup à la tête de Michael Kostka, du Lightning de Tampa Bay, rappelle l'inertie du circuit face aux coups à la tête. L'Association des joueurs n'est pas plus disposée à trouver une véritable solution.

Parmi les allégués de la poursuite dévoilée jeudi, on retrouve cette phrase: «Contrairement à d'autres organisations de niveau élite, comme le hockey européen et olympique, la LNH a encouragé un hockey extrêmement violent et en a fait la promotion.»

À n'en pas douter, d'autres rebondissements suivront.

Bon, combien de temps faudra-t-il avant que la LNH n'autorise la pub sur les chandails des équipes? Mon hypothèse: cinq ans, maximum.

On savait déjà que l'Association nationale de basketball étudiait l'idée. Dans une entrevue radiophonique, le nouveau commissaire du circuit, Adam Silver, a enfoncé la brèche cette semaine. Il a déclaré cette possibilité «viable et inévitable». Dans cinq ans au plus tard, ce projet se concrétisera, a-t-il dit.

Peut-on croire que la LNH laissera la NBA profiter seule de ce nouveau pactole? Non! Tout simplement parce que les motifs de la NBA pour franchir cette nouvelle étape de commercialisation s'appliquent très bien au hockey.

Après avoir souligné que cette pratique est la norme dans le soccer international, Silver a dit: «À une époque où les gens utilisent leur enregistreur numérique pour passer outre les commerciaux, c'est une occasion pour nos partenaires corporatifs d'être encore plus proches de notre sport et de nos athlètes.»

Selon SI.com, Silver envisage des pubs discrètes sur les chandails: un petit écusson marqué du logo de l'entreprise.

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La NFL, jamais à court de ressources à ce chapitre, a trouvé une nouvelle manière d'imprimer de l'argent. Elle a cédé au réseau CBS le droit de diffuser huit matchs du jeudi soir la saison prochaine.

Pour obtenir ce privilège, CBS a versé 275 millions! Chaque rencontre rapportera donc à la NFL plus de 34 millions. On parle ici de matchs de début de saison, ce qui forcera CBS à retarder le lancement de sa grille automnale du jeudi soir jusqu'en novembre.

«Il n'y a rien comme la NFL, a dit Leslie Moonves, président de CBS, au New York Times. C'est la plus puissante programmation en ondes. Tu veux en avoir autant que tu peux.»

Voilà qui a le mérite d'être clair. Je ne devrais peut-être pas, mais je ferai néanmoins la comparaison: le contrat de télé nationale de la LNH aux États-Unis, qui couvre la saison régulière et les séries éliminatoires, rapporte moins de 200 millions par saison. La NFL fonctionne sur une autre planète.

Et puisqu'il est question de commandites, j'ajoute que le Comité international olympique (CIO) est aussi en mode croissance au niveau des partenariats d'affaires. Pour un cycle de quatre ans, les compagnies voulant des droits de commercialisation exclusifs dans leur secteur d'activité devront verser 200 millions, le double que précédemment.

Selon le Sports Business Journal, cela permettra au CIO de toucher 2 milliards en commandites de 2021 à 2024.

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Ainsi, Trevor Linden devient grand patron du secteur hockey des Canucks de Vancouver. Un risque, à mon avis, puisqu'il ne possède aucune expérience liée au poste.

Au fil des années, Linden a développé son sens des affaires en devenant actionnaire d'une chaîne de centres d'activité physique. Et même s'il a été actif au sein de l'Association des joueurs durant sa carrière, ses seules qualifications semblent être sa popularité à Vancouver, son amour du hockey et sa loyauté envers les Canucks.

Même s'il possède le titre de président des opérations hockey, les responsabilités de Linden à Vancouver seront les mêmes que celles de Marc Bergevin à Montréal: le dernier mot dans toutes les décisions sportives.

Or, le parcours du DG du Canadien à sa nomination était beaucoup plus riche. Son séjour de sept saisons dans l'organisation des Blackhawks de Chicago a été une formidable école. Il s'est tissé un impressionnant réseau de relations et a acquis des connaissances dans tous les domaines du hockey.

Bonne chance aux Canucks, ils pourraient en avoir besoin. Remarquez que Linden, qui devra bien s'entourer, aura peut-être un esprit de décision plus développé que celui de l'ancien DG Mike Gillis, qui a tergiversé sans fin dans le dossier de Roberto Luongo.

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Saviez-vous que les échanges existent au tennis? Sylvain Bruneau, entraîneur-chef de l'équipe canadienne féminine, en a réalisé un le mois dernier avec IMG, une importante firme de représentation d'athlètes et d'organisation d'événements.

Propriétaire de l'Open de tennis Sony, à Miami, IMG détient des laissez-passer pour les qualifications et le tableau principal. Tennis Canada, qui organise la Coupe Rogers et plusieurs autres tournois au pays, possède les mêmes avantages pour les compétitions sous sa responsabilité.

Bruneau a flairé l'occasion. Il a cédé à IMG une place aux qualifications de la Coupe Rogers et une au tableau principal des Challengers de Vancouver, Toronto et Saguenay. En retour, il a obtenu une place au tableau principal de l'Open Sony à l'intention d'Aleksandra Wozniack et une en qualifications pour Françoise Abanda.

Les deux parties sont sorties gagnantes de l'affaire. Wozniak a perdu en première ronde, et Abanda a raté de peu sa qualification, mais les deux joueuses ont eu la chance de s'imposer. De son côté, IMG remettra les laissez-passer reçus à de jeunes joueuses représentées par la firme.

«C'est au moins mon troisième échange, explique Bruneau. On est proactifs et si on peut aider nos joueuses de cette façon, on agit.»

Non, il n'y a pas que Marc Bergevin qui transige dans le sport à Montréal.