Le CH et le français

L'initiative, dévoilée dans un récent épisode de 24 CH, mérite d'être saluée. La direction du Canadien offre des cours de français aux joueurs désireux d'apprendre la langue officielle du Québec.



Ce plan trottait depuis un certain temps dans la tête de Geoff Molson. Le mois dernier, il a rencontré les joueurs après la prise de la photo d'équipe pour leur offrir cette possibilité. Son allocution a été courte, mais à point.

Après avoir rappelé que l'organisation comptait plusieurs athlètes européens, le président du Canadien a déclaré: «Je suis sûr que dans vos propres marchés, les gens aimeraient aussi que les joueurs apprennent un peu leur langue...»

Afin de faciliter l'apprentissage, des groupes de quatre ou cinq «étudiants» rencontrent la professeure après certains entraînements de l'équipe, à Brossard.

Compte tenu du calendrier chargé de la LNH, les cours ne seront pas nombreux durant la saison. Mais ils permettront tout de même aux joueurs de s'éveiller à la réalité linguistique du Québec. L'idée est de leur offrir des notions de base afin qu'ils puissent minimalement interagir avec les fans. Huit d'entre eux ont suivi un premier cours de plus d'une heure, un début encourageant.

Le projet démontre une sensibilité bienvenue. D'autant plus que le Canadien a déjà décidé de rendre le programme permanent.

La clé de la profitabilité

Le nouvel amphithéâtre de Québec sera-t-il rentable pour son propriétaire, la Ville de Québec, et son gestionnaire, Québecor? Sans équipe de la LNH, la tâche s'annonce rude, si on se fie aux propos de Richard Peddie, l'ancien président de Maple Leaf Sports&Entertainment (MLSE).

Dans ses intéressants mémoires publiés le mois dernier, Peddie n'évoque pas le cas de Québec. Mais il analyse le projet de Markham, au nord de Toronto, où des promoteurs estiment possible d'engranger des profits grâce à la présentation de 130 spectacles par année.

«Pas une chance, tranche Peddie. La clé de la profitabilité est de loger une ou deux équipes professionnelles. On ne peut boucler son budget uniquement avec des concerts et des spectacles destinés à la famille. Et on ne peut vendre de loges ou de sièges de luxe sans une équipe de sport majeur.»

Peddie rappelle que la présence d'une équipe professionnelle est aussi nécessaire pour maximiser les revenus liés aux commandites et aux droits d'appellation de l'édifice.

Si les conclusions de Peddie valent pour Markham, elles valent aussi pour Québec. Voilà pourquoi le retour de la LNH est essentiel au succès du nouvel amphithéâtre.

Le livre de Peddie s'intitule Dream Job. Une bonne suggestion de lecture si vous souhaitez faire carrière dans l'administration sportive ou si le côté business du sport professionnel vous intéresse.

Des nouvelles de Jacques Demers

Le sénateur Jacques Demers a voté pour la suspension de ses trois ex-collègues conservateurs cette semaine. Homme droit, il a été profondément choqué par leur comportement.

Toujours fou de hockey, Demers a aussi suivi le débat entourant P.K. Subban. Après avoir dirigé plusieurs joueurs étoiles durant sa carrière d'entraîneur, il est convaincu d'une chose: «Il faut donner à ces gars-là l'occasion de s'exprimer. P.K. est la super-vedette du Canadien. Il possède un talent fou. Il est déjà un joueur exceptionnel, qui dérange constamment l'adversaire. Il apporte aussi un côté physique à l'équipe.»

Si le Canadien a remporté la Coupe Stanley en 1993, c'est beaucoup en raison de la relation privilégiée entre Demers et Patrick Roy. Il avait placé sa confiance en son gardien, qui le lui a bien rendu.

Roy n'était pas parfait, bien sûr. Il commettait des gaffes, notamment en voulant contrôler la rondelle autour de son filet. Cela lui a parfois joué de mauvais tours. «Mais pour une erreur, ces gars-là te donnent cinq choses de bonnes!», ajoute Demers.

Il y a là matière à réflexion pour Michel Therrien.

Cyclisme: vers une enquête indépendante

Brian Cookson, le nouveau président de l'Union cycliste internationale (UCI), semble sérieux dans son désir d'instituer une commission d'enquête afin de faire la lumière sur le dopage dans son sport.

Comme le rappelle Paul Melia, le président du Centre canadien pour l'éthique dans le sport, cette commission devra être indépendante de l'UCI afin de garantir sa crédibilité.

«Il faut aller au fond des choses, dit Melia. Et bien réfléchir aux paramètres de l'enquête. Accorder une amnistie générale à tous ceux qui avoueraient s'être dopés serait sans doute difficile à accepter pour les coureurs propres. De la créativité sera nécessaire pour trouver la bonne formule.»

D'un autre côté, sans amnistie, les langues risquent de ne pas se délier. Ryder Hesjedal en constitue un bon exemple. Il s'est confié aux autorités plus de huit ans après avoir triché, évitant ainsi une sanction en raison du délai de prescription. Et sans le livre de Michael Rasmussen, son secret n'aurait jamais été dévoilé.

L'enquête devrait être tenue sous la responsabilité de l'Agence mondiale antidopage. Et comme Cookson l'a rappelé cette semaine dans une entrevue à Sky Sports (Grande-Bretagne), la lumière devra aussi être faite sur les agissements de l'UCI durant l'ère Armstrong. L'organisme a-t-il délibérément fermé les yeux sur des cas de dopage?

Cookson a joué de prudence. Dès son élection en septembre dernier, il a fait mettre sous scellé tous les équipements informatiques du siège social de l'UCI, afin que rien ne soit détruit ou caché. Il s'est ainsi assuré que la commission d'enquête ait accès à toute l'information disponible.

Référendum à Munich

À surveiller dimanche: le référendum à Munich et dans les régions voisines. Les électeurs décideront si la capitale bavaroise posera sa candidature à l'organisation des Jeux olympiques d'hiver de 2022. C'est le souhait de Thomas Bach, le nouveau président du Comité international olympique.

Il est intéressant de noter qu'en plus d'Oslo (Norvège), Lviv (Ukraine), Almaty (Kazakhstan) et Cracovie (Pologne), Pékin sera aussi candidate à l'organisation de ces jeux. La capitale chinoise a présenté les Jeux d'été de 2008.