Dans la tempête qui secoue le Canadien depuis samedi, un grand oublié: Jacques Martin, un homme fier et droit, dont Geoff Molson s'ennuie déjà beaucoup, j'en suis convaincu.

Martin est parti sans dire bonjour. Contrairement à la tradition, il n'a pas rencontré les journalistes pour dresser le bilan de son séjour derrière le banc. C'est sans doute son choix.

Mais on peut aussi penser que Martin craint la réaction de Pierre Gauthier s'il livre le fond de sa pensée. Surtout en raison du gâchis entraîné par la nomination de Randy Cunneyworth. Martin, toujours sous contrat avec le Canadien, doit mesurer ses propos.

Si j'avais croisé Martin lorsqu'il a quitté le Centre Bell samedi matin, je lui aurais dit tout le respect que j'ai éprouvé pour lui. Non, il n'était pas flamboyant. N'empêche qu'au cours de la dernière année, nous avons eu de bonnes conversations qui m'ont permis de découvrir un homme attachant.

J'aurais aimé que les fans puissent le connaître dans ces situations où il était moins sur ses gardes. Comme ce jour où il m'a raconté ses plaisirs d'enfance, à patiner sur l'étang gelé de la ferme familiale.

Martin a beaucoup donné au Canadien. C'est lui qui a représenté l'organisation devant les médias jour après jour. Son DG ne l'a jamais appuyé dans cette tâche, contrairement à la pratique courante dans le sport professionnel. Et il a conduit l'équipe en demi-finale de la Coupe Stanley en 2010.

Bonne chance pour la suite, Jacques. Et joyeux Noël, même si tu n'as sans doute pas trop le coeur à la fête.

Si j'étais Gary Bettman, je m'inquiéterais. Quatre anciens joueurs de la NFL ont déposé un recours en justice reprochant à la ligue de ne pas les avoir mis en garde contre les dangers des commotions cérébrales. Selon ESPN, il s'agit de la cinquième poursuite déposée cette année contre le circuit à ce propos.

«La NFL a fait tout en son possible pour cacher ce problème et tromper les joueurs à propos des risques associés aux commotions», soutiennent les plaignants.

La direction de la NFL a nié l'allégation.

Un jour, c'est presque inévitable, d'anciens joueurs de la LNH déposeront une poursuite semblable. Et le circuit éprouvera des ennuis à démontrer qu'il a fait le maximum pour protéger ses joueurs.

Les commentaires loufoques qu'a tenus Bill Daly la semaine dernière donneront des arguments aux éventuels poursuivants. L'adjoint de Bettman a minimisé l'ampleur du problème, affirmant notamment qu'il «n'y a pas grand-chose de plus qu'on pourrait faire».

Vous savez, M. Daly, la LNH pourrait très bien imiter Hockey Canada et instituer une politique de «tolérance zéro» relativement aux coups à la tête. Elle pourrait aussi imposer des suspensions sévères aux joueurs qui se battent.

La LNH pourrait enfin prendre au sérieux les études de l'Université de Boston, qui établissent un lien entre les commotions cérébrales et l'encéphalopathie traumatique chronique, une maladie dégénérative du cerveau s'apparentant à l'alzheimer.

À l'invitation de l'administration municipale, les principaux promoteurs d'événements sportifs de Montréal se sont récemment réunis afin de réfléchir à la manière de coordonner leurs efforts. Mon collègue Michel Villeneuve a révélé cette information hier sur les ondes du 98,5.

«Montréal veut redevenir une ville sportive importante au niveau mondial», a expliqué Serge Arsenault, du Grand Prix cycliste.

L'objectif est d'imiter la structure mise en place dans le secteur culturel, où les organisateurs des différents événements ont appris à conjuguer leurs efforts et à créer une «force de frappe», pour reprendre l'expression d'Arsenault.

Ce premier pas est prometteur. Se pourrait-il que Montréal connaisse une formidable poussée dans le développement du sport en 2012? On suivra ce dossier avec attention durant la nouvelle année.

Mon athlète de l'année? Novak Djokovic, sans l'ombre d'un doute. Ce qu'il a accompli en 2011 est formidable. Rien de mieux que trois titres majeurs pour s'extirper de l'ombre de Roger Federer et Rafael Nadal. Nous avons été chanceux de le voir au sommet de sa forme, à Montréal, en août dernier.

Mon hockeyeur de l'année? Patrice Bergeron, qui a contribué à la belle conquête de la Coupe Stanley par les Bruins de Boston. Ce jeune homme possède un cran formidable.

Ma révélation de l'année? Alex Harvey. Aucun fondeur canadien n'avait remporté de médaille aux Championnats mondiaux. Et voilà qu'Alex a récolté l'or en duo avec Devon Kershaw, dans le sprint par équipe, devant des dizaines de milliers de spectateurs en Norvège. Un grand exploit.

Ma déception de l'année? Scott Gomez. Rien à ajouter.

Mon moment émouvant de l'année? Le retour de Saku Koivu au Centre Bell, en janvier. Nous avons applaudi le joueur, mais surtout un homme qui nous a inspirés dans sa lutte contre le cancer.

Mon pétard mouillé de l'année? Le Canadien remporte les deux premiers matchs de sa série contre les Bruins, à Boston par-dessus le marché, avant d'être éliminé en sept rencontres.

Mon exploit de l'année? Si vous êtes amateur de golf, vous n'avez sûrement pas oublié ce coup magique de Bill Haas, en prolongation, lors de la finale de la Coupe Fedex en septembre.

Sa balle à moitié submergée, il a réussi une approche fantastique et coupé les ailes de son rival, Hunter Mahan. On appelle ça avoir des nerfs sous pression. Au trou suivant, Haas a empoché le boni de 10 millions réservé au champion.

Mon regret de l'année? Le si court retour au jeu de Sidney Crosby. On aurait tellement aimé qu'il puisse poursuivre sur sa lancée du 21 novembre, lorsqu'il a volé le spectacle contre les Islanders de New York. Espérons le revoir en 2012.

À vous tous, chers lecteurs, un très joyeux Noël!

Photo: Reuters

Novak Djokovic mérite le titre de l'athlète de l'année 2011.