Toutes les défaites n'ont pas le même poids. Certaines laissent un goût plus amer et celle d'hier est de celles-là. Le Canadien amorçait une éprouvante série de huit matchs en 13 jours. Une victoire aurait constitué une formidable rampe de lancement. Dans la LNH, une équipe qui mène par deux buts après 40 minutes, comme c'était le cas du Canadien hier, ne doit pas échapper le match. Encore moins lorsqu'il est disputé devant ses partisans.

Bien sûr, plusieurs vétérans manquaient à l'appel, surtout en défense. Mais compte tenu du trou dans lequel l'équipe s'est enfoncée en octobre, la marge d'erreur est mince. Les circonstances atténuantes ne donnent pas un point de plus au classement.

En fin de deuxième période, les joueurs de Jacques Martin ont obtenu un avantage numérique qui aurait pu leur permettre de mettre la rencontre hors de portée de leurs adversaires. Michel Bergeron avait l'habitude d'appeler ça le «killer goal», celui qui achève ses rivaux. Le Canadien a raté sa chance et, dès le début de la troisième période, les Sabres ont déjoué Carey Price et repris du tonus.

Plus tard, en tirs de barrage, Tomas Plekanec et Brian Gionta ont tous deux manqué leur coup. Jacques Martin aurait sûrement apprécié qu'un de ses deux vétérans donne aux siens l'impulsion souhaitée. Mais seul Pacioretty a déjoué Enroth. Cela dit, tout n'est pas noir pour le Canadien. Récemment, Pierre Gauthier a expliqué que des jeunes comme Diaz et Emelin auraient besoin d'une trentaine de matchs pour s'adapter à la LNH. Les deux continuent de progresser, mais on ne peut trop leur en demander à ce stade de leur carrière.

À la ligne bleue, le Canadien manquait beaucoup d'expérience hier. La direction se croise sûrement les doigts en espérant qu'Andrei Markov fera bientôt un retour au jeu. Et que les absences de Spacek et Gill ne seront pas trop longues. Il faudra aussi que le Canadien arrive à gagner plus régulièrement au Centre Bell. Tous ces points échappés devant ses partisans lui coûtent cher.