L'état de santé de Sidney Crosby... suscite la controverse. Mario Tremblay soutient que sa carrière est compromise.

Il n'est pas facile de prédire l'avenir d'un joueur ayant subi des commotions cérébrales. Mais il est clair que Crosby a subi deux chocs violents en janvier dernier. S'il revient au jeu, un autre coup pourrait entraîner des conséquences très graves.

Le magazine Maclean's a récemment donné la parole à Eric Lindros, qui a subi au moins huit commotions cérébrales durant sa carrière. Il raconte combien celles-ci l'ont rendu impatient et sarcastique, mal à l'aise en public et dans les aéroports.

Durant les dernières années de sa carrière, Lindros a cessé de jouer au centre par crainte de se faire frapper au milieu de la patinoire. Sans compter les maux de tête, l'angoisse et l'épuisement...

Mario Tremblay a affirmé que Sidney Crosby avait subi, à deux reprises, de «sévères étourdissements» en étant durement frappé lorsqu'il portait les couleurs de l'Océanic de Rimouski. S'agissait-il de commotions cérébrales?

À ce sujet, je citerai simplement cette déclaration de Michael Czarnotam, neuropsychologue spécialiste des commotions cérébrales, dans le même numéro de Maclean's. «Nous savons que le nombre de commotions est sous-estimé. Certains disent par un coefficient de trois, d'autres de dix.»

Pourquoi? Notamment parce que les joueurs eux-mêmes sont réticents à reconnaître la vérité. Ainsi, Crosby a disputé un autre match après avoir été frappé le 1er janvier dernier contre les Capitals de Washington. Ce fut une grave erreur.

Mario Tremblay, hélas, a peut-être raison. Et qu'on cesse de nous casser les oreilles en prétendant qu'il attaque l'organisation de l'Océanic.

Ses propos, à mon sens, montrent plutôt à quel point il se soucie de la santé des joueurs. Un trop grand silence plane encore sur les commotions cérébrales dans le sport.

Un coup de foudre... frappe la LNH. En s'arrachant aussi vite les 13 000 abonnements de saison disponibles, les gens de Winnipeg ont balayé un mythe tenace. Gary Bettman ne peut plus prétendre qu'une modeste ville canadienne est incapable d'appuyer une équipe du circuit.

Ce succès constitue une splendide nouvelle pour Québec, un marché de taille comparable et où la passion du hockey est aussi vive. Bettman devra revoir sa stratégie d'acharnement thérapeutique visant à sauver des concessions en difficulté dans le sud des États-Unis.

Imaginez: en déménageant à Winnipeg, la pathétique concession des Thrashers d'Atlanta est devenue du jour au lendemain une des plus stables du circuit. Ses succès aux guichets gonfleront inévitablement ses revenus de télé et de commandites.

La LNH a salué cet exploit par un laconique communiqué de deux lignes. Bettman sait que la pression sera désormais très forte pour transférer une équipe à Québec et une autre dans le sud de l'Ontario. Cela ne le réjouit pas.

Think big... faites éduquer vos enfants en France! Dans une entrevue publiée dans notre numéro de samedi, Jacques Villeneuve a réglé avec une sidérante légèreté le cas du système d'éducation au Québec.

Selon le pilote, on «nivelle par le bas et on n'est pas assez exigeant». Il a ajouté que ses enfants ne boiraient pas de cette eau. «Je préfère le baccalauréat français. J'y suis passé et on sait ce qu'on vaut et où on se situe.»

Villeneuve a évidemment droit à ses opinions. Mais je lui rappellerai néanmoins que notre système d'éducation a formé des millions de Québécois qui ont bâti une société moderne, souvent innovante, et ouverte sur le monde.

Moi, j'en suis plutôt fier.

Même les plus grands... peuvent s'écrouler psychologiquement. C'est ce qui est arrivé à Roger Federer, hier, lors de la finale de Roland-Garros.

Federer menait 5-2 au premier set et semblait en voie de porter un grand coup lorsque Nadal a amorcé sa remontée. L'Espagnol a remporté les cinq jeux suivants et, dès lors, l'issue du match ne faisait plus de doute. Sur le terrain, Federer était manifestement ébranlé.

Federer demeure un grand joueur. Mais si Nadal et Novak Djokovic restent en santé, il aura des ennuis à ajouter un autre titre du Grand Chelem à son palmarès.

Ils sont bien partis... pour briser une si belle ligue. Après des mois d'acrimonie, l'impasse demeure dans la NFL. Proprios et joueurs poursuivent leur combat devant les tribunaux et un règlement du conflit semble encore loin.

Vendredi, les deux parties ont plaidé devant une cour d'appel sur la légalité du lock-out décrété par la NFL. En quittant le tribunal, un des trois juges au dossier leur a lancé: «Nous ne serions pas fâchés que vous régliez ça par vous-mêmes.»

Si les juges entérinent la légalité du lock-out, il s'agira d'une grande victoire pour les propriétaires. Dans le cas contraire, les joueurs déboucheront le champagne. On ignore à quel moment la décision sera rendue. Cette étape sera décisive, puisqu'elle placera la partie gagnante en position de force dans la recherche d'un règlement.

Les camps d'entraînement doivent normalement commencer à la fin du mois de juillet. Aujourd'hui, rien n'est moins sûr.

Colin Campbell... a quitté son poste de préfet de discipline de la LNH. Il était temps. Le pauvre homme semblait au bord de l'épuisement. En avril dernier, il a pété une coche en entrevue à la radio de TSN.

«Tu rends une décision et soudainement, tu te retrouves l'ennemi public numéro un, avait-il lancé. Suis-je en colère? Mets-en que je suis en colère!»

Brendan Shanahan exercera cette responsabilité avec plus de sérénité.