Pourquoi certaines écoles ont-elles d'efficaces stratégies anti-poux alors que d'autres se contentent de simples mots écrits aux parents annonçant l'apparition des petites bêtes, avec le même laconisme la première que la neuvième fois dans l'année?

J'étais en train de poser la question au monsieur des communications, à la Commission scolaire de Montréal, et il était en train de renvoyer la balle aux CLSC quand une hypothèse m'est apparue toute seule.

 

Évidente.

Claire comme de l'eau de roche.

Les écoles qui se préoccupent des poux doivent être celles dont la directrice ou le directeur a personnellement été touché par les poux! Dont les enfants ont été infestés! Qui ont eu personnellement droit aux séances d'épouillage interminables, aux lentes attachées plus solidement qu'avec de la Crazy Glue, aux brassées de lavage titanesques, aux toutous dans le congélateur pour tuer les parasites...

Remarquez, ce n'est qu'une théorie. Mais avouez qu'elle tient debout.

Car si je me fie à ce que j'observe depuis que mes enfants fréquentent garderies, écoles et autres lieux favorisant la proximité capillaire, il faut que les poux soient presque sous notre nez, en train de nous envoyer des «bye-bye», pour qu'on se réveille au sujet de l'importance des mesures préventives. Il faut avoir passé des heures à chercher les bêtes dans les tignasses, jour après jour après jour...

Bref, il faut avoir vécu l'enquiquinement suprême causé par la bibitte pour finir par allumer.

Il est donc logique de se dire que si la direction d'une école est passée personnellement à travers tout cela, elle a de quoi être vite sur le piton: inspections de toutes les chevelures par l'infirmière, quitte à lui payer des heures supplémentaires. Appels aux éducatrices pour qu'elles viennent donner un coup de main, armées de peignes à longues dents, prêtes à passer à travers les tignasses les plus rebelles. Suivi serré de chaque cas problème. Retrait des enfants en cas de récidive. Surveillance des têtes à moyen terme.

Car avouez qu'il est difficile de s'imaginer un directeur, les deux mains dans le Nix à la maison, qui dirait pour son école: «Envoyons seulement un huitième petit papier aux parents», sachant à quel point il en faut plus pour endiguer cette poisse entomologique.

Il est fou de penser que, en 2008, les écoles ont encore un rôle à jouer dans l'épouillage de nos enfants. Mais elles sont au coeur des contagions. Et tant qu'il y aura des parents paresseux ou inconscients qui ne feront pas ce qu'il faut pour éradiquer le problème, ce sont elles qui devront prendre la responsabilité de bloquer concrètement la propagation et d'empêcher que toute l'école paie le prix de la négligence d'une minorité.