Comme prévu, la conférence de Copenhague s'est ouverte dans un immense vacarme dominé par les prédictions apocalyptiques habituelles, dans une atmosphère de fin du monde prochaine.

Dommage que les climatologues qui veulent alerter l'univers sur les dangers du réchauffement aient recours, pour faire passer leur message, aux arguments hystériques des millénaristes (un mouvement que relancent épisodiquement des sectes religieuses, pour qui le Jugement dernier sera précédé d'abominables calamités, sur le modèle des sept plaies d'Égypte).

 

À la base des inquiétudes légitimes, il y a un ensemble de données qui semblent fiables et sérieuses, si l'on en croit le quasi-consensus de la communauté scientifique. On s'entend à peu près généralement sur le fait que l'activité humaine est un facteur important du réchauffement. Que c'est donc, contrairement aux forces brutes de la nature contre lesquelles on ne peut guère agir, un élément sur lequel la communauté internationale peut exercer un certain contrôle.

La chose est suffisamment importante pour qu'on en parle avec un minimum de sobriété, sans faire jouer constamment la fanfare. C'est en tout cas ce qu'on attend des géologues, biologistes et autres experts qui garantissent la crédibilité du mouvement.

Hélas, cette cause a été arnaquée par toutes sortes de lobbies et de groupes de pression qui ont dramatisé la situation à un point tel que le jour est proche où plus personne ne les écoutera, de la même façon qu'on cesse d'écouter ceux qui crient toujours au loup. Si la fin du monde est pour demain, aussi bien baisser les bras tout de suite!

Au discours rationnel et réaliste des environnementalistes, ont succédé les clameurs des marxistes recyclés dans l'écologie et des puritains de tout acabit, qui profitent du réchauffement pour combattre le capitalisme, la consommation, le monde de vie contemporain, et pour prôner le retour à un âge d'or (imaginé) où l'être humain vivait de peu dans de petites communautés autosuffisantes.

Le problème, c'est qu'une partie des climatologues est tombée dans le même genre de militantisme, qui refuse le débat, carbure à l'injure et pervertit la recherche scientifique. Le récent scandale du «climategate» a démontré que des groupes de chercheurs - ceux-là mêmes qui alimentent en données statistiques le groupe d'experts qui, sous l'égide des Nations unies, est l'autorité suprême en la matière - s'activent depuis des années à manipuler certaines données, à bloquer les informations qui donneraient raison aux «sceptiques», et s'organisent pour que les articles scientifiques qui divergeraient d'opinion avec eux ne puissent être publiés dans les revues savantes, en noyautant les comités de lecture ou en faisant pression sur les éditeurs.

De tels comportements ne remettent pas en cause l'essentiel des conclusions sur le réchauffement, mais jettent un discrédit certain sur une partie de la communauté scientifique impliquée dans la climatologie.

À plus petite échelle, on a vu récemment un autre cas où la science a cédé le pas à la propagande. En 2006, un médecin albertain, le Dr John O'Connor, publiait un rapport alarmant sur l'augmentation des cas de cancer sur la réserve de Fort Chipewyan; il notait aussi l'apparition d'un nouveau type de cancer de la vésicule biliaire - phénomènes dus, prétendait-il, à l'exploitation des sables bitumineux.

Ce rapport a fait des vagues, on en a même tiré un documentaire, Downstream, qui a été retenu pour les Oscars... jusqu'à ce qu'une enquête menée par le Collège des médecins de la province et des experts de Santé Canada démontre que le rapport du Dr O'Connor contenait nombre d'informations erronées et mensongères. L'enquête a duré longtemps parce que le Dr O'Connor a refusé pendant deux ans de soumettre ses données cliniques aux enquêteurs... et pour cause!