Une autre journée, une autre nouvelle série québécoise à dévorer. Je sais, je sais. Les bons titres s'empilent et le temps pour les visionner est compté.

Pour Les honorables, un excellent thriller judiciaire que le Club illico de Vidéotron offrira en rafale à compter du jeudi 10 janvier, ça vaut la peine de se libérer une plage de 10 heures pour s'enfiler tous les épisodes. C'est du calibre de Victor Lessard et c'est construit spécifiquement pour encourager notre boulimie. Ajoutez une alerte de rappel sur votre téléphone. Faites-le maintenant.

Et contrairement aux téléromans traditionnels au rythme plus lent, Les honorables ouvre toutes les valves dès le premier épisode. Une triathlète de 18 ans - et espoir olympique - est assassinée dans un parc de Montréal. La police épingle un suspect, l'énigmatique Tristan Rabeau (Kevin Houle). Le procès s'ouvre. La preuve tombe. Et le présumé meurtrier sort du palais de justice libre comme l'air.

Pfft. Histoire classique, râlez-vous. Mais attendez la suite. La jeune femme tuée, Gabrielle Dessureaux (Myriam Gaboury), est la fille de deux juges respectés, Ludovic et Lucie Dessureaux, incarnés par Patrick Huard et Macha Grenon.

Encore plus tordu : la soeur de la victime, l'avocate Alicia Dessureaux (Mylène Mackay), a déjà fait libérer l'assassin dans une cause qui a été entendue avant le meurtre. Oups.

Vous vous doutez que la famille Dessureaux a soif de vengeance. Mais comment obtenir réparation quand le système judiciaire, que les Dessureaux défendent et appliquent rigoureusement depuis des années, les a trahis ?

La réponse pourrait venir du dernier membre de la famille Dessureaux, Raphaël (Olivier Gervais-Courchesne), un petit criminel recyclé en vendeur de voitures usagées. Raphaël propose de régler le cas de Tristan Rabeau, un étudiant au Barreau narcissique et détestable, en se salissant les mains. Ludovic (Patrick Huard) est tellement en beau fusil qu'il souhaite aussi la mort violente du meurtrier de sa Gabrielle.

De son côté, la mère Lucie (Macha Grenon) essaie également de coincer le suspect, mais en employant des méthodes plus traditionnelles et moins sanguinolentes.

Le drame des Dessureaux les rapprochera et apaisera de vieux conflits. Maintenant, quelle méthode d'enquête réussira à envoyer derrière les barreaux la personne qui a poignardé Gabrielle ? La dure ou la traditionnelle ?

Sur papier, la fameuse Gabrielle de l'histoire des Honorables semble parfaite. Brillante, jolie et athlète de haut niveau, Gabrielle a grandi dans un milieu bourgeois et aimant. En grattant la surface, on découvre rapidement que Gabrielle possède un coffre à secrets bien rempli.

C'est Jacques Diamant (RupturesToute la vérité) qui a pondu les 10 épisodes d'une heure de cette nouveauté hivernale. On détecte d'ailleurs une touche de Ruptures dans les intrigues des Honorables, avec un volet suspense plus accentué.

On s'ennuyait de Patrick Huard dans une télésérie dramatique. Dans son rôle de juge désabusé par le système, doublé d'un père enragé, il est excellent. Même chose pour Macha Grenon, maintenant blonde : sa performance, plus retenue, est super convaincante.

Si Les honorables maintient ce rythme soutenu jusqu'à la fin, on ne risque pas de s'ennuyer. C'est bien joué et réalisé magnifiquement par Louis Choquette (MiradorLe gentleman).

S'enfermer à Wentworth

La série carcérale Wentworth ne déçoit jamais. J'ai englouti d'une traite la sixième saison, en ligne depuis quelques semaines sur Netflix (en anglais uniquement) et sur l'Extra de Tou.tv (en français). Je trouve toujours ça aussi bon, pas répétitif du tout.

Pour ceux qui ne connaissent pas Wentworth, il s'agit d'une prison pour femmes en Australie. Le niveau de danger y demeure toujours extrêmement élevé. Les détenues se battent avec des couteaux artisanaux. Prendre sa douche seule comporte toujours des risques. L'héroïne circule dans la cour intérieure. Et les gardiens ferment les yeux sur les pires crimes en échange d'une poignée de billets verts.

Wentworth, contrairement à Unité 9, sacrifie ses personnages principaux et les remplace régulièrement par d'autres. Gros taux de roulement.

Dans le sixième chapitre, une jeune boxeuse (Ruby) et sa grande soeur mystérieuse (Rita) s'installent à Wentworth, mais c'est l'arrivée de Marie, une tenancière de bordel qui connaît plusieurs des prisonnières de l'établissement, qui bouleversera le plus l'ordre établi.

Ce sixième chapitre renferme tout ce qu'on aime de Wentworth : des guerres internes, une peur permanente et de la corruption.

Et méfiez-vous toujours de la machine à vapeur qui défroisse les draps. Même les plus gentils subissent parfois sa médecine brûlante.

Photo fournie par Netflix

Leah Purcell incarne Rita Connors dans la série Wentworth.