Vous vous enfilez encore de vieux épisodes de Rumeurs? Vous vous ennuyez des trois copines éméchées de Mauvais karma? Alors, vous devriez craquer pour la nouvelle comédie Lâcher prise de la talentueuse scénariste Isabelle Langlois, grande prêtresse de la réplique affûtée, qui rentre à Radio-Canada après une courte saucette à TVA.

Les meilleurs épisodes de Boomerang, c'est Isabelle Langlois qui les a couchés sur papier. Cette auteure maîtrise habilement l'art du punch et de la phrase percutante.

Dans Lâcher prise, que la SRC déposera dans sa grille de programmation 2016-2017, nous suivrons Valérie Danault (Sophie Cadieux), une analyste financière qui souffre d'un épuisement professionnel généralisé et qui en profite pour repenser complètement sa vie.

Depuis plusieurs années, l'énergique Valérie s'écartèle entre son chiro, ses séances au gym, les 5 à 7 et les entraînements de soccer de son fils de 5 ans. Les coutures ont fini par céder.

«Elle ne voyait presque plus personne. Valérie est psychorigide, tient un agenda et a une idée très claire de ce que doit être sa vie», explique l'auteure Isabelle Langlois.

Nouvellement divorcée, car elle a découvert que son mari - et le papa de son enfant - préférait les hommes, Valérie vivra également une foisonnante période d'exploration sexuelle.

En parallèle, notre héroïne livre une guerre froide à sa propre mère, Madeleine, campée par Sylvie Léonard. Ancienne journaliste vedette à la télé, Madeleine a été poussée à la retraite bien malgré elle. Car avant de s'autosaboter, elle estimait avoir encore beaucoup à offrir à ce noble métier.

«Madeleine a été une journaliste respectée avec un caractère difficile. Elle s'est pratiquement mis tout le monde à dos dans sa profession. Elle nourrit une haine très vivante envers le patron qui l'a tassée. Elle aussi a souffert d'épisodes dépressifs dans sa vie», confie Isabelle Langlois.

Au premier épisode de Lâcher prise, toute la vie hyper organisée, mais à l'équilibre fragile, de Valérie s'écroulera. Elle quittera, à regret, un quartier cossu pour atterrir dans un milieu plus pauvre. Le yoga et les tisanes guériront-ils le mal-être de notre pauvre Valérie?

Autour d'elle, nous retrouvons son ex-mari podiatre, l'amoureux de celui-ci de même qu'un voisin accaparant. Ces rôles n'ont pas encore été distribués.

Le réalisateur des 13 épisodes de 30 minutes, Stéphane Lapointe (La théorie du K.O., Tout sur moi), vante les textes délirants d'une série pleine de coeur, humaine et très drôle, évidemment. Isabelle Langlois précise: «Je ne veux pas donner un cours sur la dépression ou sur le burnout.»

Et comment l'idée de Lâcher prise a-t-elle germé chez l'auteure?

«J'étais dans un souper d'amis et tout le monde autour de la table avait déjà fait un burnout. Tout le monde avait besoin d'un coup de pouce [pharmaceutique] pour être heureux, pour dormir ou pour avoir de l'énergie. »

Foi du patron des dramatiques de Radio-Canada, André Béraud, on retrouvera dans Lâcher prise «le ton d'Isabelle Langlois, son rythme et sa repartie». Ça promet.

Maripier Morin à Z

Maripier Morin n'aura pas chômé longtemps après le débranchement de Faites comme chez vous. À TVA, elle jouera le rôle de «grande soeur» à La voix junior, en plus de chauffer l'émission des coulisses. À Z, Maripier Morin pilotera cet automne un talk-show hebdomadaire de 30 minutes. Le titre? Simplement son prénom, Maripier. Son producteur, Éric Salvail, s'y connaît en la matière, lui qui gouverne En mode Salvail, en plus de chapeauter la production des Échangistes de Pénélope McQuade à Radio-Canada.

Mais Z, n'est-ce pas une télévision spécialisée consacrée aux hommes et à la techno? «Oui, c'est une chaîne de gars. Le show va s'adresser à eux. Le décor sera élégant et sexy. Nous allons tourner 20 épisodes et je veux interviewer 20 personnalités chouchous du public. Ça pourrait être le maire Coderre ou un athlète, on va ratisser large. J'ai assez un front de boeuf pour tenir tête aux invités. En même temps, je suis la fille la plus gentille du monde», confie Maripier Morin, qui aime le type d'ambiance qui règne sur le plateau de Watch What Happens Live d'Andy Cohen sur Bravo, aux États-Unis.

Pires chiffres pour le cinoche

Tout ça pour ça? À peine 525 000 personnes ont visionné la fête du cinéma québécois dimanche soir. Oups. Il s'agit de la pire cote d'écoute de l'histoire des (feus) Jutra. C'est, comment dire, gênant.

Imaginez: avec ses 632 000 fidèles, le gala des prix Aurore d'Infoman, qui récompense les pires citrons, a été plus fréquenté que la vraie affaire. En même temps, c'était tellement prévisible. La majorité des films en lice dimanche ont été ignorés par le public à leur sortie, en excluant La passion d'Augustine. Cela devient alors impossible pour les organisateurs - et les animateurs - d'intéresser des gens à un gala qui louange des oeuvres confidentielles que personne n'a vues.

Les téléspectateurs ont massivement préféré la première ronde des directs à La voix, qui a rallié 2 432 000 curieux. Vlog (1 002 000), LOL (1 272 000) et Accès illimité (846 000) ont tous mieux fait que le Gala du cinéma québécois.