On visionne cette très bonne entrevue de Nathalie Simard aux Francs-tireurs et on espère de tout coeur qu'après ces nombreuses années à souffrir, la chanteuse de 46 ans a trouvé un peu de sérénité.

On regarde Nathalie Simard répondre avec aplomb aux questions de Richard Martineau et on souhaite que l'ex-enfant star soit maintenant bien entourée, qu'elle prenne enfin de bonnes décisions d'affaires et qu'elle ne déguerpisse plus en catastrophe en République dominicaine. Chose certaine, on veut y croire.

Parce que personne ne souhaite que Nathalie Simard commette d'autres gaffes publiques et parce que personne ne désire que son capital de sympathie s'évapore encore plus que l'eau d'érable de sa cabane à sucre en Mauricie. Cette femme en a assez bavé.

Allumez votre téléviseur samedi à 20 h à Télé-Québec et vous y verrez une Nathalie Simard sereine, calme et pas du tout hargneuse envers celui qui l'a agressée sexuellement pendant plusieurs années.

Tout un contraste avec la Nathalie troublée de l'an dernier, qui publiait son livre Les chemins de ma liberté, où elle en voulait amèrement à Guy Cloutier de lui avoir tout volé - sa virginité, son innocence, son enfance - et où elle lui reprochait de vivre «la grosse vie de château dans les Laurentides».

Dans un français clair et impeccable, l'interprète de Tourne la page reconnaît aujourd'hui les qualités d'imprésario de celui qui a pourtant été son persécuteur. «Guy Cloutier, c'est un homme qui est pervers, c'est un délinquant sexuel, mais c'est un gars qui a bien fait son travail. Il avait le pif, il avait ce don-là de propulser des succès», confie la soeur de René Simard.

Quand Richard Martineau lui demande si Guy Cloutier a le droit de mener sa vie professionnelle et de s'afficher en public dans des restaurants, Nathalie Simard adoucit des propos qu'elle a tenus dans le passé.

«À chacun sa conscience. Ça ne m'appartient pas. J'ai débarqué de ça.»

La Nathalie Simard de 2016 semble avoir pris du recul par rapport à son parcours de vie, que Guy Cloutier a détraqué.

Par contre, ne lui dites pas que la pédophilie, ça se guérit. «La pédophilie, ce n'est pas une maladie. C'est une délinquance psychologique et sexuelle. C'est une déviance. C'est grave. Il ne faut pas penser que ça se soigne, ça ne se soigne pas», martèle Nathalie Simard, en glissant que «les gens sont tannés d'entendre parler» de l'affaire Guy Cloutier.

Les 10 dernières années ont été désastreuses pour Nathalie, qui a souffert d'une dépression majeure. Soupçonnée de fraude, la Fondation Nathalie Simard a été un échec cuisant. Ensuite, la chanteuse a dilapidé son argent en investissant dans un gigantesque marché aux puces à Wickham et dans une boutique de vêtements à Drummondville, qui a fait faillite. Sans le sou, Nathalie et son mari Lévis Guay ont déménagé 22 fois en deux ans, squattant chez des amis et de la famille.

Rajoutez à tout ça l'influence malsaine d'un gourou sur le couple Simard-Guay et on croirait lire le scénario d'un soap américain invraisemblable.

Aux commandes de la cabane Chez Nathalie depuis un peu plus d'un an, à Saint-Mathieu-du-Parc, la chanteuse dit s'amuser et retrouver le goût du showbiz. «Je m'accomplis en tant que chanteuse», conclut-elle.

Les téléportations d'en haut

Est-ce que les personnages des Pays d'en haut se baladaient déjà en TGV en 1886? Chose certaine, ils ont voyagé à la vitesse de l'éclair dans l'épisode diffusé lundi soir. Pouf! Séraphin (Vincent Leclerc) s'est pointé au bordel de Baby Mayfair (Amélie Grenier) à Lowell, au Massachusetts. Dans la scène suivante, paf! Alexis (Maxime Le Flaguais), exilé aux États-Unis, est apparu au mariage de Donalda. Ont-ils chevauché des montures bioniques?

Cette dernière tranche de la télésérie Les pays d'en haut, où Bidou Laloge (Rémi-Pierre Paquin) a débarqué à Sainte-Adèle et où l'ancienne maîtresse de poste Angélique (Madeleine Péloquin) a poursuivi sa métamorphose en madame ultrapincée, a été suivie par 1 124 000 personnes. C'est presque le double des Jeunes loups à TVA, qui a rameuté 623 000 fans lundi.

Encore une fois, Réjean Tremblay s'est servi des journalistes du Matin pour passer ses opinions sur une tonne de sujets d'actualité, dont l'avenir des quotidiens imprimés. Selon le vétéran reporter Marc Quenneville (Luc Picard), les gens ordinaires qui n'habitent pas Outremont voudront toujours lire un exemplaire papier de leur journal en sirotant un café à la binerie du coin. Au diable, la tablette électronique.

Il me semble que cette défense du «vrai monde», qui n'a pas de diplôme universitaire et qui ne fait pas partie d'une certaine élite, est un peu simpliste et réductrice, non?