Me permettez-vous un mini-retour en arrière? C'est pour vous jaser d'une belle nouveauté de l'automne, qui se bonifie de semaine en semaine, soit la télésérie Pour Sarah de TVA.

Le premier épisode, qui reprenait exactement le canevas de départ de Yamaska, m'avait pourtant déçu. Un accident grave, deux ados blessés, leurs familles déchirées. Bof, déjà vu. Comment l'auteure Michelle Allen allait-elle remplir dix épisodes d'une heure avec une trame aussi ténue?

La deuxième heure était correcte, sans toutefois crier aux Gémeaux. À la troisième émission, je savais que je me rendrais jusqu'à la fin. L'intrigue avait pris du tonus et s'était habilement complexifiée.

Les retours dans le passé - les fameux flash-back - se sont mis à raconter une histoire bien différente de celle mise de l'avant par les protagonistes. Sarah (excellente Marianne Fortier) planifiait de quitter le nid familial. Du GHB a été versé dans la bouteille de bière de Cédric (très bon Félix-Antoine Duval). Et ce n'est pas Sarah qui conduisait lors de la sortie de route, mais bien Cédric, qui avait consommé on ne sait trop quoi. Qui est responsable de quoi ici?

Cet aspect «mystère à élucider», couplé au drame humain qui afflige les entourages de Sarah et Cédric, s'équilibre très bien dans Pour Sarah. Le suspense se maintient d'une semaine à l'autre. Et cela fait du bien de voir des visages de la relève dans nos téléviseurs, comme ceux de Gégé (Guillaume Gauthier), Lola (Romane Denis) et Manu (Alyssa Labelle, la plus connue du trio).

Lundi soir, un autre secret de Sarah remontera à la surface, ce qui creusera le fossé émotionnel qui sépare ses parents Judith (Hélène Florent) et Luc (Sylvain Marcel). Les impacts d'une telle tragédie sur un couple doivent être terribles, et le téléspectateur le ressent parfaitement dans son salon.

Dans l'autre chambre au bout du corridor, l'impulsif Donald (Patrice Robitaille) prépare la défense de son fils Cédric, qui était promis à un bel avenir au football universitaire. La guerre entre les deux pères frappés par la catastrophe, pourtant amis depuis des lustres, est toujours sur le point d'éclater.

La famille formée par Gilles (Emmanuel Bilodeau) et son fils Gégé intrigue tout autant. Bien hâte de découvrir l'origine des bosses sur le camion que conduisait Gégé la nuit du party. Une partie de l'énigme y réside.

TVA déploie beaucoup d'efforts cet automne pour attirer à son antenne les jeunes téléspectateurs, moins enclins à suivre des rendez-vous télévisuels fixes. C'est un peu raté avec la quotidienne Faites comme chez vous, qui ne décollera jamais dans les sondages d'écoute. C'est mieux du côté de Vol 920.

Avec Pour Sarah, TVA s'assure de visser à l'écran les parents et les ados, tout aussi touchés par le scénario. Mission accomplie. Tout le monde y trouve son compte.

TVA gagne (encore)

En plus d'avoir orchestré une soirée électorale plus dynamique que Radio-Canada, TVA a également remporté la bataille des audimètres, lundi soir. Entre 20h et 1h, 717 000 téléspectateurs ont suivi le dévoilement des résultats avec Pierre Bruneau et ses acolytes.

Pendant la même période, 219 000 autres personnes étaient branchées sur le signal LCN, pour un total de 936 000 fidèles aux chaînes du Groupe TVA.

Du côté de la tour, entre 19h30 et 1h, 438 000 téléphages ont passé leur lundi soir avec Patrice Roy. À RDI, ils étaient 171 000 mordus de politique, en moyenne, pour une cote d'écoute totale radio-canadienne de 610 000 adeptes.

Ce n'est pas très élevé, il me semble, pour un évènement aussi important. À V, le jeu Ce soir tout est permis d'Éric Salvail a retenu l'attention de 636 000 curieux. Près de 929 000 fans ont regardé Le tricheur à 18h30 et la comédie Boomerang a franchi le million (1 074 000) à 19h30.

La longueur de la campagne - et l'absence de suspense dès 21h40 - aurait-elle usé les nerfs des téléspectateurs québécois? Il semblerait que oui.