Il faut donner tout le mérite à V, qui a carrément ressuscité le genre de la téléréalité policière à la Cops en programmant la docusérie SQ les vendredis soir de l'automne dernier.

Le succès télévisuel des agents Joseph, Hébert ou Lebel-Chartrand a été aussi éclatant qu'inattendu : environ 560 000 fidèles ont suivi leurs interventions de Rawdon à Joliette en passant par Berthierville. Les flics de la série SQ, devenus de véritables vedettes locales, se font maintenant apostropher et reconnaître partout où ils garent leur véhicule de patrouille.

La popularité de SQ a rapidement fait des petits, toujours dans le domaine des services d'urgence. V a commandé aux producteurs de SQ une saison complète de 911, qui talonnera des ambulanciers et pompiers en action partout à Laval et Montréal.

TVA s'intéresse aussi aux pompiers. Mais cette fois-ci, au lieu d'être torse nu près d'une piscine d'Occupation double, les sapeurs-pompiers apparaîtront en habit de combat dans Alerte 5, une docuréalité de Zone 3 qui plongera les téléspectateurs dans le quotidien trépidant d'une caserne montréalaise érigée à la sortie du pont Jacques-Cartier.

« La série 911 sera comme SQ. Il y aura trois histoires de pompiers et d'ambulanciers par épisode. Nous serons toujours sur la route avec eux », détaille la productrice des émissions 911 et SQ, Isabelle Ouimet, de chez Trinôme.

Ados en coma éthylique, famille d'amasseurs compulsifs ou schizophrènes violents, la production 911 nous entraînera dans les mêmes zones un peu trash que sa grande soeur SQ. Soyons honnêtes, cette incursion au coeur d'univers peuplés de gens éclopés, pauvres ou intoxiqués rend la série SQ extrêmement accrocheuse, voire racoleuse. Impossible de se décoller de l'écran quand on entend un locataire de Saint-Hyacinthe se plaindre : « Ça fait deux fois qu'elle me trompe, en plus. C't'une câlisse de pute, elle aime ben ça se faire... »

Et malgré toute la compassion que nous pouvons éprouver envers les gens mal pris dans la vie, on veut vraiment voir comment les patrouilleurs de la Sûreté du Québec vont déprendre un homme de 400 livres, complètement ivre, qui est coincé dans une toilette publique. C'est ça, SQ. Ça se consomme comme un sac de croustilles. Avec un peu de culpabilité.

« Le côté voyeur y est pour quelque chose. On ne peut pas s'empêcher de regarder quand on est témoin d'une intervention policière. On se demande toujours ce qui se passe. Avec SQ, on vous montre ce qui se passe. Si l'ambulance arrive chez le voisin, c'est certain que tu veux savoir pourquoi elle est là. »

- Isabelle Ouimet, productrice de SQ

De 13 épisodes l'an passé, la deuxième saison de SQ gonflera à 26 demi-heures et couvrira aussi les villes de Sorel et Drummondville. Même nombre d'émissions pour 911, qui passera tout de suite après SQ, à 20 h 30, dans le cadre des « Vendredis font la loi » de la chaîne V.

La docuréalité SQ a aussi fait la manchette cet automne quand un de ses policiers, Bruno Landry, a asséné plusieurs coups de poing au chef des Rock Machine, Jean-François Émard, qui croupissait dans une cellule d'un poste de Valleyfield. Selon la productrice Isabelle Ouimet, l'agent Landry n'a été vu qu'une seule fois dans SQ. « Il faisait alors un simple remplacement », précise-t-elle.

Contrairement à SQ et à 911 qui se limitent à la vie professionnelle de leurs protagonistes, les caméras d'Alerte 5 de TVA suivront les pompiers jusque chez eux, dans leurs familles.

La caserne 19, au coeur d'Alerte 5, à l'angle de l'avenue De Lorimier et de la rue Ontario, reçoit en moyenne 4000 appels par année. « C'est une caserne qui bouge, où il y a de l'action. Nous sommes dans un secteur chaud qui couvre le Centre-Sud, le village gai et une partie du Plateau Mont-Royal », souligne la productrice d'Alerte 5, Martine Arsenault, de chez Zone 3.

Comme dans SQ, les pompiers d'Alerte 5 seront confrontés à des situations terribles comme un homme frappé par une rame de métro à la station Beaudry, un sauvetage extrême et un grave carambolage sur l'autoroute Ville-Marie.

Des micros ont aussi été fixés dans leurs casques, ce qui permettra aux téléspectateurs d'entendre tout ce qui se dit (ou presque) pendant une opération. TVA a commandé 10 épisodes de 30 minutes d'Alerte 5. Clairement, la rentrée télévisuelle 2015-2016 vibrera au rythme des sirènes et des gyrophares.

DÉPART PLUS TIÈDE DES CHEFS !

Pour son sixième service sur les ondes de Radio-Canada, la téléréalité Les chefs ! - La brigade, en formule revampée, a intéressé 741 000 téléspectateurs lundi soir. C'est une cote d'écoute inférieure à celle de l'an dernier (885 000) et à celle de 2013 (803 000). Peut-être que le remplacement des juges et de l'animatrice a déstabilisé les adeptes de l'ancienne mouture. Faudra maintenant voir si la mayonnaise reprendra dans les semaines à venir.