Les deux derniers projets télévisuels de Claude Meunier, Adam et Ève et Détect. inc., n'avaient pas survécu à leur première saison en ondes. Avec le Ti-Mé Show, que Radio-Canada vient de reconduire pour une deuxième année, l'humoriste malmené par les méchants critiques conjure enfin le mauvais sort.

Ti-Mé Paré et son acolyte Paul Gauthier, dit Pogo (Rémy Girard) ressortiront donc cet automne perruque, fausse barbe et grosses lunettes noires pour 13 nouveaux épisodes d'une heure. Je suis loin d'être l'admirateur le plus enthousiaste du Ti-Mé Show, mais il faut admettre que cette production humoristique a remporté son pari aux audimètres de la firme Numeris.

Les vendredis à 19h, Claude Meunier et Rémy Girard ont terminé au premier rang dans leur case en déridant 788 000 fans, des chiffres qui incluent les enregistrements. En comparaison, le magazine J.E. de TVA a intéressé 662 000 téléspectateurs cet hiver dans la même plage horaire, contre 578 000 personnes qui ont opté pour L'arbitre d'Anne-France Goldwater chez V. Ti-Mé a donc gagné.

«Radio-Canada s'attendait à 400 000 ou 450 000 téléspectateurs. On a pratiquement doublé l'écoute de la case horaire», constate le producteur du Ti-Mé Show, Luc Wiseman, de la boîte Avanti.

Comme quoi les critiques ne contrôlent pas les télécommandes à distance. Devant l'avalanche de commentaires négatifs s'étant abattus sur lui, à la fin janvier, Claude Meunier a toujours affirmé qu'il fabriquait de la télévision «pour le monde» à la maison. Réjean Tremblay a sensiblement livré le même discours populaire après la première des Jeunes Loups à TVA, une télésérie qui avait suscité bon nombre de railleries.

Un an plus tard, le coloré chroniqueur sportif a cependant reconnu que certains commentaires des journalistes n'étaient pas complètement à côté de la plaque.

Le premier épisode du Ti-Mé Show a été raté, je trouve. Dans les semaines suivantes, Claude Meunier et Rémy Girard ont été plus efficaces et leur émission a trouvé son élan. «C'était un work in progress. Les auteurs se sont alignés avec Claude Meunier, qui n'écrit pas tout», note le producteur Luc Wiseman.

Le Ti-Mé Show a également permis à Claude Meunier d'obtenir une nomination au gala Artis de dimanche dans la catégorie des magazines culturels et talk-shows. Tiens, tiens. Quel joli revirement de situation, quand on sait que le créateur de Popa et Moman a répété sur toutes les tribunes qu'il pilotait une «parodie» et non un «vrai» talk-show. En suivant sa logique, Claude Meunier aurait donc dû atterrir dans le secteur des variétés ou du divertissement.

Cet hiver, l'interprète de Ti-Mé s'en est aussi pris aux journalistes (allô, Claude!) pas assez brillants pour faire la différence entre un «show de variétés» comme le sien et un véritable talk-show. Faut croire que la différence n'était pas si évidente que ça, n'est-ce pas?

Dans sa catégorie, Claude Meunier se mesurera à Éric Salvail, Guy A. Lepage, André Robitaille et Julie Bélanger.

Ariane devient Ruptures

Changement de titre pour la nouvelle télésérie Ariane de Radio-Canada, écrite par les deux auteurs de Mirador et de La vie parfaite, Daniel Thibault et Isabelle Pelletier. L'émission s'appellera finalement Ruptures, au pluriel. Et c'est très logique, compte tenu de son sujet.

Produite par Fabienne Larouche, cette série dramatique suivra une avocate - la fameuse Ariane - qui se spécialise notamment dans les divorces compliqués. Mélissa Désormeaux-Poulin a hérité du rôle d'Ariane, qui a été inspiré par l'avocate en droit de la famille Suzanne Pringle, celle qui a défendu Éric dans le litige l'opposant à Lola.

Avant de se joindre à la distribution de Ruptures, Mélissa Désormeaux-Poulin avait paraphé un contrat pour jouer dans la télésérie Marche à l'ombre de Super Écran aux côtés de Laurence Leboeuf. Mélissa Désormeaux-Poulin a dû annuler son entente et se retirer de Marche à l'ombre une semaine avant le début du tournage. Elle a été remplacée par Ève Duranceau (Le berceau des anges). La SRC n'a pas encore annoncé de date de diffusion pour Ruptures.