Vous dire à quel point je n'ai rien, mais absolument rien vu venir des deux éléments percutants - les bons vieux punchs - qui ont secoué violemment la finale d'Unité 9, mardi soir. On parle ici de télévision qui fesse, dans tous les sens du terme.

Sans rien «divulgâcher» - je vais finir par m'habituer à ce nouveau verbe -, sachez qu'il y aura du sang à Lietteville de même qu'à l'extérieur des murs, beaucoup de larmes, des crises épiques, et nous saurons enfin qui a reçu le coup de pelle en plein visage.

Rappelez-vous. Pendant la pause des Fêtes, Radio-Canada a diffusé à répétition un court collage des épisodes à venir d'Unité 9 où l'IPL Caroline Laplante (Salomé Corbo), les yeux injectés de colère, brandissait l'outil de jardinage. Et comme le facteur ou le gars d'Hydro, la pelle sonne toujours deux fois, vous verrez.

L'altercation laissera un personnage hyper aimé des téléspectateurs dans un état faisant craindre pour sa vie. Il faudra patienter jusqu'en septembre pour connaître son sort.

L'auteure Danielle Trottier, qui construit toujours minutieusement ses saisons en fonction des épilogues, a évidemment gardé la séquence la plus dramatique pour les dernières minutes de l'émission. Attendez-vous à un autre électrochoc. Une scène terrible - et imprévue - que les fans analyseront sur Twitter ou Facebook et qu'ils décortiqueront, le lendemain, avec les collègues dans la file d'attente au Starbucks.

De plus en plus troublée et instable, Marie Lamontagne (Guylaine Tremblay) rend visite à son époux, le trop gentil Benoît (Patrice L'Ecuyer). Marie sait que sa fille Léa (Frédérique Petit) a développé «une belle relation» avec Benoît. Et elle s'imagine le pire: Léa couche avec Benoît. Dans sa robe de mariée, en plus. C'est assez pour que Marie disjoncte.

Quant à Élise Beaupré (Micheline Lanctôt), elle partagera d'autres moments fort émouvants avec son amie Henriette Boulier (Danielle Proulx), une dame acariâtre que l'on apprécie davantage d'épisode en épisode. Tout comme l'IPL Nancy Prévost (Debbie Lynch-White), qui ne mérite plus son surnom méchant de nazie. Ces femmes ont profondément changé sous nos yeux, de façon très crédible.

Il s'agit de l'une des forces d'Unité 9. Aucun personnage n'y est noir ou blanc. Prenez Jeanne Biron (Ève Landry). Au départ, nous la détestions tous copieusement. Aujourd'hui, il s'agit de l'une de mes prisonnières favorites.

Maintenant, j'espère fortement que Jasmin (Charles-Alexandre Dubé), le fils violent de Suzanne (Céline Bonnier), subira une telle transformation. Pour l'instant, ce Jasmin n'a rien d'aimable. Il ressemble dangereusement à un psychopathe.

Isabelle dans la lune?

Isabelle Boulay s'est fait jouer un vilain tour par le public de La voix, dimanche soir. Et les réactions qui ont découlé de ce revirement inattendu ont été impayables. Un beau malaise comme les aime Martin Matte.

Je résume, pour les 1 021 000 fidèles qui communiaient à la grand-messe de Guy A. Lepage à Radio-Canada. Après les prestations de ses trois protégées, la coach Isabelle Boulay a attribué 50 points à sa préférée Catherine Avoine, 40 ans, elle a alloué 30 points à Émie Champagne, 20 ans, et les 20 derniers points ont été accordés à Angelike Falbo, 16 ans. Bref, la chanteuse rousse ne croyait pas trop aux chances d'Angelike Falbo de gagner La voix et souhaitait plutôt propulser Catherine Avoine à l'étape suivante.

D'ailleurs, quand Catherine Avoine a vu son score de 50 points à l'écran, elle a affiché le sourire triomphant de celle qui ne doutait plus de sa victoire. Puis, bang! Le vote du public a été ajouté à l'évaluation de la coach et c'est Angelike Falbo, avec 64% du scrutin populaire, qui s'est faufilée devant ses deux rivales. Mettons que les sourires radieux ont perdu de leur éclat.

La caméra a mis quelques secondes avant de nous montrer le visage crispé d'Isabelle Boulay, qui ne comprenait pas trop ce qui venait de se passer. Oups. Près de 2,5 millions de téléspectateurs ont assisté à cet instant légèrement embarrassant.

Comment Isabelle Boulay a-t-elle pu aussi mal juger ses candidates? C'est la première fois en trois saisons que les amateurs de l'émission sauvent une artiste ayant obtenu la note la plus basse de son entraîneur en quarts de finale.

Honnêtement, Angelike, qui a interprété Je t'aime de Lara Fabian, aurait dû décrocher au moins 30 points de la part d'Isabelle Boulay. Angelike a été plus solide qu'Émie Champagne, dont le Il faut savoir de Charles Aznavour n'a pas été marquant.

Selon le producteur associé de La voix, Stéphane Laporte, «le travail du coach n'est pas de prédire ce que le public va choisir, mais de donner les points selon sa sensibilité».

Il ajoute: «Les coachs font leur travail avec conviction et sincérité. Et le public adhère à qui il veut. C'est ça, La voix. Et c'est ça, le show-business.»