Vraiment, c'est une jolie surprise printanière que cette comédie romantique Mon ex à moi. Ça pétille à l'écran, c'est moderne, autant dans le texte que dans la réalisation, c'est plein d'esprit et ça permet enfin à l'actrice Sophie Desmarais, associée à des rôles plutôt lourds au cinéma (Sarah préfère la course, Gurov et Anna), d'explorer son côté foufou et léger à la télévision.

Si, comme moi, vous aimez les comédies comme Girls de HBO ou New Girl de Fox, Mon ex à moi vous charmera. Cette nouveauté démarre, à coup de deux épisodes consécutifs, sur la chaîne spécialisée Séries+, à partir du mercredi 1er avril à 21h.

Mon ex à moi raconte, en 16 tranches de 30 minutes, la vie amoureuse en lambeaux d'Amélie Boutet (excellente Sophie Desmarais), une efficace planificatrice financière de 26 ans que vient de plaquer son copain de la dernière année, le photographe et musicien François (Jean-François Nadeau).

Fille parfaite, sans aucun défaut, Amélie n'accepte pas du tout la rupture. En fait, elle disjoncte complètement et multipliera les combines - pas toujours brillantes, disons-le - pour reconquérir à tout prix le coeur de son beau François. Et comme Amélie n'abandonne jamais et que son cerveau bouillonne d'idées farfelues, ça donne des situations loufoques comme un souper suicide aux chandelles ou une fausse attaque de gang de rue dans Griffintown.

Amélie habite un coquet appartement avec Marilou (Catherine Paquin-Béchard, réceptionniste dans Complexe G), une designer romantique qui en pince pour des latinos. Leur voisin d'en haut, Mathieu (Mickaël Gouin des Nouvelles SNL), travaille comme journaliste web et sert souvent de confident et de complice aux deux filles. Non, il n'est pas gai. Cliché évité.

Mon ex à moi dispose de plusieurs atouts dans son jeu. D'abord, la série parle d'une génération que les oeuvres québécoises de fiction négligent: les «vingtenaires». Ensuite, elle braque les projecteurs sur des quartiers montréalais moins médiatisés que le Mile End ou le Plateau, dont Verdun, Ville-Émard et Saint-Henri.

Éclectique et originale, la trame sonore (Random Recipe, Xavier Caféine) colle parfaitement aux propos contemporains des personnages, qui n'aiment pas tous, Dieu merci, boire des smoothies au chou frisé dans des pots Mason. Pour des raisons de droits, Facebook devient cependant Namebook dans Mon ex à moi et l'application Tinder est rebaptisée LoveFlame. N'empêche. Amélie s'effondre quand son ex François change son statut «d'en couple» à «célibataire». Et son amie Marilou balaie des photos à droite ou à gauche pour dénicher son futur jules. Très 2014-2015 comme tendances.

Mon ex à moi a été imaginé par Émilie Fanning, une auteure prometteuse de 29 ans, qui signe ici sa toute première télésérie. La scénariste brosse un portrait plus optimiste et réaliste de la génération Y, très loin du hipster barbu et blasé qui se balade en fixie. Derrière la caméra, la réalisatrice Miryam Bouchard (30 vies, Destinées) a insufflé beaucoup de rythme aux épisodes. Du très beau boulot.

Coucou, c'est Philippe Bond!

Première médiatique très courue, hier après-midi, pour la nouvelle émission de caméras cachées de TVA, Les 400 coups!, que pilotera l'humoriste Philippe Bond à partir du lundi 6 avril à 20h.

Et ça ressemble à quoi? Un peu à Punk'd d'Ashton Kutcher, un peu à Peut contenir des Rachid de Rachid Badouri et un peu à Surprise sur prise de Marcel Béliveau. Tout ça bien mélangé, dans un décor hyper techno évoquant Mission impossible.

Dans chacun des épisodes, une vedette participera à quatre coups pendables, toujours filmés en cachette. Cette personnalité connue piégera: a) des gens du public, b) un de ses amis du showbiz, c) un membre de son entourage et d) une autre star québécoise avec la complicité de Philippe Bond.

Plusieurs de ces tours nécessitent des maquillages, perruques et prothèses très élaborés.

J'ai visionné hier les épisodes des 400 coups! mettant en vedette Charles Lafortune et Jean-François Mercier. À part le premier gag qui tombe à plat, l'émission de Jean-François Mercier renferme trois pièges très rigolos, dont un tendu à Stéphane Fallu, qui se retrouve coincé dans un enterrement de vie de jeune fille assez olé-olé. Dominic Paquet est plongé dans un épisode de rage au volant qui dégénère et qui lui donne des sueurs froides, tandis qu'une adultère impliquant le producteur du «gros cave», Luc Wiseman, provoque un immense malaise. Cette histoire de tromperie est, à mon avis, le tour le plus diabolique du lot.

L'épisode de Charles Lafortune décolle plus doucement. Attendez cependant de voir Patrice Bélanger, à la toute fin, dans une affaire de voiture accidentée dans un stationnement public. Il passe très près d'exploser.

Verdict: Les 400 coups! offre un bon divertissement, malgré quelques longueurs. À quatre gags par épisode de 60 minutes, ce qui est peu, je trouve, il y a parfois du remplissage qui dilue le taux d'humour dans le programme.