Surveillez attentivement ce nouveau personnage, qui s'amène à Lietteville mardi soir. C'est une infirmière très intrigante, très sexy, dont le décolleté pigeonnant fera saliver autant Jeanne (Ève Landry) que Shandy (Catherine-Anne Toupin).

Elle s'appelle Gwendoline Bachand, porte des escarpins rouge vif et affectionne les camisoles révélatrices. «Avec ton suit, je pensais que tu venais passer une entrevue pour une agence d'escortes», lui sifflera Shandy Galarneau à leur première rencontre. La comédienne qui incarne Gwendoline, Patricia Larivière, 28 ans, a décroché son diplôme de l'École nationale de théâtre en 2012. On l'a vue rapidement dans Trauma, où elle campait aussi une infirmière. Dans Unité 9, son rôle sera beaucoup plus costaud.

«Gwendoline est à l'aise d'être habillée comme ça. C'est une fierté pour elle. Dans sa tête, il n'y a rien de sexuel là-dedans. Elle reste toujours très professionnelle», explique Patricia Larivière.

Comme tous les autres personnages d'Unité 9, dont le psy, le directeur Despins et la chef de la sécurité, Gwendoline cache un secret. Un très gros. Au fil des semaines, l'auteure Danielle Trottier distillera des indices vous permettant d'éclaircir son mystère. Vous risquez de tomber en bas de votre sofa en découvrant le punch. Mais, zip, rien ne sortira ici. Compris, Nostradumas?

La série-vedette de la SRC, avec sa moyenne d'écoute de 2 110 000 téléspectateurs cette saison, revient en ondes mardi soir avec un épisode haletant. Beaucoup plus motivée à camoufler ses propres traces qu'à faire un vrai ménage dans la cour, Caroline Laplante (Salomé Corbo) déclenchera une guerre - quasi nucléaire - à la drogue à Lietteville. Et son bouc émissaire est déjà choisi. Une des premières tâches de Gwendoline sera d'ailleurs de détecter toute trace de substance illicite dans l'urine des filles les plus à risque de consommer.

Les luttes de pouvoir s'intensifient au sein du personnel de Lietteville et Agathe (Mariloup Wolfe) jouera bien ses cartes, au bon moment. L'IPL blonde en mènera large. Selon la productrice Fabienne Larouche, l'hiver sera rock'n roll dans Unité 9. «Ce sera intense et dense. L'action ne se relâchera pas», glisse-t-elle.

La vraie Marie

En parallèle avec la télésérie Unité 9, Radio-Canada mettra en ligne 12 capsules web dépeignant la vie de vraies détenues - ou ex-détenues - québécoises. Ces courts films documentaires, qui durent entre quatre et six minutes chacun, renferment des témoignages très crus, très poignants, qui se rapprochent dangereusement de ce que vivent les personnages fictifs d'Unité 9. Les récits de ces femmes multipoquées sont troublants, vous verrez.

Une des capsules, en ligne dès mardi à radio-canada.ca, nous montre la véritable présidente du comité des détenues de la prison fédérale de Joliette. Il s'agit donc de la vraie Marie Lamontagne, qui travaillait comme agente immobilière avant de commettre un crime grave relié à la dope. La réalisatrice Hélène Choquette (Marché Jean-Talon) l'a rencontrée dans son unité à Joliette. C'est stupéfiant à quel point les décors d'Unité 9 ressemblent au vrai pénitencier fédéral.

Les noms des prisonnières, de même que les délits qu'elles ont commis, ne sont toutefois jamais mentionnés. Pour les noms, ça se comprend. Mais pour les motifs d'incarcération, je l'admets, j'aurais bien aimé savoir pourquoi ces femmes ont croupi aussi longtemps derrière les barreaux.

C'est d'ailleurs la question que l'on se pose constamment pendant le visionnement des capsules: quels gestes ces criminelles ont-elles faits pour atterrir en taule? On ne nous le dit pas.

Pourtant, à la caméra, les prisonnières parlaient en toute franchise de leurs méfaits. C'est la réalisatrice Hélène Choquette qui a choisi de couper ces segments au montage. Sa décision se justifie: comme certaines des femmes ont recouvré la liberté, rebrasser leur lourd passé judiciaire sur la place publique aurait compliqué encore plus leur vie, qui n'est déjà pas évidente.

Les prisonnières apparaissant dans ce webdocumentaire ont entre 30 et 68 ans. Trois purgent encore leur peine dans un établissement carcéral, tandis que quatre autres terminent leur «sentence à vie» dans la communauté. Une ex-détenue raconte être sortie de prison avec une dépendance à la morphine. Elle travaille aujourd'hui comme escorte dans Hochelaga-Maisonneuve. Une autre s'est fait tatouer le mot freedom sur la joue. La plupart ont eu de graves problèmes de toxicomanie.

«Plusieurs des détenues les plus tough s'identifient beaucoup au personnage de Jeanne», raconte la documentariste Hélène Choquette. Marie Lamontagne est aussi très populaire.

Hier soir, un 5 à 7 (sans alcool) a été organisé à Radio-Canada pour présenter les capsules aux détenues qui ont collaboré au projet. Guylaine Tremblay et Fabienne Larouche ont participé à cette petite fête qui a sans doute fait du bien à ces femmes au parcours cabossé.