Super vendredi en perspective pour les superproductions hollywoodiennes. Au cinéma, Ridley Scott (Gladiator, Blade Runner) catapulte sur grand écran sa relecture à 200 millions de la vie du prophète Moïse avec Christian Bale dans le rôle-titre. À la télévision, c'est aussi ce vendredi - le 12 décembre - que Netflix déversera les dix épisodes de Marco Polo, la série la plus chère de toute l'histoire du petit écran.

Ces deux péplums - en étirant un peu la définition pour Marco Polo - se consommeront-ils sans pépin? Les premiers papiers à propos de L'exode: Dieux et rois de Ridley Scott prédisent un demi-flop à cette fresque biblique en 3D. Quant à Marco Polo, les premiers échos critiques n'incluent pas les mots «bravo» ou «magnifico».

Pour les plus pressés, sachez que Marco Polo s'offrira à vous, en version française ou anglaise, à minuit et une minute vendredi. Petit conseil en prévision de ce week-end de boulimie télévisuelle dans la cour de l'empereur Kubilai Khan: ajustez votre forfait de données avec votre fournisseur internet. Sinon, l'épopée de Marco Polo risque de vous coûter pas mal plus cher qu'un carré de soie de Chine.

Marco Polo aura-t-il le même effet liftant pour Netflix que Le trône de fer l'a eu sur HBO? Un fait est indiscutable: Netflix a dépensé plus de 90 millions pour rendre son Marco Polo attrayant à ses 50 millions d'abonnés, dont 33,1 millions aux États-Unis seulement. Au Québec, le taux de pénétration de Netflix dans les foyers oscillerait entre 7% et 9%. Faut dire que le catalogue de titres en français de l'entreprise californienne fait pitié.

Mais revenons à notre célèbre explorateur et marchand vénitien du XIIIe siècle. Ce n'est pas un hasard si Netflix a choisi ce personnage qui a établi un pont entre l'Est et l'Ouest pour soutenir sa télésérie historique. L'entreprise de vidéo sur demande espère ainsi séduire des clients internationaux, où son aura n'est pas aussi cool et branchée qu'en Amérique du Nord. Dévorer ses émissions sur Netflix est le nouveau (petit) snobisme ici, comme passer ses vacances à Fogo Island à Terre-Neuve (trop hip!). En France ou en Angleterre, Netflix n'a pas encore décroché ce statut convoité.

La bande-annonce de Marco Polo, qui roule depuis trois semaines, en jette plein les yeux avec ses séquences de combats parfaitement chorégraphiées et des paysages à couper le souffle, qui ont été croqués au Kazakhstan, en Malaisie et en Italie. C'est magnifique, vraiment. Comme dans Le trône de fer, l'intrigue de Marco Polo tourne autour de trois pôles d'attraction, soit le sexe, le sang et les luttes de pouvoir.

Le célèbre Marco Polo est campé par un acteur inconnu, Lorenzo Richelmy, qui a été recruté au terme d'un long processus d'auditions. En fait, la distribution de Marco Polo ne renferme aucun visage connu, ce qui est étrange pour une production aussi ambitieuse.

Personnellement, je doute que la qualité de la dernière oeuvre de Netflix surpasse celle du Trône de fer, une des séries parmi les plus captivantes des dernières années. Mais il faudra voir.

Pour les lecteurs qui ont posé des questions à propos de Netflix: la troisième saison de House of Cards décollera le 27 février, tandis que le troisième chapitre d'Orange is the New Black apparaît au calendrier de juin. Ces deux téléséries sortent en simultané en français et en anglais. La cinquième saison de Game of Thrones - en anglais seulement - devrait démarrer en avril sur HBO.

Dernier TLMEP de 2014

Radio-Canada a relayé dimanche soir le dernier épisode original de Tout le monde en parle de 2014 devant 1 387 000 téléspectateurs. Nous aurons droit à une collection des meilleurs moments de l'automne ce dimanche. Guy A. Lepage et Dany Turcotte reprendront l'antenne le 25 janvier.

Toujours dimanche, ICI Laflaque a joint 699 000 personnes et Découverte a intéressé 674 000 curieux. TVA a décroché son meilleur score de la soirée (813 000) avec son Accès illimité consacré à Marc Dupré. Du côté de V, le classique des classiques des films de Noël, Réellement l'amour (Love Actually), a diverti 415 000 cinéphiles.