C'est à ce moment précis de l'automne, en plein spleen, que l'on se pose des questions existentielles. Du genre: est-il trop tôt pour allumer le chauffage dans la salle de bains?

Ou celle-ci: est-ce vraiment si pratique que ça que d'avoir des chaussures et de la glucosamine à 58 pas de distance, merci bonsoir, dans un Walmart? Encore plus crucial: l'enregistreur de la maison renferme-t-il assez d'espace pour emmagasiner toutes les émissions programmées depuis le début de septembre? Les réponses à toutes ces interrogations philosophiques sont non, non et non.

Côté télé, il faut commencer à trier, élaguer et tirer la plogue sur les titres qui accumulent la poussière numérique. Côté publicité, il faut dire à Anne Casabonne de modérer son enthousiasme pour les succursales d'Accès Pharma. Voilà, c'est fait.

Mercredi soir, la sitcom Complexe G de TVA, dont j'ai pourtant apprécié les deux premiers épisodes, m'a fait remettre sérieusement en question mon désir de suivre, à plus long terme, ces six hystériques de bureau. C'était long, répétitif et pas très drôle, sauf pour le gag du cellulaire inséré dans les sous-vêtements de Sarah (Pascale Bussières).

Mais les interventions de la patronne pas fine Karine (Édith Cochrane)? Interminables. La présentation aux employés de l'assistante joviale Nathalie (Sonia Vachon)? Sans fin. La marche robotique de la dépressive Hélène (Anne Casabonne) sur les carrés de tapis? Coupez! s'il vous plaît. Y a-t-il un monteur ou un réalisateur dans la salle?

Le plus gros défaut de Complexe G, qui ressort de plus en plus au fil des semaines, c'est la différence marquée entre le niveau d'interprétation des actrices principales. Sonia Vachon et les deux chipies de réceptionnistes (mes préférées, Catherine Paquin-Béchard et Mylène St-Sauveur) jouent de façon réaliste et naturelle. On pourrait les croiser dans un vrai bureau et croire qu'elles existent.

C'est tout le contraire pour Édith Cochrane, Pascale Bussières et Anne Casabonne, qui semblent évoluer dans un dessin animé japonais où la méchante est plus que méchante et la nymphomane est supra méga nymphomane. Leurs mimiques sont énormes et leurs tics, géants.

Karine, Sarah et Hélène détonnent particulièrement quand elles apparaissent aux côtés de personnages secondaires plus ternes qu'un demi-mur de «cubicule» au ministère du Revenu. Ce décalage dérange. Il faudra ajuster dans la deuxième saison.

Toujours chez TVA, Sur invitation seulement conserve sa place dans ma programmation régulière les jeudis à 20h. Ce mélange de Hollywood Game Night, La fureur et une partie de Cranium se transforme en un party de cuisine très glamour, avec un côté baveux pas désagréable du tout.

Visuellement, tout est superbe dans Sur invitation seulement: le loft, les prises de vue, les meubles, les lustres, tout. Stéphane Rousseau et sa copine Reem Kherici ont vraiment l'air de recevoir les quatre joueurs dans leur propre maison. Le son du band - presque totalement féminin - est jeune et la chanteuse Valérie Daure de La voix injecte une furieuse dose d'énergie aux convives. Assez pour que ça se termine en gigantesque guerre de guimauves.

Il manquerait peut-être un ou deux jeux pour bonifier cette heure de télévision électrique. Et les questions du quiz mériteraient d'être retravaillées. Qui était la prof de chant de la première saison de Star académie? Honnêtement, on s'en fiche. Tout comme du véritable nom de France D'Amour. Passons.

Par contre, le jeu où il faut découvrir des chansons en utilisant des bruits d'animaux est super sympathique. Même plaisir à regarder les imitations des concurrents.

Le succès d'une émission comme Sur invitation seulement repose sur la générosité et l'implication des participants. Les quatre premiers ont été parfaits. Pétant le feu, Julie Snyder a même fait des révélations étonnantes sur la chirurgie plastique et le Botox.

Le mot de la honte, que doivent réciter les deux perdants, contient des perles d'autodérision. Savoir rire de soi, c'est essentiel quand on gravite dans l'univers étoilé du showbiz québécois, n'est-ce pas?