Gros coup de coeur, dans cette programmation spéciale de la soirée du 31 décembre, pour En direct de l'univers et Infoman 2013.

Dans le studio chauffé par France Beaudoin, le premier numéro mettant en vedette les Lapointe (Jean, Pierre et Stéphanie), les Bertrand (Plastic et Janette), les Couture (Jérôme et Jean-Marc) et Les soeurs Boulay, entre autres, a injecté une énergie contagieuse dans nos salons. Une production de qualité supérieure. La cinquantaine d'invités, de tous horizons, s'y sont succédé à une vitesse folle. Du bien beau boulot.

La séquence musicale de la fin, en noir et blanc, a été irrésistible. Ces 90 minutes bourrées d'émotions ont filé à la vitesse de l'éclair. Dans sa lettre d'amour à Ginette Reno, l'humoriste Jean-François Mercier a été très touchant. Voilà un côté de sa personnalité que l'ex-Gros cave devrait montrer plus souvent.

Bémol à propos de la présence de Micheline Lanctôt à cet En direct de l'univers. Si cette grande actrice d'Unité 9 n'avait aucun joli souvenir du jour de l'An à partager, pourquoi a-t-elle accepté l'invitation d'une émission qui a justement pour but de se rappeler de beaux moments du jour de l'An? Mettons qu'avec ses réflexions déprimantes à propos de son père enfermé dans le bureau ou des religieuses qui ne sentaient pas bon, elle a un peu gâché la fête de Mario Tessier et Gregory Charles. Heureusement, quand la musique a envahi le plateau, Mme Lanctôt s'est mise à chanter, à taper des mains et la magie a opéré.

Infoman a obtenu la meilleure ouverture avec l'astronaute Chris Hadfield qui nous a souhaité, en apesanteur, la bienvenue à cette excellente revue de fin d'année. Jean-René Dufort a consacré beaucoup de temps et d'énergie à son émission, et ça paraissait. Je ne savais pas que le jeu Candy Crush était une création suédoise du diable.

Jean-René a aussi retracé la conseillère qui a été «bulldozée» par le maire Rob Ford en pleine séance du conseil municipal de Toronto. Et la suggestion de nommer Catherine-Anne Toupin la remplaçante de tout, même de la superpoutre du pont Champlain, était géniale.

Mon moment préféré? Le collage des meilleurs extraits de la commission Charbonneau. Savoureux.

À TVA, la captation écourtée du spectacle 2013 revue et corrigée du Théâtre du Rideau Vert comportait quelques bons éléments dont la comédienne Suzanne Champagne, qui imite Pauline Marois mieux que quiconque (sans prothèses et sans maquillage élaboré). Chapeau, Mme Champagne.

Autre mention d'honneur: le comédien Marc St-Martin, qui reproduit parfaitement tics et voix de Julie Snyder et Micheline Lanctôt. Impressionnant. Dans 2013 revue et corrigée, le sketch du Banquier n'a pas été retranché et Véronique Claveau (très juste) a incarné une Céline Dion tout en voix entre «deux pets en dessous du bras».

Comme dans le Bye Bye, La voix et Le choc des générations sur le Red Bull ont fait l'objet de moqueries. Du côté de Revue et corrigée, l'émission de Gregory Charles s'est métamorphosée en Choc des religions peu subtil. Passons.

Dans Flack vers le futur, Roger, Edmond et Gérard ont été catapultés en Nouvelle-France et ont croisé de nombreux personnages historiques joués par des politiciens actuels. Belle idée. Même Marcel Leboeuf y a fait une apparition-surprise.

Ils ont travaillé fort

Le doublon de la soirée du 31? Karim Ouellet, qui a composé une chanson originale pour Infoman et qui a modifié son succès L'amour spécialement pour le Bye Bye 2013. Mettons que la surprise était moins grande aux 12 coups de minuit.

L'astronaute Chris Hadfield s'est aussi multiplié le soir du 31 décembre, ouvrant l'émission chez Infoman (quel bon coup!) et faisant un coucou dans une vidéo chez France Beaudoin. L'actrice Gabrielle Marion-Rivard - du film Gabrielle - a aussi été vue dans presque tous les spéciaux de fin d'année.

Le chiffrier du 31

Le Bye Bye 2013 a intéressé 2 859 000 téléspectateurs dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier. C'est une cote d'écoute légèrement supérieure à celle de l'an dernier (2 826 000). À 22 h, Infoman a connu une petite baisse, son auditoire passant de 1 673 000 fidèles en 2012 à 1 591 000 en 2013. En direct de l'univers de France Beaudoin a attiré 1 008 000 mélomanes en comparaison avec les 1 099 000 de l'année passée. Et Dieu créa... Laflaque a diverti 616 000 téléphages (ils étaient 766 000 en 2012). Quant à l'émission spéciale Un air de famille, elle a été vue par 635 000 curieux. En terminant, Les coulisses du Bye Bye a retenu 1 430 000 personnes à l'antenne de Radio-Canada.

Les émissions de TVA du 31 décembre n'ont pas fait le poids avec 440 000 fans pour Accès illimité et 701 000 téléspectateurs pour 2013 revue et corrigée.

Bye Bye 2013 : l'équipe A, l'équipe B

À la fameuse question «pis, c'était-tu bon, ce Bye Bye-là?», je réponds oui et non.

Oui, parce que plusieurs parodies comme La woua (La voix), Le choc de la transpiration ou TVHabs Spow ont été franchement comiques. Non, parce que cette revue humoristique manquait de mordant, de liant et d'unité. Il y avait clairement une équipe A, la meilleure, la plus talentueuse, formée de Louis Morissette, Hélène Bourgeois-Leclerc, Véronique Cloutier, Joël Legendre et Michel Courtemanche. Et il y avait une équipe B, moins punchée, composée des autres humoristes, qui ont bouché les trous à coups de «caméos».

À eux deux, Jean-François Mercier et Claudine Mercier ont obtenu à peu près un gros 90 secondes de temps d'antenne. La colère du «gros cave», on l'avait déjà vue à peu près 147 fois. Les deux équipes A (l'élite) et B (les agents libres) n'ont pratiquement pas partagé de temps de glace. Comme si chacun avait bricolé ses trucs de son côté, en secret, sans communiquer avec les autres coéquipiers.

Par contre, chapeau à l'équipe A, et particulièrement à Joël Legendre. Son imitation de Denise Filiatrault dans Les pêcheuses (super flash avec Martin Petit et une fausse Dalila Awada) était délicieuse. Vraiment, la première étoile de la soirée. La Céline Dion de Joël Legendre s'améliore d'année en année et le sketch coupé du Banquier avec Julie Snyder aurait dû, à tout le moins, atterrir dans les 60 minutes de l'émission sur les coulisses du Bye Bye 2013, question que le public juge lui-même de la drôlerie - ou non - du pastiche.

Même chose pour le faux documentaire Viro Inc. Arrêtez d'en parler en long et en large pendant l'émission sur les coulisses et montrez-le-nous.

C'est aussi l'équipe A qui a assumé tous les risques de se moquer de l'empire Québecor, notamment pendant La woua, où Louis Morissette a brillé tant dans la peau de Charles Lafortune que dans celle de Jean-Pierre Ferland. Ce Ferland était fantastique, tout comme le Jérôme Couture de Legendre. Véronique Cloutier a fait une très bonne reproduction des tics de Marie-Mai et sa Valérie Carpentier était parfaite. Dans les vêtements choisis à l'aveugle d'Ariane Moffatt, Claudine Mercier a fait meilleure figure que Michel Courtemanche, dont le Marc Dupré n'était pas réussi. Mention spéciale pour l'apparition de la maudite aubergine qui chante. Un mauvais souvenir de 2013.

La portion sur TVHabs Spow a servi à démontrer l'étendue des possibilités de la convergence à venir avec le Hockeybecor. Le concurrent a été écorché, mais Radio-Canada aussi pendant Le choc de la transpiration, où une voix hors champ a rappelé que: «des fois avec ICI (Radio-Canada), on aimerait mieux être ailleurs». Bien envoyé.

La vidéo d'inauguration, calquée sur la téléréalité 24CH avec le vrai entraîneur Michel Therrien, a donné le ton avec quelques gags très acides. En revanche, ça s'est rapidement gâté avec le film d'épouvante et de zombies sur fond de Charte, qui a fait patate et qui n'avait pas l'envergure des anciens numéros d'ouverture. Dommage qu'un sujet aussi riche ait été mal exploité à ce point.

Et ça se voyait que Les Satiriques n'avaient pas mis leur touche magique aux effets spéciaux. Bien aimé, ceci dit, la Janette Bertrand sous l'emprise de Julie Snyder.

Parmi les moins bons coups de ce Bye Bye 2013, la Wrecking Ball d'Antoine Bertrand, Rob Ford dans Grand Theft Auto V, Fort Brossard avec Guillaume Lenain-Thivierge, Régix et Coderrix ainsi que 19-2 au PLQ avec les Denis Drolet.

Parmi les bons coups, la chanson de Karim Ouellet, les fausses pubs de La Presse+ (Le Journal de Montréal des péteux de broue), Blurred Lines et les FEMEN, la rencontre entre Priscilla (Jean-Michel Anctil) et Alexandre Duplessis pour une soirée entre copines, de même qu'Aliénation double, avec l'arrivée-surprise de Gabrielle Marion-Rivard du film Gabrielle. Beau moment.

Laurent Paquin est un humoriste brillant et ses bulletins de nouvelles, qui revenaient beaucoup trop fréquemment, sentaient malheureusement le remplissage. Une façon peu subtile de réunir divers sujets n'ayant aucun lien entre eux.

Louis-José Houde est mon humoriste favori, mais son apparition en fin d'émission ne cadrait pas du tout avec le reste du Bye Bye. Grosse rupture de ton qui m'a fait décrocher.

Le producteur Louis «Dodo» Morissette part en laissant un Bye Bye moins baveux que les précédents, plus bon enfant, qui ne risque pas de créer de tollé. C'était correct, avec des creux de vague. Il aurait fallu un peu plus de croustillant et de grincements de dents, à mon avis. Car aucun sketch n'est vraiment ressorti du lot.

Chose certaine, à moins d'être RBO, je ne voudrais pas être de la prochaine équipe qui remplacera l'équipe A au Bye Bye. Car Louis, Véro, Hélène, Joël et Michel nous ont offert du fichu de bon matériel au fil des ans, notamment en 2012. Les comparaisons risquent d'être cruelles pour les futures recrues.

Photo fournie par KOTV

Parmi les bons moments de ce Bye Bye, notons la parodie Le choc de la transpiration, qui a été franchement comique.