Grosse charge émotive dans le dernier épisode d'Unité 9 diffusé mardi soir à la SRC. Encore une fois, pour éviter les crises d'apoplexie ou de tétanie, chiffonnez ce journal ou éteignez votre appareil électronique si vous ne l'avez pas encore vu.

Parfait. Les spéculations et diverses hypothèses galopaient depuis plusieurs mois déjà. Nostradumas (coucou!) l'avait même deviné dans une chronique publiée en février dernier: Marie Lamontagne (Guylaine Tremblay) a enfin révélé à son fils Sébastien (Olivier Barrette) que Lucie (Émilie Bibeau) n'est pas sa tante, mais bien sa demi-soeur. Aïe.

C'était devenu assez évident depuis quelques semaines, notamment en raison des flash-backs extrêmement troublants où une très jeune Marie Lamontagne se faisait agresser par son père pédophile. Depuis mardi, tous les doutes ont été dissipés. Marie est tombée enceinte de son propre géniteur, elle a accouché de Lucie à 14 ans et, pour camoufler cette horrible histoire, Lucie a officiellement été adoptée par les parents de Marie.

La scène finale dans la chapelle de Lietteville, où Marie Lamontagne a été poussée dans ses derniers retranchements par Sébastien, a été très forte et jouée avec brio par les deux acteurs. «C'est qui, le gars qui t'a mise enceinte? C'est-tu grand-papa?», a insisté Sébastien, qui a aussi admis avoir trouvé, dans le coffre-fort de son grand-père, des photos qu'il aimerait «oublier, des photos pornos d'enfants mineurs».

Marie a hoché la tête en fermant les yeux. Le son ambiant a été coupé, Sébastien a rué dans les brancards et l'épisode s'est terminé sur les sanglots bruyants du jeune homme. Ce fut un des moments de télé les plus forts de l'automne.

La réunion de Michèle Paquette (Catherine Proulx-Lemay) avec ses deux enfants a été tout aussi bouleversante. Qu'un de vos gamins vous rejette ainsi et préfère se réfugier dans les bras de sa belle-mère doit être une épreuve crève-coeur pour une maman. Pis encore: Michèle ne peut détester la nouvelle blonde de son ex ou lui en vouloir, car elle est d'une extrême gentillesse.

Les pots

Voilà pour les fleurs. Les pots, maintenant.

Je ne sais pas pour vous, mais on commence à en avoir marre de voir Élise (Micheline Lanctôt) pitonner à deux doigts sur un ordinateur et n'y rien comprendre. Donnez-lui une formation en informatique, s'il vous plaît. Elle a assez de temps libre pour apprendre, non?

Ensuite, Marie Lamontagne va-t-elle le régler, le sapristi de problème avec l'inventaire de la cantine? Il me semble que cette intrigue-là, assez secondaire, traîne inutilement.

En outre, la jeune Laurence (Sarah-Jeanne Labrosse) peut-elle exprimer une autre émotion que la colère? Elle commence à nous pomper l'air, la Laurence, toujours prête à sauter sur tout le monde. Son comportement est trop prévisible.

Maintenant, parlons des bruits de portes qui ouvrent et qui ferment dans la prison. Deux écoles de pensée s'affrontent ici. Il y a ceux qui n'en peuvent plus de les entendre. Et il y a les autres, comme moi, qui y voient une façon de rappeler aux téléspectateurs que ces femmes n'évoluent pas en liberté, mais dans un milieu hyper contrôlé.

Du côté des détenues, on avait hâte que la nouvelle résidante de l'unité 9, Jessica Poirier (Geneviève Schmidt), sorte de sa coquille et formule une phrase complète. C'est finalement arrivé. Merci. Cette prisonnière échevelée demeure toutefois un mystère. Quel crime a-t-elle commis pour aboutir à Lietteville? Ma théorie: elle a tué ses enfants ou les a laissé mourir d'une quelconque façon.

Je ne suis pas certain d'apprécier la nouvelle Michèle, plus bully, plus agressive et moins humaine que l'ancienne. En revanche, j'aime bien que Suzanne (Céline Bonnier) prenne plus de risques.

Dernière demande spéciale à l'auteure Danielle Trottier: vivement le retour de Jeanne (Ève Landry) dans la population générale. Elle s'ennuie au secteur maximum. Et nous, on s'ennuie d'elle. Il reste encore trois épisodes d'Unité 9 avant la pause des Fêtes.