Amis téléphiles, c'est le moment d'exécuter la «chorégraphie du coeur» comme dans l'émission Allume-moi de V, car oui, il y a de l'amour dans l'air. La SRC a finalisé l'achat des droits de diffusion de la superbe minisérie policière Broadchurch, dont je vous ai dit le plus grand bien dans une chronique publiée début septembre.

Radio-Canada a inséré cette émission dans sa grille du printemps 2014, ai-je appris hier. Inscrivez déjà un X à votre calendrier. Vous ne voulez pas rater cet évènement.

Découpée en huit tranches d'une heure, cette série finement tricotée raconte le meurtre d'un garçon de 11 ans et ses multiples impacts sur la petite communauté de Broadchurch, une paisible station balnéaire du sud de l'Angleterre.

Ce qui catapulte Broadchurch dans une catégorie à part, c'est toute l'intelligence du propos et la sensibilité des auteurs. Plus l'enquête progresse, plus les soupçons voyagent d'un habitant à l'autre et plus les secrets du village éclatent au grand jour. C'est exceptionnel comme produit. Hyper sophistiqué.

D'un côté, le téléspectateur cherche frénétiquement le (la ou les) coupable (s), dont l'identité restera secrète très longtemps. De l'autre, il vit les bouleversements et le deuil difficile d'une famille frappée par la tragédie.

La directrice générale de la télévision de Radio-Canada, Louise Lantagne, partage cet enthousiasme. «Broadchurch est un thriller psychologique qui met en scène la nature humaine dans tout ce qu'elle a de plus secret et de plus souffrant. Le chemin qui mène à la découverte du meurtrier du jeune garçon trouvé mort au pied de la falaise est tortueux, intense et troublant», remarque-t-elle.

Et que dire de la finale, sans bousiller l'intrigue? C'est probablement une des séquences les plus émouvantes des dernières années en télévision. Louise Lantagne parle d'une conclusion frappant comme un «coup de poing en plein plexus». Elle n'a vraiment pas tort.

La version française de Broadchurch existe, France 2 l'ayant également achetée, mais elle n'a toujours pas été commercialisée.

Pour les plus impatients parmi vous, la version anglaise se déniche facilement sur la boutique iTunes. Showcase l'a aussi présentée cet automne.

Au Royaume-Uni, Broadchurch a été diffusée par la même chaîne que Downton Abbey, soit ITV. Plus de 9 millions de Britanniques se sont gratté le coco: mais qui donc a assassiné le préadolescent?

Le réseau américain Fox planche actuellement sur un remake de Broadchurch qui s'intitulerait, selon divers sites web spécialisés, Gracepoint. Diffusion prévue: saison 2014-2015.

Bon coup d'En mode Salvail

Pratiquement 24 heures après son élection, Éric Salvail a reçu le nouveau maire de Montréal, Denis Coderre, à son talk-show de lundi soir sur V. Très bonne prise. Pas certain que Gérald Tremblay, qui avait le sens de l'humour d'une planche de contreplaqué, aurait posé le même geste.

Toujours est-il que c'est la mère du maire, Lucie Baillargeon, qui a volé la vedette. Devant 257 000 téléspectateurs, elle a notamment révélé que son fils porte aussi le nom de Willie en hommage à son grand-père, qui était aussi son parrain. Denis «Willie» Coderre, ça sonne bien (et country), non?

La mère du maire a ressorti à la caméra de vieux bulletins scolaires de Denis Coderre. Devinez quoi? C'était un premier de classe, qui n'a pratiquement jamais enfilé de jeans. L'ex-ministre libéral a aussi été président de son école et n'a jamais fumé ni pris de drogue.

Son plus grand défaut? Il est prompt, selon sa maman. Ça, on l'avait deviné en regardant le documentaire Une ville en campagne à Télé-Québec, où il ordonnait régulièrement au caméraman d'arrêter de tourner.

La vie parfaite, vous aimez?

Vous avez été très nombreux à m'écrire: «La vie parfaite, vous aimez vraiment ça, pour vrai?». Trop hystérique, trop caricatural, trop invraisemblable, trop tout finalement, vos commentaires - en majorité - n'ont pas été dithyrambiques depuis la mise en ondes, en septembre, de cette comédie essoufflante.

Personnellement, je continue de suivre cette famille extrêmement intense et incroyablement flyée. Non, ce n'est pas parfait, mais il y a une étincelle dans les textes et dans le jeu des acteurs qui m'y ramène tous les mercredis.

J'avoue que certains éléments scénaristiques reviennent comme des boomerangs, ce qui rend les gags prévisibles. Par exemple, on devrait interdire aux auteurs Daniel Thibault et Isabelle Pelletier de déclencher l'alarme de feu ou de faire débarquer les policiers à la maison. Déjà vu.

À l'opposé, je n'étais pas certain d'apprécier Les pêcheurs de Martin Petit dans les premières semaines. Tranquillement, j'ai appris à les apprivoiser. Comme quoi ça vaut la peine de persévérer de temps à autre et de ne pas jeter la zappette avec l'eau du bain.