La chaîne spécialisée Historia, vendue à Corus lors de l'achat d'Astral par Bell Média, déclenche sa programmation automnale avec deux miniséries québécoises qui s'annoncent fort rigolotes et instructives: Bingo et Bowling, une histoire de boules.

Comme son nom l'indique, Bingo retrace les origines de ce jeu de hasard dont la popularité a explosé dans les années 50 et 60 au Québec. Tolérée et même contrôlée par l'Église catholique, cette loterie des quartiers populaires s'est longtemps jouée avec des «bines d'épis de blé séchées», et ses profits ont financé l'érection de plusieurs églises partout en province.

Le nom «bingo» proviendrait d'un jeu italien intitulé «bino». Pendant la grande noirceur, le bingo a aussi permis aux femmes de s'émanciper et de sortir seules, sans leur mari, le temps d'une soirée enfumée.

Cette minisérie, découpée en trois tranches d'une heure, est très bien bricolée. André Montmorency, Yves Corbeil et Mado Lamotte y témoignent, et le premier épisode jouera le mardi 20 août à 19h. Saviez-vous que l'humoriste Pierre Hébert a commencé sa carrière en «câllant» des bingos à Sherbrooke?

Il faudra aussi lorgner du côté de Bowling, une histoire de boules à partir du mardi 22 octobre à 19h. Encore ici, un sujet ludique est traité avec beaucoup d'intelligence, de sensibilité et d'humour. «Moi, je suis heureux quand j'ai deux boules dans mes mains», confie à la caméra Jean-Paul Charpentier, un adepte des «petites» depuis plusieurs décennies. Ce pimpant septuagénaire - et magicien des quilles - a aussi participé au Banquier à TVA à l'automne 2010.

À la fin des années 50, L'heure des quilles à Radio-Canada attirait un million d'accros, et les joueurs, comme François Lavigne, étaient des stars. Un ancien champion de quilles avance même qu'il gagnait plus d'argent, à l'époque, que Boom Boom Geoffrion.

Ce loisir aurait été inventé par les Égyptiens entre 3200 et 5000 ans avant Jésus-Christ. Avant d'être décapitée, Marie-Antoinette aurait aussi lancé quelques boules, apprend-on dans le premier épisode.

Une troisième nouveauté québécoise figure dans les cartons d'Historia: Il était une fois un jouet, où des nostalgiques comme Jacques L'Heureux ou France Castel se souviennent de babioles vintage ayant marqué leur enfance. Du genre: un vieux train électrique Lionel ou une poupée Barbie du catalogue Sears. Honnêtement, de ce que j'ai vu hier, cette minisérie ne figurera pas dans mon agenda des trucs à voir. Cela m'a semblé très terne et dénué d'intérêt. Passons. La première est prévue le mardi 10 septembre à 19h.

La fièvre des encans, une série québécoise plus populaire que le canon américain NCIS, entame sa deuxième saison le mardi 20 août à 20h. Les fidèles y renoueront avec les amateurs d'antiquités Ken, François et Beau. Un autre produit intéressant sur Historia.

Christopher Hall revient à la barre d'Enquêtes avec trois nouveaux chapitres sur René Lévesque, Lucien Bouchard et Jean Chrétien. Ça commence le lundi 19 août à 20h. Historia a aussi acheté la première saison de Pawn Stars: prêteurs cajuns. Le premier épisode a été programmé le mardi 20 août à 20h30. Quant à la deuxième saison de Boardwalk Empire, elle reprendra les ondes le jeudi 22 août à 22h. Préparez vos enregistreurs numériques, car ça va chauffer.

Le point sur les spécialisées

La vente d'Astral à Bell Média, et sa prise de contrôle officielle au début de juillet, a grandement chamboulé le paysage des chaînes spécialisées au Québec. Voici un portrait rapide de la nouvelle donne. Bell Média détient maintenant Super Écran, Canal Vie, Canal D, Ztélé, Vrak.TV et Cinépop. Corus, qui effectue un grand retour en sol québécois, a mis le grappin sur Séries+, Historia et Télétoon. Cette transaction n'a toutefois pas encore été autorisée par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). Orphelines, les soeurs MusiquePlus et MusiMax se cherchent toujours un acheteur. Qui pourrait en prendre possession? Le groupe evenko, qui pourrait renforcer le mandat musical de ces deux stations et y faire la promotion de ses spectacles? Québecor, qui pourrait y trouver une vitrine pour ses artistes? Les rumeurs galopent.