Vous avez bien raison, fidèles lecteurs, il n'y a pas grand-chose d'original et de comestible à la télé québécoise ces temps-ci. Reprises de quiz ou émissions mal doublées, le télévore affamé se rabat plutôt sur les DVD, l'enregistreur numérique ou le web pour combler ses fringales cathodiques. C'est mon cas.

En attendant la grande rentrée d'automne, qui nous happera dans un mois, ARTV gâte ses abonnés en amorçant, le lundi 12 août à 22h, la diffusion de la deuxième saison de l'excellente série danoise Borgen, une femme au pouvoir. Vraiment, il s'agit d'un produit brillant et fascinant, de la télévision qui divertit et nourrit l'esprit.

L'action de Borgen 2 reprend 11 mois après la fin de la première saison. «Je suis en guerre au travail et je suis en guerre à la maison», pleure la première ministre du Danemark, Birgitte Nyborg, dans ce premier épisode.

Tout va mal pour elle. D'abord, Birgitte ne se résout pas à signer les papiers de divorce que lui soumet sans relâche son mari (infidèle, rappelez-vous) Phillip. De plus, huit soldats danois ont été tués dans des attaques sournoises en Afghanistan, ce qui plonge le pays dans un débat très épineux: devrait-on retirer ou non les troupes de ce pays volatil?

Borgen nous entraîne encore avec autant d'intelligence dans les coulisses du parlement, lieu de grands ballets diplomatiques, de plantage de micros et de complots de kidnapping. Et il y a toujours les histoires de couchette des personnages principaux, en parallèle, qui s'imbriquent dans les décisions politiques. Le dosage entre ces intrigues dites «humaines» et celles plus «stratégiques» est parfait.

Côté coeur, Kasper le spin doctor, un de mes favoris, fréquente maintenant une autre journaliste blonde et attrayante, chez qui il s'apprête à emménager. Tiens, tiens. Kasper aurait-il un pattern amoureux?

L'ancienne flamme de Kasper, la journaliste Katrin de TV1, s'est déniché un nouvel emploi de journaliste-enquêteuse au journal Ekspres (L'Express, en bon français). Souvenez-vous, c'est au sein de ce groupe de presse que le politicien déchu Michael Laugesen s'était replacé lors de la première saison. Katrin retrouve donc son ancienne ennemie chez TV1, la reporter expérimentée - et alcoolique - Hanne Holm.

Borgen dépeint les liaisons entre la presse politique et le pouvoir avec beaucoup plus de réalisme que House of Cards. Et ne me parlez pas de The Newsroom, qui est encore plus invraisemblable.

À la maison, Birgitte en arrache dans sa relation avec sa fille Laura, assommée par la séparation de ses parents. Difficile pour la première ministre de jongler avec ses problèmes personnels et ceux de la nation qu'elle dirige.

Les épisodes subséquents exploreront également le fonctionnement du système politique européen. Le tout sans jamais nous assommer avec trop de détails techniques.

Borgen 2 renferme dix épisodes d'une heure. Ne vous attachez pas trop à Birgitte et ses camarades, car Borgen s'éteindra après la troisième et dernière saison.

Luther, la suite

Vous avez été nombreux à m'écrire à propos de la minisérie britannique Luther, en vente sur iTunes. Elle ne coûte pas 10,99$ comme vous l'avez mentionné hier, mais bien 16,99$, avez-vous rouspété par courriel. Regardez attentivement. Le prix de 16,99$, c'est pour la version en haute définition (HD). Si vous optez pour la version standard, ce que je fais toujours, c'est bel et bien 10,99$. La version française n'est hélas! pas offerte légalement.

La deuxième saison de Luther, qui ne compte que quatre heures, se détaille encore moins cher: 8,99$ en standard et 12,99$ en HD. Vous pouvez aussi les retrouver sur Netflix.