Candidat «malpropre», poste «désorganisé», sauce «exécrable» ou produit carrément «immangeable», les trois juges ne ménagent vraiment pas la nouvelle brigade de la téléréalité Les chefs!, que vous découvrirez ce lundi à 20 h sur les ondes de Radio-Canada.

Le feu reste à intensité «très élevée» jusqu'au fameux duel de la fin, où les deux moins bons candidats (ou les deux pires candidates, je ne révélerai rien ici) sont tellement nerveux qu'ils en tremblent comme des feuilles. Pas évident, dans une telle situation de stress intense, d'impressionner Pasquale Vari, Jean-Luc Boulay et Normand Laprise, qui se montrent sévères et tranchants très tôt dans la compétition. Ce qui donne, pour nous, simples patates de sofa, une heure de télévision à la fois haletante et très épicée.

Normalement, des commentaires aussi secs - mais jamais gratuits, rassurez-vous - n'apparaissent que vers la fin du concours, alors que seuls les quatre ou cinq meilleurs des treize aspirants chefs hachent encore de la coriandre. Mais cet été, pour la quatrième saison de cette savoureuse téléréalité, les juges ont le pardon moins facile. Et c'est tout à fait correct. Pour progresser en cuisine, il faut connaître ses classiques et peaufiner sa technique.

Dans les téléréalités québécoises, les juges sont, hélas!, trop souvent complaisants ou mielleux. Comme s'ils avaient peur, comme à La voix, par exemple, de se faire détester des téléspectateurs en livrant franchement le fond de leur pensée. Le public n'est pas dupe. Il le sait quand une chanson est ratée ou qu'un candidat a bousillé sa recette. Et quand le public entend un juge encenser une performance clairement décevante, il a l'impression qu'on se moque de lui.

Il y a cependant une façon de dire les choses avec honnêteté et fermeté, sans tomber dans la méchanceté, une façon que maîtrisent très bien les Vari, Boulay et Laprise. Cette rigueur dans le commentaire témoigne aussi d'un amour profond pour la gastronomie. Gare à ceux qui saboteront les classiques culinaires, maintenant.

À ce sujet, la nouvelle brigade en arrache dans le premier défi de la saison, qui consiste à préparer un homard, façon thermidor, accompagné de bourgots de Rimouski, une sorte d'escargot de mer. Comme le remarque avec justesse Normand Laprise, c'est celui ou celle qui fera le moins d'erreurs qui va gagner.

Déterminer qui ressortira du lot après une seule émission est pratiquement impossible. Les aspirants chefs de cette année ont de 21 à 30 ans. Deux proviennent du Nouveau-Brunswick, deux sont français et plusieurs habitent la grande région de Québec. Une seule semble avoir un caractère très fort, qui risque d'énerver ses collègues. Et y aura-t-il encore un employé du restaurant Panache parmi les plus habiles?

À l'animation, le passage de Julie Bélanger vers Élyse Marquis se fait sans heurts. Honnêtement, le téléspectateur ne s'apercevra de presque rien. La deuxième animatrice reprend, tout en fluidité, là où la première a laissé.

Entre vous et moi, et sans rien enlever à Élyse Marquis, l'animation n'est pas ce qui nous amène à suivre religieusement Les chefs!. Le spectacle, ce sont les trois juges et les jeunes cuisiniers qui l'apportent. Élyse Marquis met la table, relance les discussions, mais ne se mouille jamais. Ce n'est pas son rôle, de toute façon.

De son côté, le coanimateur Daniel Vézina ne cesse de s'améliorer. Très robotique lors de la première année, il est aujourd'hui plus détendu et à l'aise dans la grande cuisine laboratoire. Et ses ateliers, qui concluent chacun des épisodes, nous apprennent toujours des trucs très pratiques.

Maintenant, chers télé- spectateurs, vous pouvez enfin regarder le contenu du panier déposé sur votre poste de travail, car ça commence... lundi!

Je lévite

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Ce long métrage avec Nicole Kidman et Mia Wasikowska, qui sort en DVD mardi, peut sembler pâle en comparaison avec des classiques de Hitchcock. Reste que les effets de réalisation et l'esthétisme élaborés par le cinéaste sud-coréen Park Chan-wook (Old Boy) sont superbes. Un bon thriller de samedi soir, les pieds sur le pouf.

Je l'évite

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Certes, on s'ennuiera des Dragons jusqu'au printemps prochain. Mais pas des mauvais publireportages insérés dans les pauses de l'émission, question de nous vanter le moindre aspect technique de cette nouvelle voiture. La Ford Fusion se stationne toute seule! La Ford Fusion reçoit des textos! Plus capable.