Mon enregistreur numérique de Vidéotron, qui ne peut qu'engranger deux émissions en simultané, ne fournit plus et surchauffe tel un Jean-Pierre Ferland devant une jeune et jolie chanteuse à La voix. Après un automne particulièrement relevé, l'hiver télévisuel est tout aussi chargé de séries de grande qualité, qui accélèrent le processus de fusion avec notre canapé.

Si ça continue, je deviendrai le premier spécimen répertorié de cette nouvelle race d'hommes-sofas, mi humain, mi canapé. Appelez-moi dorénavant Hugo Ektorp-Karlstad, merci.

En temps normal, je largue toujours trois ou quatre émissions en cours de route. Par manque de temps ou d'intérêt. Pas cet hiver. J'essaie de tout suivre. Et jusqu'à présent, je ne m'en sors pas trop mal. Comprendre: je n'ai pas encore engraissé de 25 livres.

La symétrie des tragédies dans 19-2, une série policière toujours aussi formidable, ne cesse de m'étonner. Si Nick Berrof (Réal Bossé) s'écroule et fond en larmes devant un ado pendu, qu'il s'imagine être le sien, c'est évident que dans les minutes suivantes, Ben Chartier (Claude Legault) vivra lui aussi un énorme drame, comme ce fut le cas avec le bébé mort-né qu'il a bercé en pleurant.

Ça n'enlève absolument rien au grand talent de ces deux acteurs. Sauf que ce procédé «égalitaire» dans la répartition des coups durs devient prévisible au fil des épisodes. Berrof se chicane avec sa blonde? Chartier laissera la sienne dans la scène suivante. Comme si quelqu'un chronométrait chacune de leurs apparitions afin que l'une des deux têtes d'affiche ne brille pas plus longtemps que l'autre.

Et ça va toujours mal dans la vie de nos patrouilleurs préférés de façon égale, égale, ego. Berrof se fait dire par sa mère qu'elle ne l'a jamais vraiment aimé? Chartier explose devant les gars de la SQ en disant qu'il ne lui reste plus rien dans sa vie à part son travail. Prêtez-y attention. Vous allez voir, c'est systématiquement symétrique.

Dans Trauma, la patronne de l'hôpital Saint-Arsène, la bien nommée Diane Hevey (Pascale Montpetit), continue de me fasciner. Il y a un mélange de folie pure et de détresse dans son regard, ce qui la rend à la fois redoutable et vulnérable. Diane Hevey a tendu cette semaine un dangereux piège à Mathieu Darveau (Jean-François Pichette), dévoilant un côté des médecins spécialistes dont on entend peu parler: la cupidité.

On s'entend, un neurochirurgien comme le Dr Darveau gagne déjà très bien sa vie. Mais comme l'auteure Fabienne Larouche le démontre dans cette intrigue bien amenée, quand on habite une superbe maison d'architecte à Montréal, on veut aussi, en accompagnement, le magnifique chalet dans les Cantons- de-l'Est. Quoi de mieux, alors, qu'un contrat pas très casher avec une société pharmaceutique pour financer un centre de recherche?

Chez les O'Hara du téléroman O', Guy Nadon a partagé mardi soir de grandes scènes avec son épouse Jacqueline (Marie Tifo) à propos de la paternité de l'enfant qu'il a fait à sa maîtresse Deborah Mills (Fanny Mallette). Parenthèse, ici: ce n'est pas la faute de l'actrice, mais cette Deborah Mills est probablement le personnage le moins intéressant du feuilleton O'. On ne comprend pas trop ses motivations et son histoire n'a pas été bien développée. Passons.

Au départ, je ne comprenais pas pourquoi Jacqueline O'Hara s'entêtait à rester dans ce mariage peu joyeux. En plus de multiplier les aventures, voilà que son Samuel deviendra père d'un autre O'Hara, avec une autre femme. L'insulte suprême, non? Pour justifier sa place dans le couple, Jacqueline a alors dit à Samuel: «Je reste, parce que je suis plus forte que toi.» Ça fait réfléchir. On verra si le temps lui donnera raison.

Demain soir à La voix, fini les auditions à l'aveugle. L'émission phare de TVA entame la phase des duels, une étape conçue pour réduire le nombre de membres dans chacune des quatre équipes. Ce procédé est cruel pour les coaches. Deux membres de leur formation s'affronteront dans un ring en chantant, en alternance, la même pièce. À la fin de la ritournelle, le coach déterminera qui part et qui reste.

Les coaches dévoileront aussi l'identité des mentors de leurs équipes, qui les épauleront dans les semaines à venir. Cette info a déjà été divulguée dans les médias (hors Québecor, en plus). Il s'agit de Claude Dubois (équipe Jean-Pierre Ferland), Annie Villeneuve (équipe Marc Dupré), Daniel Bélanger (équipe Ariane Moffatt) et Fred St-Gelais (équipe Marie-Mai).

Je lévite

Avec nos comédiennes d'expérience

Oui, c'est rafraîchissant de voir à la télé de nouveaux visages comme ceux, sans rides, d'Ève Landry ou d'Anne-Élisabeth Bossé. Mais c'est encore plus réjouissant de constater que les Micheline Lanctôt, Louise Turcot et Marie Tifo héritent de rôles costauds, qu'elles défendent admirablement bien de semaine en semaine. Vive la diversité.

Je l'évite

La chanson Love Generation de Bob Sinclair

Chers publicitaires, il existe à peu près 17 645 397 298 chansons dans le monde. Pourquoi alors toujours choisir la maudite Love Generation, qui date de 2005? Vous savez, c'est la chanson où ça siffle, comme dans toutes les pubs de Lotto Max. Eh bien! on n'est plus capables de l'entendre.