L'émission Toute la vérité à TVA fait partie du club très sélect des séries télé bien écrites, bien jouées et bien réalisées. Un produit de catégorie A. Même si vous n'avez jamais regardé un seul épisode de Toute la vérité, il n'est pas trop tard pour découvrir les procureurs Marc, Dom, Sylvain, Brigitte, Maxime et Véro, car on peut facilement se raccrocher à leurs histoires sans se sentir perdu. Je le jure, votre honneur: les essayer, c'est les adopter.

Cette très bonne émission et ses intrigues finement tissées reprennent les ondes de TVA lundi à 21h. Quatre mois ont passé depuis le dévoilement des résultats des deux tests de paternité qui ont été effectués sur le petit Hippolyte, poupon de Dominique (Maude Guérin) et Anaïs (Salomé Corbo).

Rappel éclair, pour ceux qui ont oublié: le premier de ces tests d'ADN avait confirmé que Sylvain Régimbald (Éric Bruneau) était bel et bien le père biologique de Popo. Le deuxième avait confirmé que le juge Junior Régimbald (Marcel Sabourin) n'en était pas le grand-père. Comprendre: Junior n'est donc pas le père biologique de Sylvain.

Ces révélations d'adultère, 30 ans après les actes, ont secoué Marie-Louise (Louise Portal) et son mari Junior, qui n'habitent plus le même condo. Et étrangement, Sylvain ne désire pas connaître l'identité de son «vrai» papa. Pour lui, Junior Régimbald, qui l'a élevé toute sa vie, est son père, point final. Une rencontre fortuite au palais de justice apprendra peut-être à Sylvain la provenance de la moitié de son bagage génétique. Je ne peux en révéler davantage. C'est assez savoureux comme revirement.

En parallèle, Véronique (Julie Le Breton) orchestre un procès contre une tenancière de bordel de luxe, l'intrigante Camille Rodrigue (Martine Francke). L'avocat qui défend cette matrone du sexe, Jacques Bellehumeur, alias Me Cowboy, est joué avec beaucoup de panache par Marc Messier. Un très beau personnage, qui a la langue bien pendue.

Beaucoup de changement dans la vie privée de Marc Hamelin (Denis Bouchard), qui semble avoir repris du poil de la bête. Avant Noël, Marc en arrachait, aspiré dans le tourbillon de son jeu d'échecs en ligne. Là, il accepte même de revoir son ex, Lucie (Sylvie Boucher), la succube.

La comédienne Anne-Élisabeth Bossé, qui a le vent dans les voiles, se joint aussi à la distribution de Toute la vérité. Malheureusement, en vous révélant ce que fabrique son personnage, je brûlerais un punch. Il vous faudra donc regarder lundi soir.

Utiles caméras cachées

Règle générale, les caméras cachées alimentent de nombreuses émissions à caractère humoristique telles Les gags de Juste pour rire, Surprise sur prise ou Les détestables. Dans Cas de conscience, nouvelle série documentaire de RDI, ces caméras cachées servent presque de tests de psychologie sociale, un peu comme dans Testé sur des humains à TVA.

L'humoriste André Sauvé anime (sans cabotiner) ces 10 émissions d'une heure, qui démarrent le lundi 28 janvier à 20h. Les thèmes explorés? L'intimidation, la corruption, la cupidité et l'obéissance, notamment. Comment réagiriez-vous si une dame passait carrément devant vous dans la file à l'épicerie? Les tests de caméra cachée de Cas de conscience nous révèlent que les Québécois sont très patients, dociles et tolérants.

Autre exemple. Quelqu'un échappe un billet de 20$ devant vous sans s'en rendre compte. Gardez-vous l'argent? Quand il y a un témoin, 92% des gens filmés à leur insu remettent le billet à son détenteur. Sans la présence d'un témoin, une personne sur deux conserve le 20$.

Dans ce même épisode sur la «corruption», vous verrez comment c'est facile de trafiquer les résultats d'un focus group sur des jus. Le test à l'aveugle est simple. Un des jus est vraiment dégueulasse (l'équipe de Cas de conscience l'a rendu imbuvable), tandis que l'autre est délicieux. Évidemment, tout le groupe vote de façon unanime pour le jus délicieux. Mais quand l'animateur du groupe de discussion plaide qu'il perdra son travail si le jus dégueulasse ne gagne pas, plusieurs participants acceptent de changer leur vote en échange d'argent. Comme quoi, tout s'achète. Pas simplement les contrats à la Ville de Montréal.

Tout au long des tests de caméra cachée, plusieurs experts commentent presque en direct les résultats, ce qui permet d'aller au-delà du malaise ressenti par les cobayes. Le test sur l'intimidation chez les adolescentes a d'ailleurs pris une tournure inattendue. Six ados qui ne se connaissent pas, dont deux jeunes comédiennes, sont invitées à essayer du maquillage dans un loft. Une des comédiennes joue à la bully et l'autre, à l'intimidée. La première attaque tout de suite: tes yeux sont croches, cette couleur ne te va pas bien, t'as un bouton dans le front. Au bout de 44 minutes de bullying, deux des adolescentes ordonneront à l'intimidatrice de «fermer sa gueule». D'accord, les ados ont peut-être mis du temps à se réveiller, mais elles n'ont pas toléré l'intolérable. C'est rassurant.

Unité 9 au sommet

Décidément, c'est la semaine des records. Mardi soir, Unité 9 a été vue par 1 979 000 accros, sa meilleure cote d'écoute depuis l'automne. Ces chiffres ne comprennent pas les enregistrements, qui gonfleront sans doute l'audience au-delà des deux millions. Le téléroman de Danielle Trottier a décroché une part de marché de 50%. Ce que ça veut dire? Un Québécois francophone sur deux qui a regardé la télé mardi, entre 20h et 21h, suivait les péripéties des détenues de Lietteville. Tout de suite après Unité 9, le téléroman Mémoires vives a glissé sous la barre du million avec ses 979 000 fidèles.