Vous avez craqué pour la série In Treatment de HBO, que Super Écran a relayée en français sous le titre d'En analyse? Il n'y a aucune raison que vous n'aimiez pas son «remake» québécois En thérapie, que TV5 diffusera du lundi au vendredi à 22h à partir du 10 septembre.

Le seul problème, c'est que vous connaissez déjà toutes les intrigues et rebondissements. Car En thérapie, adaptée chez nous par la romancière Nadine Bismuth (Scrapbook), reprend exactement le canevas de la série israélienne Be Tipul, qui a également servi d'ingrédient principal à In Treatment. Mêmes personnages et mêmes bibittes dans la caboche, à quelques différences près.

En thérapie a été bricolée sous forme de huis clos de 30 minutes à regarder au quotidien. En fait, c'est un peu comme espionner les confidences qui éclosent dans le cabinet du psychologue Philippe Jacob (excellent François Papineau), rôle qu'a admirablement bien défendu Gabriel Byrne dans la version américaine.

Dans l'épisode du lundi à TV5, Philippe reçoit Sara (Bénédicte Décary), une brillante étudiante en médecine qui lui fait les yeux doux. Le mardi, il écoute Éric (Alexandre Goyette), un pilote de l'armée ayant largué une bombe sur une école en Afghanistan. Le mercredi, c'est la jeune gymnaste Noémie, 17 ans, aux tendances suicidaires, qui se visse sur le canapé du psy. Le jeudi, place au couple de Florence et David (Macha Limonchik et Sébastien Ricard), qui se déchire autour d'une grossesse. Et le vendredi, le psychologue Philippe Jacob ventile dans le cabinet de sa psy à lui, Françoise, jouée tout en finesse par la grande Élise Guilbault.

Ainsi, du lundi au vendredi, pendant neuf semaines, le téléspectateur suit le progrès des différentes psychothérapies de chacun des personnages tous malheureux, névrosés, anxieux, etc. Regarder en rafale toute cette série n'est pas recommandé. D'abord, les protagonistes d'En thérapie s'affrontent dans une intense joute cérébrale, où le choix des mots et la façon de les dire sont hyper importants.

Ensuite, la série jongle avec des sujets intimes comme l'infidélité ou le deuil et la construction des épisodes - sous forme de discussions ininterrompues - rend parfois claustrophobe. Pas moyen de sortir du cabinet pour faire diminuer la tension. Le décor est brun, les fauteuils aussi. Bref, c'est lourd et ça ne respire pas beaucoup. D'où l'importance de déguster quelques demi-heures à la fois, question de ne pas sombrer soi-même dans une profonde déprime.

Macha Limonchik et Sébastien Ricard sont extrêmement crédibles dans la peau d'un couple au bord de l'éclatement. Je n'ai pas trop embarqué dans la rage contenue du pilote de chasse (Alexandre Goyette), dont les répliques paraissent surécrites.

Assemblée avec peu de moyens financiers, En thérapie est la première fiction québécoise à être produite pour TV5. Tous les comédiens ont accepté des cachets réduits pour y apparaître. Séries+ la repassera à l'automne.

Deux autres personnages de fiction qui auraient grandement besoin de s'étendre sur le divan sont ceux du superbe thriller politique Homeland, dont Télé-Québec amorce la diffusion le mardi 11 septembre à 21h. Le coffret DVD en anglais a également été commercialisé mardi. Pour ceux qui préfèrent les versions originales.

D'un côté, il y a l'agente de la CIA Carrie Mathison (Claire Danes), une workaholic obsédée qui souffre de troubles bipolaires. De l'autre, il y a le sergent Nicholas Brody (Damian Lewis), qui a été sauvé par une escouade d'élite de l'armée américaine après huit ans de captivité par Al-Qaïda en Irak.

Carrie est convaincue que le sergent Brody, que les journaux dépeignent comme un grand héros de guerre ayant résisté à l'ennemi, travaille en secret pour Abu Nazir, l'équivalent fictif de ben Laden. Ce soldat terroriste représenterait donc une menace grave pour la sécurité des États-Unis.

Mais voilà, à peu près personne à la CIA ne croit Carrie quand elle expose sa théorie de la taupe infiltratrice. Alors, Carrie se débrouillera quasiment seule afin de révéler le vrai visage de celui dont tout un pays célèbre le retour.

Un grand jeu du chat et de la souris s'installera ainsi entre Carrie et le soldat Brody. Comme Homeland nous provient des mêmes producteurs que 24 heures chrono, les rebondissements s'enchaînent à une cadence élevée, mais de façon moins carrée qu'avec Jack Bauer. Personne dans Homeland n'est vraiment noir ou blanc. Les enjeux y sont plus subtils, moins manichéens, que dans 24.

Et comme En thérapie, Homeland a été basée sur une émission israélienne. Mais contrairement à En thérapie, Homeland se consomme à la chaîne, sans pause. Bon, on regarde un dernier épisode avant le dodo? Bon, on ne peut tout de même pas s'arrêter là? OK, là, je le jure, c'est le dernier. Encore un autre? Pourquoi pas.

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