Mario Dumont, 41 ans, tient le fort depuis que la famille Rémillard a métamorphosé TQS en V, à l'automne 2009. Malgré trois changements de maison de production en trois saisons, des déplacements dans la grille horaire et même la réduction de moitié de son temps d'antenne, l'ex-chef de l'ADQ est toujours vivant et, pour paraphraser Gerry Boulet, il lutte quand la vie le culbute.

Sa persévérance et son entêtement ont été récompensés: le moustachu Mario - pour la cause du cancer de la prostate, bien sûr - célèbre à 23h ce soir sa 500e émission de fin de soirée à V. «Mais si on calcule la nouvelle émission du midi, le compte grimpe à 560 et quelques», note Mario Dumont en entrevue.

Pour cette 500e, pas de fanfare ni de confettis: la revue de l'actualité se fera avec tous les collaborateurs réunis (Caroline Proulx, Gilles Proulx, Éric Duhaime et Martin Pelletier) et Mario Dumont recevra, pour un long entretien, Lucien Bouchard, aujourd'hui porte-parole de l'Association pétrolière et gazière du Québec. «Je ne l'ai jamais reçu en entrevue. Oui, je l'aime bien, c'est connu. J'aime sa réflexion», soutient l'animateur, qui ne considère toutefois pas Lucien Bouchard comme son père spirituel.

Une chose qui unit ces deux hommes? La défense de l'exploitation du gaz de schiste. Bref, être la bête noire de l'auteur et metteur en scène Dominic Champagne. «Je suis assez d'accord avec le développement des gaz de schiste», indique Mario Dumont. Quand on lui demande s'il n'a pas peur d'être lapidé en exprimant cette opinion, il rigole. «Une grande partie de mes idées me valent des roches. Je vis très bien avec ça. C'est une émission d'opinions que j'anime», rappelle l'ancien politicien, qui se positionne «à droite du centre».

Mario Dumont se défend vigoureusement de piloter une émission partisane, collée sur un parti politique (oui, on parle de l'ADQ ici). «Oui, ma ligne de pensée est bien connue. Mais je reçois des gens comme Richard Bergeron, Françoise David ou Amir Khadir. Si le PQ fait un bon coup, je suis capable de le souligner», martèle-t-il.

Les chiffres BBM de Dumont et Dumont le midi ne cassent pas la baraque. Depuis la rentrée de septembre, environ 107 000 téléspectateurs le suivent avant d'aller au lit et 40 000 le regardent en dînant. «Une émission trouve son public et le public trouve son émission», remarque Mario Dumont, qui partage aussi un micro quotidien avec Marie-France Bazzo à l'émission matinale de Paul Arcand au 98,5 FM, dans un segment qui s'appelle La commission Bazzo-Dumont.

Lors de ses toutes premières émissions, qui s'appelaient Dumont 360, l'animateur employait 25% de son cerveau à décortiquer ses sujets et 75% à dompter la technique télévisuelle, qui consiste notamment à respecter les temps avant d'aller aux pauses publicitaires ou à regarder dans la bonne caméra. «Ce qui est un peu chien, c'est que les commentateurs télé ne se souviennent que de ces moments-là, du début. Tu deviens à l'aise complètement quand 99% de ton cerveau est sur le contenu et les sujets», rappelle Mario Dumont.

Le communicateur regarde d'un oeil détaché, mais légèrement amusé, la guerre sanglante que se livrent les empires Quebecor et Radio-Canada. «J'adore ça. Nous, on la commente, on en discute. Je ne pense pas que c'est totalement bon, mais ce n'est pas complètement malsain. J'ai goûté à la médecine de Radio-Canada quand j'étais en politique. Et quand j'ai annoncé que je me joignais à V, ma pension de député a fait les manchettes du Journal de Montréal. Quand ça joue dur, ça ne me fait pas peur. Le dindon de la farce dans cette histoire, c'est John Gomery, qui n'a pas d'affaire à se mettre le nez là-dedans», tranche-t-il.

Quant à Sun News, le réseau anglophone de Quebecor qui penche aussi vers la droite, mais pas mal plus que Dumont, l'animateur le regarde très peu. «Je ne peux pas dire que c'est une source d'information au quotidien», dit-il.

Chose certaine, Mario Dumont est fier de faire partie d'un réseau qui a enfin le vent dans les voiles. «La station est partie de la faillite. Je regarde ce que V met en ondes aujourd'hui et on peut dire que c'est une réussite», glisse-t-il.

Et que pense-t-il de l'émission qui suit la sienne dans la grille de soirée de V, soit l'infâme Call-TV? «Call-TV, c'est une infopub et il faudrait la juger par rapport aux autres infopubs comme les horoscopes à 3$ la minute. Si une dame appelle et qu'elle se fait prédire de l'amour pour le week-end, qu'elle s'achète une belle robe et qu'elle ne tombe pas amoureuse, c'est aussi de la fausse représentation. Je caricature, mais est-ce qu'elle va poursuivre?», demande Mario Dumont.

TVA toujours premier

TVA poursuit la domination des dimanches soir avec ses deux émissions canon, On connaît la chanson (1 911 000) et Occupation double (1 601 000). À Radio-Canada, Tout le monde en parle a réuni 1 357 000 fidèles devant leur poste. Commentaire ici: ni Tout le monde en parle ni Occupation n'ont vraiment levé dimanche. On se souhaite de la meilleure télévision la semaine prochaine.