Je vous ai parlé l'hiver dernier de Pretty Little Liars, ce roman-savon pour ados à ce point addictif qu'il vous noie dans sa superficialité dorée et vous ensevelit sous des piles de vêtements griffés. Dès lundi à 18h, Vrak.TV en amorce la diffusion en français sous l'appellation Les menteuses. Préparez-vous à devenir dépendant.

Aux États-Unis, les quatre vedettes de Pretty Little Liars, totalement inconnues il y a un an, gravitent maintenant dans l'entourage des stars de Gossip Girl. Une d'entre elles, Shay Mitchell, 24 ans, qui incarne la sportive Emily Fields, a grandi à Vancouver et Toronto.

Au bout du fil, à Los Angeles, Shay Mitchell n'en revient toujours pas de la chance qu'elle a eue d'aboutir dans ce feuilleton adapté des bouquins de l'Américaine Sara Shepard. «Je n'avais pratiquement pas d'expérience. C'est vraiment le bonheur. Je n'avais aucune idée que nous deviendrions populaires partout dans le monde. Les scénaristes ont fait un travail remarquable. Je n'ai pas l'impression de travailler», confie la jeune actrice dont la mère est philippine et le père, irlandais.

Avant Les menteuses, Shay Mitchell n'avait décroché que quelques contrats de mannequin et un rôle dans l'obscure production télé Aaron Stone. Le temps de publier un message sur Twitter et paf! elle est devenue une des porte-parole des produits capillaires Pantene.

Alors, qui sont ces populaires et parfaites menteuses? Il s'agit de quatre copines du secondaire: Aria (l'élève modèle), Hannah (la blonde accro à la mode), Spencer (la snob parfaite) et Emily (la nageuse). La cinquième membre de leur bande, Alison, manque à l'appel depuis un an. La police de Rosewood, ville fictive de Pennsylvanie, déterre finalement son corps mutilé. Qui a assassiné l'adolescente, reine de toutes les cliques? Et pourquoi Aria, Hannah, Spencer et Emily cachent-elles des informations cruciales aux enquêteurs?

C'est ici que ça se complique joliment. Les quatre menteuses se mettent à recevoir des SMS anonymes d'une personne qui connaît tous leurs secrets. Et qui menace de les éventer. Des textos signés «A», comme dans Alison, pourtant morte depuis un an.

Brouillant habilement l'identité de «A», les auteurs de la série, qui badigeonnent leurs répliques de références à la culture pop, nous propulsent constamment sur de fausses pistes. Même les comédiennes de la série ne savent pas qui se cachent derrière la lettre maléfique «A».

«Au début du tournage, les producteurs ne nous ont rien dit. Cela aurait été trop facile de s'échapper. Et on ne sait toujours pas qui est «A». J'essaie de ne pas trop y penser», souligne Shay Mitchell, qui a souvent visité Montréal et qui s'ennuie de la poutine.

Fait plutôt inhabituel dans un soap pour ados, Emily, que campe Shay Mitchell, est lesbienne. Et elle s'affiche ouvertement avec sa copine. «Je suis fière de jouer Emily. Je reçois beaucoup de courrier d'adolescents gais et j'ai l'impression que notre émission leur donne la confiance d'être qui ils sont», note Shay Mitchell.

Certains commanditaires importants de l'émission n'ont toutefois pas apprécié que Les menteuses fassent la promotion de l'homosexualité, selon leur vision étroite des choses. La Florida Family Association, regroupement ultra conservateur, dénonce régulièrement ce «show lesbien» qui influence négativement les filles de bonne famille de 12 à 18 ans. Franchement. Il faudrait que quelqu'un avertisse ces gens que nous sommes en 2011, merci.

Ne vous étonnez pas devant la facture un peu cheap des Menteuses. Ça ajoute au charme de la série. Ça, et les gros plans sur les regards inquiets, la musique lourde qui accentue les moments dramatiques et les intrigues abracadabrantes. Après deux épisodes, vous trépignerez d'enfin démasquer «A». Les plus futés liront les livres pour le découvrir. Les autres - comme moi - attendront sagement devant leur petit écran.