Houlala, mes amis, la finale de la palpitante série policière The Killing diffusée dimanche soir a enragé à peu près tous les fans fidèles des détectives Sarah Linden et Stephen Holder, moi y compris.

Pourquoi? Parce que nous avons été dupés, trompés et floués par les scénaristes. Pendant 13 semaines, nous avons plongé, parfois péniblement, dans les méandres d'une enquête très complexe et censée résoudre l'énigme qui a servi de slogan à ce thriller télévisuel: «Qui a tué Rosie Larsen?» Notre récompense, notre bonbon nous attendait donc logiquement dimanche soir, soit découvrir l'identité du meurtrier. Enfin, un coupable répondrait de ce crime horrible.

Un suspect a bel et bien été coffré, mais à la toute dernière minute, boum! un nouvel élément de preuve planté maladroitement a tout fait dérailler. Avertissement, ici: si vous n'avez pas encore tout visionné The Killing, fermez ce journal immédiatement et buvez un autre latté. C'est bon?

Donc, quand le petit écran a finalement viré au noir, la brutale et décevante conclusion a sifflé comme une balle de fusil: impossible d'épingler avec certitude l'assassin de la jolie Rosie Larsen, 17 ans, retrouvée morte dans le coffre d'une voiture. Pardon? À peu près tous les critiques de télé ont torpillé cette finale bâclée et lâche.

C'est extrêmement frustrant, car il a fallu beaucoup de foi et de bonne volonté pour traverser les 13 heures de The Killing, une série géniale, certes, mais très inégale. Il y a eu une longue section mollasse au milieu de la série, alors que l'enquête a effleuré un complot islamiste déjà dans la ligne de mire du FBI. Il y a eu l'histoire superflue de la préadolescente qui fuyait l'excision. Il y a eu tout ce niaisage avec le mari de Sarah Linden déménagé à Sonoma. Il y a eu tout un épisode consacré à la fausse disparition du fils de Sarah Linden, le jeune Jack, qui nous a inutilement écartés de la trame principale.

Sans vouloir en beurrer trop épais, le deuil de la famille Larsen, appuyé par de longs plans silencieux sur le visage ravagé de Mitch, a été interminable. Et la pluie déprimante qui arrosait Seattle sans arrêt a usé notre patience. Bref, il aurait été facile de tout abandonner, mais on se raccrochait au moindre indice, même le plus insignifiant, glané par les policiers. Hélas, personne n'aurait pu deviner le punch final de The Killing, punch sorti d'une boîte de Cracker Jack.

Dommage qu'un suspense aussi intense dans les dernières semaines se termine aussi mal. Vrai, Linden et Holder ont investi beaucoup d'énergie à pincer le prof du secondaire, Bennet Ahmed. C'était à la fois le pire défaut et la plus grande qualité de la série. Défaut, parce qu'une intrigue qui tourne en rond, c'est rasoir pour le téléspectateur. Qualité, parce qu'une enquête qui piétine et qui vasouille, c'est la réalité de nombreux policiers, ce qui enveloppe The Killing d'une rare crédibilité. Un peu comme The Wire, où les rebondissements se tissaient très lentement, mais avec tellement de finesse. Comme une précieuse dentelle.

Parmi les autres éléments improbables du dernier épisode, Stan Larsen n'a jamais révélé à sa femme Mitch que leurs économies avaient servi à acheter une maison plus spacieuse, moins imprégnée des souvenirs de Rosie. Et comment la femme de Bennet Ahmed n'a-t-elle pas reconnu à l'hôpital l'homme qui a quasiment battu à mort son mari? Ordinaire.

La chaîne AMC a annoncé la production d'une deuxième saison de The Killing pour le printemps prochain. Peut-être que la clé nous sera enfin livrée? En attendant, quelques épisodes gratuits se retrouvent toujours sur le site amctv.com.

Chasse aux épices à ARTV

Après les émissions de cuisine, de vin et leurs multiples déclinaisons en téléréalité, place maintenant à une série documentaire sur les... épices. Tous les vendredis à 20h à partir du 8 juillet, ARTV diffusera Chasseurs d'épices, coanimée par le chef Philippe de Vienne et sa conjointe Ethné.

Pendant huit émissions d'une heure, ce couple passionné ratisse les marchés publics et les plantations secrètes de Trinidad, d'Oaxaca, au Mexique, et même de l'Indonésie. Personnellement, j'ai trouvé la première heure trop longue. Un montage plus serré aurait été bénéfique.

La révélation de ces Chasseurs d'épices, c'est Ethné, une femme vive, enthousiaste et attachante. C'est elle qui avait cuisiné un pâté chinois réinventé avec Josée di Stasio, une recette dont on lui parle encore et encore. À ses côtés, Philippe de Vienne verse dans l'analyse et les explications plus scientifiques. Seul regret? Que la télévision ne soit pas en odorama pour que vous puissiez sentir le laurier antillais ou le chardon béni comme nous avons pu le faire au visionnement de presse. Quels parfums enivrants.