Un autre papier sur l'affaire Bertrand Cantat-Wajdi Mouawad au TNM, soupirez-vous? Nah. Ça n'atterrit pas du tout dans mon champ de compétence, qui s'étend des diverses fonctions du Abdoer Twist vendu à Shopping TVA jusqu'à l'utilisation abusive de la fleur de sel dans les recettes de Josée di Stasio.

Parlons plutôt des deuxièmes saisons en télévision. Alors que celle de 19-2 traverse une zone de turbulence (voir plus bas), celles de Testé sur des humains et du Verdict ont décollé cette semaine, respectivement à TVA et Radio-Canada.

Si j'avais été patron des programmes à TVA, j'aurais sans doute torpillé Testé sur des humains après les deux premières émissions du printemps passé. Trop éparpillées, pas drôles et peu intéressantes, au final. Allez, au cimetière de la télé avec En attendant Ben Laden et les Super Mamies!

Heureusement, TVA a exercé sa patience et accordé un deuxième tour de piste à l'équipe d'André Robitaille. L'émission de lundi, avec l'excellent flashmob intégré, a été franchement réussie, notamment grâce à l'expérience gonzo de Philippe Laprise, qui a quasiment bouffé toute une épicerie -même un poulet et sa mayo- sans se faire épingler par les employés.

Seul collaborateur rescapé de 2010, Christopher Hall et Tammy Verge ayant été écartés, Pierre-Yves Lord nous a démontré les périls de texter, manger, boire et s'occuper d'un enfant tout en conduisant. Très rigolo. Anaïs Favron aurait pu être mieux employée, par contre. Le rassemblement dans le stationnement de TVA pour Ginette Reno faisait très pic-pic. On était pas mal loin du spectacle de la Fête nationale sur la montagne en 1975.

Sinon, le concept de Testé sur des humains a été habilement resserré et recentré. Un processus normal, direz-vous, lorsqu'un réseau catapulte en ondes un projet fabriqué ici: il se modifie à la semaine, avec la réaction des téléspectateurs. Il se raffine sous nos yeux, car il en coûterait trop cher de multiplier les émissions pilotes.

Rien à voir avec les formats que les producteurs et les réseaux importent du marché international comme Pyramide, Le banquier, La classe de 5e ou Loft Story. Il s'agit d'émissions Kool-Aid. Le sachet de concentré arrive bien emballé et il ne reste qu'à lui ajouter de l'eau (et quelques petits fruits, pour l'exotisme) et ta-dam! vous obtenez une émission quasiment assurée de cartonner dans les sondages BBM tellement elle a été essayée et peaufinée grâce aux éditions qui roulent partout dans le monde.

Bémol ici: Julie Snyder et son équipe ont grandement amélioré Le banquier en le bonifiant au point où les Américains s'en inspirent maintenant. Intéressant.

Même chose pour Le verdict. La première de l'an passé n'a pas cassé la baraque avec ses sondages prévisibles et son plateau figé. Heureusement que le charisme et le sens de la répartie de Véronique Cloutier ont fait des heures supplémentaires.

Les concepteurs du Verdict, dont Louis Morissette, ont ajusté le tir: le segment actualité a été évincé, l'expert de la semaine a été éliminé et les questions déboulent maintenant à un rythme plus rapide. On sent aussi Véronique Cloutier beaucoup plus à l'aise quand vient le temps d'effleurer des sujets plus sensibles comme l'adultère, la chirurgie esthétique ou l'orientation sexuelle d'un artiste.

Cette semaine, on a même appris que Le verdict avait été acheté dans une vingtaine de pays, dont les États-Unis, l'Allemagne et l'Australie. Reste maintenant à dénicher des diffuseurs intéressés.

Parlant de deuxième chance, j'en aurais sans doute accordé une à Penthouse 5-0, qui ne reviendra pas la saison prochaine. C'est vrai, la qualité des épisodes a beaucoup varié et le départ a été laborieux. Sauf que l'arrivée de Renata (Sophie Faucher) à la mi-saison et l'arrimage plus organique des carrières de Louise Nantel et d'Estelle Poliquin, la porte-parole de la crème Revenir de loin de DM Cosmétiques, étaient de bon augure.

La dynamique de travail entre Loulou, Patrick (Serge Postigo) et Diane Marois (Brigitte Paquette) commençait également à devenir croustillante et tordue. Malheureusement, Loulou et Estelle ont disparu à jamais et leur créateur, Richard Blaimert, m'a confié ne pas avoir le goût de se battre pour que l'adage «une saison c'est bien, mais deux, c'est mieux» se concrétise.

Pour l'amour du crisse, les répliques salées de Louise vont nous manquer. Mais pas le voisin policier campé par Carl Marotte.

Je lévite

Avec le disque Gimme Some de Peter Bjorn&John. Vous avez un gros ménage du printemps à faire ce week-end? Mettez ce band suédois dans le tapis et vos fenêtres brilleront quasiment toutes seules! Du pop rock de qualité comme on l'aime: contagieux, énergique et dansant.

Je l'évite

La bisbille autour de 19-2. Décidément, cette série a été créée dans la douleur. Après la chicane entre Claude Legault et Réal Bossé, voilà que les producteurs des Films Zingaro ne s'entendent pas sur le recrutement d'un troisième producteur d'expérience, une condition imposée par Radio-Canada. Résultat: pas de suite avant septembre 2012, s'il y en a une. Quel gâchis pour une série si exceptionnelle.

Pour joindre notre chroniqueur: hdumas@lapresse.ca