Autant aux États-Unis que chez nous, le 45e Super Bowl a gagné plusieurs verges. Dimanche soir, l'affrontement entre les Steelers de Pittsburgh et les Packers de Green Bay a rivé 111 millions d'Américains devant leur poste, transformant cet événement sportif en moment le plus regardé de l'histoire de la télévision américaine.

Le record précédent ne datait que de l'an dernier, alors que 106,5 millions de mordus de football avaient vu les Saints de La Nouvelle-Orléans aplatir les Colts d'Indianapolis. Et avant, c'est la finale de la série M.A.S.H., diffusée en 1983, qui avait détenu pendant 27 ans le record de la télédiffusion la plus populaire aux États-Unis avec 106 millions de fidèles.

Diffusé sur les ondes de RDS, le Super Bowl a cloué 739 000 francophones au sofa entre 18 h 25 et 22 h, une augmentation de 20 % par rapport à l'an passé (618 000 fans). De son côté, l'écoute de CTV, qui relayait aussi ce pow-wow sportif du réseau Fox, a été mesurée à 339 000 entre 18 h et 22 h.

Certes, la victoire des Packers a été fort suivie, mais pas autant que Découverte (818 000) et le champion de la soirée dominicale, Tout le monde en parle, qui a rassemblé 1 216 000 disciples à Radio-Canada. À TVA, La série Montréal-Québec a aussi éclipsé le Super Bowl, mais a souffert de l'abondance de l'offre sportive en chutant sous la barre du million avec une audience évaluée à 842 000 personnes.

Encore un quiz

En attendant la mise en ondes du jeu-questionnaire créé par Jean-Michel Anctil l'automne prochain, la SRC lance un nouveau quiz pour la saison printemps-été: Connivence. Une création 100 % québécoise et animée par Sébastien Benoit, qui prendra le 25 avril la vieille case de Synchro de Stéphane Bellavance, loin d'avoir été un succès en 2010.

Le concept? Deux équipes de deux personnes censées bien se connaître (des cousins, des couples, des amis, des collègues) s'affrontent dans un duel de connaissances générales. L'attrape? C'est votre partenaire de jeu qui choisira les catégories et le pointage des questions auxquelles vous devrez répondre. S'il vous connaît bien, pas de problème. S'il vous catapulte, sans le vouloir, dans un rayon que vous ne maîtrisez aucunement, c'est là que ça se gâte. Comme son titre l'indique, il faut que la connivence soit au rendez-vous.

«Le jeu, c'est de bien choisir en fonction de son partenaire, résume Sébastien Benoit. C'est dur à expliquer comme ça, mais, une fois que vous verrez ça en ondes, c'est d'une facilité déconcertante.»

Espérons-le. Car Connivence provient de la même boîte - Bubbles Télévision - qui a accouché de Paquet voleur, le jeu des pastilles volées/bloquées dont les règlements compliqués confondent encore certains téléspectateurs après toutes ces années.

Chez TVA, on a annoncé hier que Gino Chouinard, le timonier de Salut, bonjour, pilotera la nouvelle incarnation de Ma maison Rona, qui porte désormais le titre de Mon plan Rona. Le concept bouge, le commanditaire reste. Trois équipes choisies dans trois régions du Québec disposent de 75 000 $ pour retaper leur logis. C'est vous à la maison qui élirez le clan gagnant, qui héritera de 50 000 $ à la dernière des 10 émissions prévues ce printemps.

La finale perdue

Moi qui croyais bien naïvement que ma chronique de samedi sur la - décevante - finale de Lost, un an trop tard, passerait dans le beurre. Erreur de débutant. Ça faisait un méchant bail que ma boîte n'avait pas été inondée de façon aussi violente. Éliminons d'abord les courriels enrobés d'insultes, du genre «vous n'avez rien compris, maudit journaliste stupide», et concentrons-nous sur les missives rédigées par des «Losties polis», de vrais fans dont la ferveur n'a pas diminué même après le départ de Jack-le-Sauveur.

Il y a eu de nombreux et interminables débats sur la trame qui a guidé les six saisons de Lost. La théorie la plus répandue? Celle selon laquelle le purgatoire ne se trouve pas dans l'île magique, mais plutôt à l'intérieur de ce que les producteurs de Perdus ont baptisé les flash sideways de la dernière année, sorte d'univers parallèle où Kate, Locke, Sawyer et compagnie cheminent vers la rédemption finale.

L'image de la carcasse de l'Oceanic 815, qui a été insérée à la toute fin du dernier épisode, a trompé bien des analystes de la télévision, dont moi, qui avons cru à une mauvaise blague des créateurs Damon Lindelof et Carlton Cuse: vous voyez, ils sont tous morts depuis le début et ça fait six ans qu'on vous niaise, bande de moutons.

En même temps, on s'est fait niaiser sur bien d'autres points: le projet Dharma, les ours polaires, l'importance de l'enfant béni Walt, la puissance de Widmore, Pierre «namaste» Chang, le Black Rock de Richard Alpert, les pouvoirs spéciaux de Desmond, les allers-retours en 1977, la liste pourrait s'allonger sur plusieurs pages.

Le seul point qui nous unit presque tous, c'est que personne n'a été complètement satisfait du dernier tour de piste de Lost. Là-dessus, on s'accorde.

Photo: Reuters

Les Black Eyed Peas ont chanté à la mi-temps du Super Bowl.