Dans Prozac, Patrice Robitaille, qui enfile les vestons d'un éditorialiste BCBG déprimé, flirte avec le suicide, se noue même une corde au cou et refuse d'avaler son Celexa. Dans Les Invincibles, son personnage de Steve sombrait dans une profonde dépression, incapable de boulotter adéquatement.

Et dans Toute la vérité, qui repart lundi à 21h sur les ondes de TVA, son Samuel s'enfonce dans le sofa, privilégie une diète pizza et scotch, et ne se lave plus. Bref, quand un rôle de trentenaire dépressif se pointe dans une série, les agents de casting se ruent sur Patrice Robitaille, qui joue cet état avec beaucoup de sensibilité, sans sombrer dans les clichés.

Mais rassurez-vous. La déprimette de Sam dans Toute la vérité ne s'éternisera pas comme celle d'Annie (Guylaine Tremblay) dans Annie et ses hommes. Du moins, c'est que les deux premiers épisodes montrés aux chroniqueurs cette semaine avancent.

Non, vous n'apprendrez pas dans cette rubrique si Maxime (Émile Proulx-Cloutier) a survécu à la balle tirée par l'illuminé lors du dernier épisode de la première saison, diffusé au printemps dernier. Petit indice: Émile Proulx-Cloutier n'apparaît pas dans la photo officielle qui a été croquée mardi midi dans les studios qu'occupe Toute la vérité dans l'édifice de l'ONF, chemin de la Côte-de-Liesse, dans le nord de Montréal. Est-ce une tactique pour brouiller les pistes? Objection!

Secret de plateau: presque toutes les scènes d'intérieur de Toute la vérité se tournent à l'ONF, au même étage, accessible par le même long couloir: le condo de Brigitte (Hélène Florent), le loft de Sylvain (Éric Bruneau), le bureau des procureurs, le bistro Les marches du palais ou le café de la cour. Même la salle d'audience s'y trouve à distance de marche. Ces locaux ont jadis été occupés par Rumeurs.

De retour à notre programme principal, l'équipe de Marc (Denis Bouchard) planche sur une cause un brin morbide: un meurtre passionnel commis avec un compas. Un triangle amoureux fatal mené par Paul Ahmarani. C'est au deuxième épisode que les auteurs Bernard Dansereau et Annie Piérard, qui écrivent avec beaucoup d'humanité et d'intelligence, tissent une intrigue fort captivante, qui se bouclera à la fin de la troisième émission.

Une animatrice de télévision fort connue, campée par Julie Perreault, heurte en voiture une passante en revenant d'une clinique d'avortement. La victime est sonnée, mais pas blessée grièvement. La star du petit écran amène la piétonne ébranlée chez elle et c'est là que ça se corse délicieusement: pourquoi n'a-t-elle pas appelé le 911 à la place? Que cache-t-elle? Les vedettes obtiennent-elles des traitements de faveur devant la cour?

C'est Véronique (Julie Le Breton) qui hérite de ce procès extrêmement suivi par les médias. Le hic? Véronique gèle devant les caméras, dont celle de la tenace Lisanne (Geneviève Brouillette), qui décrochera un scoop du tonnerre dans cette affaire. Pour l'aider à vaincre sa peur des micros, la collègue de Véronique, Dominique (Maude Guérin), alias la Dominatrix, lui refilera un truc miracle, celui du muffin.

Décidément, c'est un bel automne de télévision pour Julie Le Breton. Elle est excellente dans Toute la vérité et sa prestation de bitch dans Mauvais karma nous déride tous les mercredis.

S'il y a une faiblesse dans Toute la vérité, elle réside dans les magouilles de Sam (Patrice Robitaille) et ses liens mal expliqués avec le clan McKay. Parfois, on s'y perd et on oublie ce que contenait la fameuse boîte. Vivement des éclaircissements.

Sinon, la belle Héloïse (Mélanie Pilon) colle toujours aux fesses de Sylvain et pourrait lui causer de gros ennuis. Surtout qu'une enquêteuse (Salomé Corbo) vient de plonger dans ce dossier louche et truffé de passe-droits.

TVA présentera 10 épisodes de cette très bonne série sur le monde judiciaire à l'automne et 10 autres à l'hiver. À sa première saison en ondes, Toute la vérité a rameuté 1 139 000 fans au «vrai réseau».

C'est dommage pour Hélène Florent, car à partir de lundi soir, elle se fera concurrence dans cette terrible guerre aux cotes d'écoute. Vous la verrez dans La galère à la SRC et dans Toute la vérité à TVA, à la même heure (21h), mais pas au même poste. Alors, ce sera Stéphanie la désordonnée ou Brigitte la trop rangée dans vos salons?

Je lévite

Avec la musique du générique de Mauvais karma. Pour une rare fois, on aimerait que l'ouverture d'une série télé dure plus que 10 secondes, question d'entendre ce beat vaguement arabisant -créé par Dazmo- un peu plus longtemps.

Je l'évite

Les rires à Soirée de clowns sur V. L'émission renferme plusieurs segments intéressants, dont l'entrevue menée par l'étudiant. Mais d'entendre rire (particulièrement Jacques Chevalier) une tablée d'humoristes de leurs propres blagues à gorge déployée pendant une heure, mettons que ça irrite le tympan.