On rentre au boulot bien naïvement. On s'imagine que la transition travail-vacances s'effectuera aussi suavement qu'une annonce duveteuse de papier hygiénique Cashmere et puis bang!, on encaisse la fin abrupte de Virginie et on s'abreuve à la poésie d'Anik Jean sur les violeurs et les tueurs en série. Dur retour à la réalité.

Avez-vous bien profité de vos dernières journées ensoleillées? Moi, oui. Fin juillet, la cinquième présentation d'Osheaga au parc Jean-Drapeau a été magique. Sérieusement. Pendant que tout le Mile End en skinny jeans et en souliers de toile se pâmait devant Arcade Fire, une poignée de mélomanes ont plutôt opté pour la pop craquante de la Suédoise Robyn, qui sautillait en même temps que la formation montréalaise chouchou des médias, mais sur une scène beaucoup plus confidentielle.

Comme un paparazzi dans le clip de Lady Gaga, et grâce à mon bracelet magique m'ouvrant les barrières de toutes les coulisses des spectacles, j'ai espionné la minuscule Robyn peroxydée alors qu'elle se maquillait - et tentait d'attacher ses pantalons à taille haute - dans sa mini-roulotte stationnée près d'une toilette chimique. Pas super glamour, mettons.

Hé, ho, ne vous énervez pas: Robyn se changeait la porte grande ouverte, devant ses musiciens et techniciens. Et vous auriez dû voir le nombre d'artistes, dont Beach House et David Desrosiers de Simple Plan, qui venaient la saluer et lui confesser leur admiration, tandis qu'elle grillait cigarette après cigarette. Une scène digne d'Almost Famous.

C'est étonnant que Robyn, 31 ans, ne remporte pas plus de succès populaire. En Amérique, du moins, car c'est une star en Europe. La musique qu'elle fabrique est à la fois intelligente, dansante et réjouissante. Téléchargez Dancing on My Own et essayez de résister. Passez ensuite à Fembot, Dancehall Queen et Cry When You Get Older.

Son album, qui porte son nom, sorti il y a trois ans au Canada, contient aussi des perles d'électropop comme Cobrastyle (une reprise de Teddybears) et With Every Heartbeat. Délicieux.

Toujours dans la marmite de la pop, je suis tombé sous le charme de Sky Ferreira, une musicienne californienne de 18 ans dont la carrière a explosé sur MySpace et qui a depuis paraphé un juteux contrat avec EMI. Son premier CD ne sortira pas avant janvier 2011 mais, déjà, son visage a tapissé les pages de magazines branchouilles comme Nylon, Blackbook et Interview.

Le Guardian de Londres l'a qualifiée de Lolita «art-glam-trash-pop» qui fait passer Lady Gaga pour un vieux débris. Coeur de pirate a également chanté ses louanges sur Twitter.

Alors, ça sonne comment, du Sky Ferreira? Comme du Amanda Blank, du Marina&The Diamonds et du Ellie Goulding en version plus boom-boom.

Chez nous, un seul extrait est légalement offert sur la boutique iTunes, soit la pièce 17. Des sites offrent de télécharger gratuitement le premier extrait One. Sky Ferreira chante aussi sur le morceau Teen Lovers de la formation The Virgins. Et contrairement à sa collègue Ke$ha, l'adolescente possède une belle voix, qu'elle utilise habilement dans sa reprise d'Animal de Miike Snow. Une version dépouillée extra charmante. Visitez son MySpace pour la déguster.

Côté télé en DVD, j'ai été aspiré, avec plusieurs saisons de retard, par les enquêtes impossibles de Brenda Johnson (superbe Kyra Sedwick) dans The Closer, que Séries " diffuse sous le titre français de LA: Enquêtes prioritaires.

Accro aux sucreries, Brenda Johnson, à la tête de la cellule des homicides prioritaires de la police de Los Angeles, n'est pas une enquêteuse comme les autres, oh non. Elle est maladroite, brouillonne, sa vie amoureuse est un fouillis, comme sa maison d'ailleurs, mais elle déniche toujours l'indice qui tue sur une scène de crime et elle arrache des confessions aux suspects en employant des tactiques pour le moins inusitées. Un sapré beau personnage attachant dans une série policière de qualité supérieure, à dévorer sans la présence d'un avocat.

Je lévite

Avec Je ne veux pas mourir seul de Gil Courtemanche. Une autofiction très dure, très crue, où le journaliste et auteur se révèle sans pudeur - et sans complaisance - sur son cancer du larynx, l'échec de sa vie amoureuse et sa dérive personnelle. Un livre coup-de-poing.

Je l'évite

La commercialisation extrême de Eat, Pray, Love. Tout le monde aime Julia Roberts. Mais pas nécessairement tous les parfums, chandelles, thé, bijoux et jetés en chenille servant à faire mousser la sortie du film de notre Pretty Woman adapté du best-seller d'Elizabeth Gilbert. Mange, prie, paye.

Pour joindre notre chroniqueur: hdumas@lapresse.ca