C'est une recette hyper classique de la téléréalité: prenez 14 aspirants-chefs, parachutez les dans une cuisine de 4000 pieds carrés en inox équipée dernier cri, lancez-leur des défis culinaires et regardez les suer à grosses gouttes au-dessus de leurs fourneaux.

Celui ou celle qui rate son plat rend son tablier toutes les semaines jusqu'au couronnement de la super toque, à la 13e émission. En ce sens, la nouveauté Les chefs! de Radio-Canada - qui décolle le lundi 14 juin à 20 h - ne réinvente absolument pas le genre des compétitions alimentaires comme Top Chef ou Hell's Kitchen, pas plus qu'elle n'y ajoute un ingrédient surprenant ou une épice secrète. Il s'agit tout simplement d'une réinterprétation d'une formule éprouvée, qui manque un peu de piment fort, malheureusement.

Si ces téléréalités à la sauce Gordon Ramsay captivent autant les amateurs de bouffe depuis quelques années, c'est qu'elles nous catapultent au coeur d'une salle de cuisine bourdonnante, bruyante, où le stress grimpe au niveau maximal à quelques secondes du service final. Qui échappera ses ustensiles par terre? Qui brûlera son poisson? Qui commettra le plus gros dégât, finalement?

Dans la première émission des Chefs!, que coaniment Julie Bélanger et Daniel Vézina, on ne ressent pas cette fébrilité malgré la musique angoissante qui a été couchée sur les belles images tournées au Château Bonne-Entente, à Québec. Dommage.

Le premier défi des 14 candidats consiste à cuisiner du poulet bio soit en coq-au-vin, à la Kiev, au cari ou en hot chicken. Mais avant de débuter les hostilités, on nous sert un long topo sur la ferme de Yamachiche où a été élevé ce poulet bio, dont raffole Normand Laprise de Chez Toqué!, soit dit en passant. Un segment inutile, qui casse le rythme.

Une fois le chrono démarré, c'est Daniel Vézina qui contrôle les opérations culinaires. «Aspirant-chef, il vous reste une heure, aspirants-chefs, il vous reste 30 minutes», répète-t-il de façon robotique. Mettons que les interventions du chef-propriétaire du Laurie Raphaël manquent de spontanéité et se cognent avec celles de Julie Bélanger, plus naturelles, moins plaquées.

Mais, bon. La sélection de ces 14 «espoirs de la cuisine» qui jouent de la mixette pour le grand prix de 50 000 $ a été réalisée avec soin. Leur âge varie entre le début de la vingtaine et la quarantaine et plusieurs d'entre eux, dont Hubert de la Taverne du Square Dominion et Francis de l'ITHQ, ont de fortes personnalités qui conviennent parfaitement à ces téléréalités.

Le plus intéressant, c'est d'entendre les commentaires de trois juges experts (Laurent Godbout de Chez L'Épicier, Pasquale Vari de l'ITHQ et Jean-Luc Boulay du Saint-Amour) pendant que les concurrents apprêtent leurs poulets. Quelques propos vinaigrés fusent comme «elle ne sait pas désosser un poulet» ou «elle manque de technique». Mais rien d'aussi brutal que dans Hell's Kitchen. Et rien de bien poivré, au final.

En fait, c'est un peu ça le problème des Chefs!: sa fadeur et son assaisonnement déficient. Par contre, le manque de croustillant dans le contenu est compensé par le contenant: réalisation nerveuse, infographie léchée et décor étincelant. Visuellement, c'est superbe.

Dans les prochaines semaines, on souhaite mieux sentir l'adrénaline qui envahit ces cuistots qui popotent sous pression. On espère aussi des querelles en cuisine, des sauces qui collent au fond, des braisés calcinés, bref, on prie pour que le gâteau lève.

Ça va chauffer!

Parlant de téléréalité culinaire, TVA recrute présentement des passionnés de bouffe pour Ça va chauffer!, que le vrai réseau diffusera sur sa chaîne spécialisée Les idées de ma maison.

Le concept, dérivé de My Kitchen Rules, a été acheté en Australie par la boîte de Chantal Lacroix, les Productions Kenya.

Quatre paires de cuisiniers amateurs provenant de quatre régions différentes du Québec s'y affronteront toutes les semaines. De quelle façon? Ils devront recevoir dans leur propre maison les trois autres équipes, ainsi que deux chefs invités, et les épater avec un souper gastronomique complet. Tous les aspects de la soirée seront évalués et notés par les convives: musique, ambiance, vaisselle, service, déco, qualité de la nourriture, etc.

Évidemment, les tandems cuisineront avec des ingrédients locaux ou des spécialités de leurs régions. Ah oui! Il faut également qu'un lien unisse ces paires: des amis proches, des couples, des frères, des soeurs ou des collègues de travail, peu importe. Bref, TVA veut sentir une complicité. Et aucun professionnel de la restauration ne sera accepté.

À la fin des 17 émissions d'une heure, les champions empocheront une somme de 50 000 $. Vous pouvez vous inscrire à Ça va chauffer! jusqu'au 30 juin en visitant le www.lesideesdemamaison.canoe.ca.