À lire les courriels fielleux qui déboulent dans ma boîte depuis une semaine, la couverture télé de V et RDS des Jeux olympiques de Vancouver ne vous épate pas du tout.

Votre première plainte?

L'omniprésence de la publicité: mal insérée dans les compétitions, infiltrée jusqu'aux portes des reportages, elle vous agresse, vous horripile et vous incite à zapper chez les Anglos. Bien d'accord avec vous. Le problème? De la pub, CTV et TSN en diffusent tout autant. Et probablement que ces commerciaux inondaient autant les ondes de la SRC au temps de Pékin ou de Turin.

Beaucoup de pots envoyés aussi à l'analyste de ski alpin Mélanie Turgeon, dont le vocabulaire se limite trop souvent à des onomatopées et des cris d'effroi, ainsi qu'au chef d'antenne du matin Claude Mailhot, qui ne gagnera pas de médaille notamment pour les commentaires ridicules échangés avec Alain Goldberg sur la féminisation du patinage artistique. Pas fort, pas fort. Dommage pour Goldberg, qui avait décrit de façon plutôt agréable les épreuves avant de s'enfoncer le patin dans la bouche aussi maladroitement. Atterrissage raté, sur les deux pieds.

Dernier agacement: les reporters maladroits, on vous épargne leurs noms pour l'instant, qui bombardent les athlètes de questions banales et télégraphiées après leurs exploits. Un peu de rigueur, de rigueur, aurait-on le goût de leur crier.

Dans le lot, il y a aussi eu des fleurs pour le professionnalisme de Jean-Luc Brassard en ski acrobatique, le flegme de Gaétan Boucher et la qualité générale des commentateurs en patinage de vitesse, longue et courte piste (bravos à Frédéric Plante, Stéphane Langdeau, Robert Dubreuil et Gaétan Boucher, encore).

Samedi soir, V a d'ailleurs récolté beaucoup d'audience avec les compétitions de patinage de vitesse, qui ont débuté à 716 000 téléspectateurs vers 20 h 45 pour grimper jusqu'à 1 049 000 fans à 23 h, pour la finale des femmes sur 1500 mètres. La défaite crève-coeur des frères Charles et François Hamelin en finale du 1000 mètres au Pacific Coliseum a été suivie par 995 000 mordus.

Du côté de TVA, qui avait déplacé sa Série Montréal-Québec le samedi à 20 h pour ne pas se frotter au hockey olympique, 916 000 fidèles ont assisté au quatrième duel des villes rivales. Bon score si l'on prend en considération la modification d'horaire à la dernière minute et la fièvre des JO qui se répand chez le compétiteur.

Dimanche soir, l'affrontement Canada-États-Unis à Vancouver a fait exploser les audimètres de V: 1 081 000 amateurs étaient rivés à leur poste. Chez CTV, on se pétait les bretelles: avec une moyenne enregistrée de près de 10 millions de téléphiles, cette partie a été l'événement sportif le plus regardé de toute l'histoire de la télévision au pays. Plus que le dernier Super Bowl, plus que la finale Canada-États-Unis pour la médaille d'or à Salt Lake City en 2002, plus que tout, finalement.

La programmation régulière des réseaux généralistes a évidemment souffert: Tout le monde en parle a plafonné à 1 276 000 accros, tandis que La poule aux oeufs d'or spécial gala a captivé 1 244 000 amateurs de loto.

Julie récupère Occupation double

C'est l'équipe des Productions J de Julie Snyder qui orchestrera la prochaine mouture d'Occupation double, la septième, que TVA diffusera cet automne à moins d'un tsunami dans les Caraïbes. Rappelons que les troupes de la démone blonde avaient coproduit les trois premières saisons de cette téléréalité vedette avec la boîte PRAM (Surprise sur prise).

Par le biais de sa filiale JPL, TVA avait ensuite rapatrié la production des émissions à l'interne pour les trois années suivantes.

Dans le contexte du renouvellement de contrat de travail qui alourdit l'ambiance au «vrai réseau», le Syndicat des employés de TVA détecte dans cette manoeuvre du grand patron un moyen «de contourner la convention collective».

Si jamais un conflit éclate dans la station de Quebecor, la diffusion d'OD - et les aventures exotiques des bronzés en goguette - pourrait, semble-t-il, se poursuivre sans anicroche.

«Productions J a toujours eu les droits d'Occupation double, qu'ils nous cédaient à chaque année. Cet automne, le carnet de commandes de Productions J leur permet de reprendre l'émission», constate la porte-parole de TVA, Nicole Tardif.

Autre hypothèse: peut-être que Julie Snyder et sa bande sauront insuffler plus de pep et de dynamisme au concept d'OD, qui a dangereusement flétri l'automne dernier.

Entre vous et moi, en termes de contenu, quand la production fait jouer ses concurrents aux poches sur la terrasse de la villa, Houston, nous avons un problème.

Luc Picard sera Malenfant

Choix très intéressant: le comédien Luc Picard enfilera les habits du controversé homme d'affaires Raymond Malenfant, ex-propriétaire du Manoir Richelieu, dans la minisérie de quatre heures que concoctent présentement Avanti et Orbi XXI pour la chaîne Séries +. Diffusion: printemps 2010. C'est Ricardo Trogi (Les étoiles filantes, 1981, Horloge biologique) qui s'installera derrière la caméra pour les quatre épisodes de 60 minutes de Malenfant! Claude Paquette (Willie) a signé le scénario. Le tournage décollera cet été.

 

Photo: Darren Goldstein

La couverture des Jeux sur la chaîne V ne fait pas l'unanimité. Beaucoup de pots ont été envoyés à l'analyste de ski alpin Mélanie Turgeon (à gauche), ainsi qu'au chef d'antenne du matin Claude Mailhot (au centre). On les voit en compagnie de Claudine Douville, descriptrice des épreuves de ski alpin à RDS.