Les humez-vous ces effluves de nostalgie Québec-Montréal qui émanent de tous les pores de TVA? Difficile de ne pas en avoir plein les narines. Car cette eau de vestiaire numéro 19 - comme Joe Sakic et Alain Côté - parfume de grands pans de la programmation 2009-2010 du «vrai réseau».

Racontée avec panache par Réjean Tremblay dans Lance et compte: Le grand duel, la vieille rivalité de l'autoroute 20 divertit agréablement. C'est toujours rigolo d'assister à des prises de bec entre Jacques Mercier et Marc Gagnon, entre les deux coqs Guilbeault et Labrie ou entre les journalistes du Scoop de Québec et ceux de la grosse Presse de Montréal. La grande ville contre le village. Les urbains hautains contre les campagnards complexés. En fiction, ça fonctionne. Très bien.

 

Lundi soir, en revoyant les images tournées au Colisée entre le National et le Canadien, j'ai même ressenti un léger pincement, pendant quelques secondes, en repensant à mes bons vieux Nordiques, malheureusement déménagés au Colorado.

Une mini dose de nostalgie télévisuelle, ça passe. Mais là où ça devient franchement agaçant, c'est quand TVA essaie de nous convaincre que, oh mon dieu, c'était donc bien intense dans ces années-là et maudit qu'on s'ennuie de ces chicanes-là qui ont séparé le Québec en deux factions: les bleus d'un côté et les rouges de l'autre.

Demain soir au Banquier spécial hockey, Julie Snyder passera de looongues minutes à ressasser - encore et encore, chanterait Laurence Jalbert - la controverse ayant flotté autour du fameux but d'Alain Côté. Sérieusement, existe-t-il encore des fans de hockey qui dorment mal la nuit en se remémorant cet incident sportif survenu en avril 1987? Pourquoi, en 2009, soit près de 15 ans après le départ des Nordiques, Julie Snyder ramène-t-elle ces querelles sur la glace? Ne sommes-nous pas collectivement passés à un autre appel?

Faut croire que non. En janvier, la démone blonde et son fidèle complice Stéphane Laporte catapulteront en ondes une «télérivalité» Québec-Montréal, où deux équipes de joueurs amateurs s'affronteront à chacun des bouts de la 20, question de fouetter notre bon vieux fond anti-Montréal ou anti-Québec, c'est selon.

Comprenez-moi bien, ici. Longtemps, j'ai adoré les Nordiques et profondément haï le Canadien, que l'on rebaptisait - avec beaucoup de maturité - le Canachien. Mes joueurs préférés? Blake Wesley et Tony McKegney, que personne d'autre n'encourageait, d'ailleurs.

En 1995, les Nordiques ont quitté la Vieille Capitale et moi aussi. Les tensions sportives ont considérablement diminué, les mentalités ont évolué et cette époque où les fans de deux clubs ennemis en venaient aux poings n'existe plus. Du moins, on l'espère.

Quant à la ville de Québec, même si elle n'héberge plus de franchise de la LNH, elle a changé pour le mieux, s'est ouverte sur le monde et n'a pas à souffrir de complexes d'infériorité par rapport à sa rivale montréalaise.

Bref, nous sommes ailleurs. Et non à la fin des années 80. Alors, pourquoi TVA s'entête-t-il à nous refaire vivre des guéguerres dépassées, que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître? Bonne question.

Car il existe tellement d'autres sujets de débats d'ordre national comme, tenez, Marie-Mai, on la préfère blonde ou noire? De grâce, laissons les souvenirs d'Alain Côté au vestiaire. Et arrêtons de se mirer dans le rétroviseur.

Je lévite

Avec Burn Notice en DVD. Une série d'espions à la Mr&Mrs Smith plantée sous le chaud soleil de Miami. On y suit le sarcastique agent secret Michael Westen (Jeffrey Donovan), qui se mêle à des combines un peu louches avec son ex-copine Fiona, elle aussi espionne professionnelle, et très portée sur la gâchette.

Je l'évite

La gomme dans les galas. Mémo à notre jolie colonie artistique: avant de vous pointer à un gala, sortez cette Trident menthe fraîche de votre bouche, enfouissez-la dans un mouchoir de papier et jetez le tout dans une poubelle. Voyez à quel point c'est facile? Maintenant, pratiquez-vous avant l'ADISQ, merci.