Catherine Trudeau, François Létourneau et Jean-François Rivard, extirpez vos plus belles tenues de leurs housses Holt Renfrew, peaufinez vos discours de remerciements et passez chez Alvaro, car votre excellente série Les invincibles raflera tous les honneurs aux Gémeaux demain soir.

Dans la catégorie la plus prestigieuse de la soirée, celle de la meilleure série dramatique, Les invincibles éclipsera facilement Les états-humains, Les étoiles filantes et Les soeurs Elliot 2. Et si Les invincibles mord la poussière ici, voilà une vraie bonne raison pour boycotter l'Académie canadienne du cinéma et de la télévision l'an prochain.

 

Chez les actrices dans un rôle dramatique, Catherine Trudeau, magnifique dans la peau de Lyne-la-pas-fine, triomphera, c'est clair. Pas que la compétition ne soit pas relevée avec des grandes comédiennes comme Sylvie Moreau, Isabel Richer et Maude Guérin. Mais Lyne a tellement marqué le petit écran québécois que de snober son interprète, bouleversante et touchante, équivaudrait à un vol à main armée.

Du côté des gars, les choses se corsent délicieusement: trois des cinq finalistes proviennent des Invincibles: Patrice Robitaille, François Létourneau et Pierre-François Legendre. Mon choix? François Létourneau, qui a brillamment interprété le détestable P-A pendant toutes ces années. Sauf que mon petit doigt me dit que l'Académie récompensera plutôt Pierre-François Legendre, alias Carlos Fréchette, qui a offert une performance éblouissante dans le dernier épisode de la trilogie, où il encaissait la mort de sa douce.

Pour les comédies, je suis déchiré entre Les hauts et les bas de Sophie Paquin, Les Parent et Tout sur moi. Bon, O.K., j'appuie Éric, Macha et Valérie, et leur formidable sens de l'autodérision, mais je prévois quand même une victoire de l'infatigable Sophie Paquin, qui a remporté le trophée l'an passé. Au rayon téléroman, le dernier tour de piste d'Annie et ses hommes lui vaudra une autre statuette dorée, même si Providence m'a beaucoup plus accroché. Malgré un rehaussement général de sa qualité, La promesse n'accote pas encore les deux autres finalistes.

Parlant de La promesse, Sébastien Delorme a causé la surprise en 2008 en battant Denis Bouchard, le sympathique Hugo d'Annie et ses hommes. La partie se jouera encore entre ces deux-là. Chez les femmes, Guylaine Tremblay remerciera une dernière fois les fidèles d'Annie et ses hommes, après avoir passé sept ans dans la peau de la chaleureuse Annie à TVA.

Au rayon des actrices comiques, le choix est quasi impossible à faire entre Isabelle Blais (C.A.III), Anne Dorval (Les Parent), Suzanne Clément (Sophie Paquin), Macha Limonchik (Tout sur moi) et Valérie Blais (Tout sur moi). Puisqu'il faut se mouiller, je souhaite à Valérie ou Macha de monter sur la scène, pour qu'elles puissent enfin agripper un prix Gémeaux et parce qu'Anne Dorval et Suzanne Clément ont déjà goûté à l'ivresse du triomphe.

Chez les gars, gros calibre aussi, avec une longueur d'avance pour Patrick Huard (Taxi 0-22), Daniel Brière (Les Parent) et Éric Bernier (Tout sur moi). Prédiction: Rogatien gagnera. Quoique Éric Bernier pourrait brouiller les cartes.

Alors, bon gala des Gémeaux, amis téléphiles. On aime notre télé québécoise. Et on est pas mal fiers de ceux et celles qui la fabriquent et qui nous la livrent tous les jours, dans le doux confort de nos salons.

Je lévite

Avec Valentino: Le dernier empereur. Le journaliste du Vanity Fair Matt Tyrnauer a épié pendant deux ans le créateur italien de la célèbre robe rouge. Résultat? Un documentaire fascinant sur ce prince de la haute couture, excentrique fini, diva jusqu'au bout des doigts, mais avec un côté rigolo très attachant.

Je l'évite

L'infâme pub du Slap Chop. Elle a tellement roulé et roulé, quand on quasiment le goût de porter un micro à l'oreille comme chez Gap, de se faire teindre des mèches blondes et de couper des légumes, paf, d'un seul coup, comme ça!