Macha, Éric et Valérie en consultent une dans Tout sur moi. Jean-Michel et Maude ont partagé la même (Geneviève Brouillette) dans C.A. Normand Brathwaite déverse les angoisses de sa Grosse vie dans le bureau de la sienne (Edith Cochrane). Et comment oublier la désaxée, mais ô combien savoureuse Justine (Alexandrine Agostini) dans Rumeurs?

Bref, les psychologues, comme, tenez, Gary (Benoit Gouin) dans Le monde de Charlotte, pullulent dans les séries québécoises. Même constat au petit écran américain. Meredith Grey, Tony Soprano, nommez-les, ils se confessent tous, une fois par semaine, dans le cabinet d'un professionnel.

 

La chaîne HBO (et Super Écran chez nous) diffuse même la quotidienne In Treatment, qui montre les rencontres d'un psy tourmenté (Gabriel Byrne) avec quatre de ses patients. Ce psychologue s'étend lui-même sur le divan d'une collègue thérapeute, question de ventiler, de souffler et d'éclaircir ses idées.

S'inscrivant dans cette mouvance, TVA planche présentement sur l'adaptation du roman Les mardis de Béatrice, où l'héroïne, une publicitaire insomniaque, confie ses tracas à un psy qui facture ses services 85 $ l'heure. Comme vous êtes perspicaces, vous avez déjà deviné que leurs séances d'analyse se déroulent tous les mardis.

Publié en 2004 chez Libre Expression, ce bouquin de 196 pages a été écrit par Francine Tougas, ex-scénariste de Bibi et Geneviève, Zap et À plein temps. Jointe hier, l'auteure n'a pas commenté l'état embryonnaire du projet. La productrice attachée aux Mardis de Béatrice, Josée Vallée, de chez Cirrus, n'a pas rappelé La Presse. Et, pas de bol, TVA s'est emmurée dans le même silence.

Y a-t-il un secret d'État si explosif dans Les mardis de Béatrice pour que tous ses détenteurs le gardent aussi jalousement? Si oui, embauchez Jack Bauer. Pour s'assurer d'une sécurité maximum. Sinon, répondez au téléphone, seigneur!

Le roman de Francine Tougas, qui a récolté des critiques élogieuses, dépeint Béatrice comme une jeune professionnelle du Plateau Mont-Royal en crise, qui sacre abondamment et dont le tempérament oscille entre la crise de larmes hystérique et l'envie de gratter les bobos de son âme. Sa mère souffre d'Alzheimer. Son père, médecin, a «fucké sa vie». Son frère? Mort trop jeune. Voilà un personnage complexe et touffu comme la télévision les aime. Cette Béatrice me fait beaucoup penser à Sophie Paquin, mais faudra voir ce qui restera du livre dans son adaptation télévisuelle.

Francine Tougas roule sa bosse, comme comédienne et scénariste, depuis plusieurs années. En 2006, elle a accouché du documentaire Survivre sur la tragédie de Dorion où, le 7 octobre 1966, 19 élèves d'une polyvalente ont péri dans une collision entre leur autobus scolaire et un train du CN.

Les cotes montent!

C'est un classique de janvier: les cotes d'écoute grimpent. Toujours. Phénomène facile à décoder. Le froid pétrifie la province et les téléspectateurs s'encabanent.

Lundi soir, Radio-Canada a connu une super séquence avec Les Parent (1 173 000), L'auberge du chien noir (1 146 000) et Les Boys (1 214 000). Même Dr House a franchi le million à TVA (1 026 000). Le premier épisode de Tout sur moi a intéressé 637 000 fans. Virginie a chatouillé les 900 000 téléspectateurs, tandis que Les gags de TVA ont fait rigoler 1 008 000 personnes. Pour les lecteurs qui ont posé la question, Annie et ses hommes reprend l'antenne en février.

 

Photo: Super Écran

La chaîne HBO diffuse une quotidienne intitulée In Treatment, qui montre les rencontres d'un psy tourmenté (Gabriel Byrne) avec quatre de ses patients.