Marc Bergevin et les membres de l'état-major du Canadien ont pris leur temps avant de couper les ponts avec Pierre Groulx, qui chaperonnait Carey Price depuis quatre ans. Ils en prendront davantage pour le remplacer par le meilleur candidat disponible.

S'il refuse de spéculer sur la longueur de la liste de candidats au poste d'entraîneur des gardiens et plus encore sur leur identité, Marc Bergevin assure que l'homme idéal aura un bon bagage d'expérience.

«Je suis ouvert à toutes les candidatures et je ne fermerai pas automatiquement la porte à un coach qui n'afficherait pas l'expérience que je recherche. Mais il aura une grosse job de persuasion à faire», m'a assuré le DG du Tricolore, mercredi.

En plus d'être expérimenté, ou très convaincant, le nouvel entraîneur devra accepter de peaufiner le style actuel de Price, et non de repartir à zéro.

«Quand on regarde ce que Carey a accompli depuis son entrée dans la LNH, il est clair que la base est bonne. Selon moi, elle n'a qu'à être solidifiée pour l'aider à reprendre sa progression. J'ai joué assez longtemps dans la ligue pour réaliser que tous les joueurs peuvent s'améliorer quand on leur offre les ajustements nécessaires. Je profiterai du processus de sélection pour en discuter avec tous les candidats.»

Riendeau, Marcoux, Waite?

Parce qu'il ne cachait pas le successeur de Groulx dans un coin noir du vestiaire, Bergevin amorce à peine sa quête du candidat idéal.

Embauché en début de semaine par Patrick Roy et l'Avalanche du Colorado, François Allaire n'est plus disponible. Parce qu'il a fait de Roy l'un des meilleurs gardiens de l'histoire de la LNH, sa seule réputation donnait beaucoup d'envergure à sa candidature.

Il est toutefois permis de croire que le candidat idéal ne s'appelle pas Allaire, mais Waite. Waite comme dans Jimmy qui a connu une carrière de 106 matchs dans la LNH avec les Blackhawks de Chicago, les Sharks de San Jose et les Coyotes de Phoenix. Mais plus encore comme Stéphane, son frère, l'actuel entraîneur des gardiens des Blackhawks. Un entraîneur que Bergevin connaît très bien pour avoir suivi de très près son travail à Chicago. Un travail de qualité qui a permis de relancer la carrière de Corey Crawford qui a composé, avec Ray Emery, le meilleur duo de gardiens de la LNH l'hiver dernier.

Engagé dans la finale de l'Association de l'Ouest, Waite n'est certainement pas en mesure de jongler en ce moment avec l'idée de se joindre au Canadien dès l'an prochain.

De plus, rien ne dit que la direction des Hawks, qui a déjà perdu Bergevin, son principal adjoint Rick Dudley et le responsable du développement des joueurs, Martin Lapointe, au profit du Canadien, accepterait maintenant d'offrir son «gourou» des gardiens au Tricolore.

«C'est un nom intéressant parmi d'autres noms intéressants. Mais il est encore trop tôt pour avancer quoi que ce soit», a ajouté Bergevin, qui était d'ailleurs à Chicago lors de notre conversation.

«Ne pars pas de rumeurs. Je suis ici pour assister à la graduation de mon fils et passer un peu de temps avec ma famille qui est demeurée à Chicago malgré mon départ pour Montréal. De toute façon, les Hawks sont à Los Angeles, et je n'ai pas le droit de lui parler parce qu'il est sous contrat», a rapidement répliqué Bergevin lorsque je lui ai demandé si sa présence à Chicago avait facilité une amorce de contact avec Waite.

D'autres candidatures semblent évidentes. À commencer par celle de Vincent Riendeau, l'actuel entraîneur des gardiens avec le club-école du Tricolore à Hamilton.

David Marcoux, qui avait établi une belle et très efficace complicité avec Miikka Kiprusoff chez les Flames de Calgary, a déjà signifié un intérêt certain. Eli Wilson, entraîneur personnel de Carey Price durant les saisons estivales, pourrait étendre son association avec son grand copain à longueur d'année. Remarquez que Price a peut-être bien plus besoin d'un entraîneur qui a un brin de poigne que d'un ami à ce moment-ci de sa carrière.

Et Félix Potvin?

Outre les candidatures faciles à défiler, Bergevin et les membres de son état-major en lanceront d'autres au cours de leurs discussions. Certaines que personne ne soupçonne.

Dans cette liste, le nom de Félix Potvin pourrait être pris en considération. Après une brillante carrière de 13 saisons dans la LNH, dont six à Toronto, deux à Vancouver et trois à Los Angeles, le gardien québécois a pris sa retraite en 2004. Depuis, il est demeuré actif dans le monde du hockey. Il vient de succéder à Martin Bernard à titre d'entraîneur-chef des Cantonniers de Magog, de la Ligue de hockey midget AAA du Québec.

En plus d'exceller devant le filet et d'afficher un calme désarmant, Félix «Le Chat» Potvin a toujours su composer avec la pression de marchés exigeants comme Toronto et Vancouver. Des qualités dont Price pourrait certainement bénéficier. Parce qu'il n'affiche pas une vaste expérience à titre d'entraîneur, Potvin devra s'assurer d'être convaincant, s'il est convoqué en entrevue.