Après deux matchs affreux, c'était plus le genre d'opposition que le Canadien allait offrir aux Penguins que le résultat proprement dit qui importait. Remarquez qu'avec Crosby, Malkin, Neal et Martin sur la galerie de presse, une victoire n'aurait pas fait de tort non plus. Mettons!

Non seulement le Canadien a perdu, il a disputé un match atroce. Lent, mollasson en échec avant et le long des bandes, sans âme et sans émotion, le Canadien n'a rien offert de bon. Ce n'est pas tout à fait vrai: le but d'Alex Galchenyuk a offert un baume aux amateurs. Quel but! L'engagement de Gallagher et Dumont doit être souligné aussi. Tout comme le fait que Lars Eller s'est distingué à titre de meilleur centre du Tricolore. Et c'est ça qui mine le Canadien. Car si Eller est meilleur que Plekanec et Desharnais, il y a un problème grave. Si les meilleurs ailiers sont Dumont, Gallagher qui a joué sur une jambe et Galchenyuk, le problème devient plus important encore.

Pour se sortir d'une vilaine séquence comme celle que le Canadien traverse, il n'y a qu'une façon: les meilleurs doivent s'illustrer. On n'a pas vu Desharnais et Plekanec. On n'a pas vu non plus Pacioretty et pas assez Gionta. Où était Bourque? Et que dire de Moen? Non seulement n'aide-t-il pas l'équipe, il l'a plongée dans le merdier à plus d'une occasion.

Défensivement? Ayoye! Mais il y a pire: ce match affreusement mal parti a tourné à la catastrophe lorsque Michel Therrien a envoyé Carey Price en relève à Peter Budaj pour entamer la période médiane.

Si toutes les décisions prises par Therrien depuis le début de la saison, même les moins évidentes, lui avaient souri, celle d'hier lui a sauté au visage. Therrien voulait fouetter son club. C'est évident. Il voulait sauver la face à l'aube des séries éliminatoires. Battre un adversaire éventuel que son équipe n'avait pas battu encore cette année. Mais il devait résister. Il devait permettre à Price d'échapper à ce carnage annoncé, ne serait-ce que pour lui permettre d'esquiver les critiques qu'une troisième dégelée de suite allait provoquer.

C'est tout le contraire qui est arrivé. Loin d'avoir fouetté son équipe, Price, a même écopé la défaite. Il n'a pas été bon. C'est vrai. Il n'a pas été mauvais non plus. Mais peu importe. Il n'avait simplement pas d'affaire sur la glace. Ne serait-ce que pour mettre en évidence le fait que les problèmes sont loin de se limiter aux gardiens. Très loin.